Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Coupe du monde - Cameroun-Brésil (1-4) : Scolari doit prendre ses responsabilités pour la Seleçao

Geoffrey Steines

Mis à jour 24/06/2014 à 08:50 GMT+2

Irrésistible depuis le début du Mondial, Neymar a porté le Brésil dans la tempête face au Cameroun et évité à la Seleçao de belles sueurs froides. Désormais, c’est au tour de Scolari de faire des choix forts pour relancer un milieu parfois à la peine. Avec Fernandinho, il a une solution de rechange parfaite en vue du huitième de finale contre le Chili. Notre antisèche.

Luiz Felipe Scolari en discussion avec Neymar pendant Cameroun-Brésil

Crédit: Panoramic

Le jeu : Le Brésil en souffrance avant de dérouler

Peu imaginaient ce scénario possible. Sauf que pendant une grosse demi-heure, le Brésil s’est fait une belle frayeur lundi à Brasilia. Incapable de poser le pied sur le ballon et dominé dans l’impact physique par le Cameroun, il a confirmé les limites entrevues lors de ses deux premières sorties. Pas de mouvement, du déchet à outrance dans les transmissions et un bloc coupé en deux l’empêchait de développer des offensives cohérentes. Plus étonnant encore, la défense paniquait à chaque incursion des Lions Indomptables. Ces derniers ont donné une bien meilleure image que celle affichée contre la Croatie et ont même rêvé un temps de l’exploit. Mais leurs trop nombreuses erreurs techniques et la faiblesse de leur arrière-garde ont fini par les plomber.
picture

Fred (Brésil) a inscrit son premier but de la Coupe du monde face au Cameroun

Crédit: Panoramic

Miraculeusement devant au score à la pause, la Seleçao a déroulé au retour des vestiaires et réussi certainement sa mi-temps la plus accomplie depuis deux semaines. Elle a récupéré le ballon plus haut, maîtrisé le tempo de la rencontre et montré davantage de mordant sur ses attaques. Elle a logiquement été récompensée de deux buts supplémentaires, devant des Camerounais qui ont baissé la garde au fil des minutes, jusqu’à se faire rouer de coups. Et à subir une nouvelle correction pour leur septième défaite de rang en Coupe du monde.

Les joueurs : Neymar, encore et toujours

Le Brésil le savait avant le Mondial, un bon parcours passera par un Neymar au sommet de sa forme. Le Barcelonais a encore prouvé qu’il était bien l’homme à tout faire de la Seleçao, en portant son équipe au moment où elle naviguait dans le doute. Avec son doublé, il en est désormais à 35 buts en 52 sélections avec le Brésil. Auteur d’une prestation pleine d’envie, Fred a marqué, pour calmer la fronde à son encontre au pays. Luiz Gustavo a réalisé un énorme travail au milieu, par son activité à la récupération. A ses côtés, Paulinho a encore traîné sa peine. Entré à la pause pour le suppléer, Fernandinho a amené une assise à la Seleçao. Il lui a permis d’évoluer un cran plus haut et a apporté le surnombre avec à-propos en phase offensive. Gangréné par une fébrilité incroyable, Thiago Silva est apparu méconnaissable.
Symboles d’un Cameroun bien plus généreux que lors des deux premiers matches, Allan Nyom et Henri Bedimo ont animé les ailes. Le premier a fait étalage de sa puissance et de sa qualité de centres, comme sur le but camerounais. Le second, parfois en difficulté défensivement, a toujours cherché à apporter son écot sur le plan offensif. Landry Nguemo a diffusé sa sérénité au milieu de terrain, en bouchant les trous et en lançant efficacement les attaques des Lions Indomptables. Sur la lancée d’une saison décevante avec Marseille, Nicolas Nkoulou semblait la tête ailleurs et son manque de concentration a coûté cher aux siens.
picture

Face au Brésil, Matip a marqué le premier but du Cameroun lors du Mondial 2014

Crédit: Panoramic

Le tournant qui n’a pas eu lieu : Et si Aboubakar avait marqué

9e minute, le Cameroun entre bien dans son match. Après une première occasion pour Paulinho, Vincent Aboubakar lui répond. Sa frappe surpuissante prend la direction du cadre, mais est contrée au dernier moment par Marcelo. Un geste bienvenu du défenseur brésilien. Si les Lions Indomptables avaient ouvert le score, ils auraient virtuellement éliminé le Brésil, le Mexique et la Croatie étant à égalité à ce moment-là. Il aurait alors été intéressant de guetter la réaction de la Seleçao et du public dans cette situation inimaginable en début de tournoi.

La stat : 1978

Cela fait désormais neuf Coupes du monde de suite que le Brésil termine en tête de son groupe au premier tour. Une série qui dure depuis 1978 et le Mondial en Argentine, où la Seleçao avait terminé derrière l’Autriche dans le groupe 3, la faute à une moins bonne attaque. Depuis, c’est un 100% qui dit tout de la régularité du Brésil à ce niveau de la compétition.

Le tweet qui a tout compris

Après l’histoire des primes, le coup de boule d’Assou-Ekotto à Moukandjo ou les sorties toujours aussi surréalistes de Samuel Eto’o devant la presse, le Cameroun a enfin fait parler de lui sur le terrain. Cela ne l’a pas empêché d’encaisser une troisième défaite en autant de rencontres, mais cela lui permet de quitter le Brésil sur une note positive.

La décla : David Luiz, défenseur du Brésil

Personnellement, je suis heureux d'avoir offert une passe décisive à mon ami Fred. Pendant tout le match, je voulais qu'il marque et je voulais le faire marquer.

La question : Scolari va-t-il revoir ses plans pour Fernandinho ?

Depuis le début de la Coupe du monde, Luiz Felipe Scolari ne déroge pas à ses principes. Le sélectionneur brésilien maintient sa confiance au onze qui a emmené la Seleçao à la victoire finale lors de la Coupe des Confédérations 2013. Il est persuadé que la recette, parfois minimaliste, va encore fonctionner. Mais au vu des copies rendues au premier tour, difficile d’imaginer le Brésil accrocher une sixième étoile sur son maillot le 13 juillet prochain. Scolari dispose néanmoins de pistes de travail pour améliorer son équipe. Surtout au milieu, où Fernandinho a métamorphosé sa formation en entrant pour la seconde période à la place de Paulinho.
picture

Fernandinho célèbre son but, le quatrième du Brésil contre le Cameroun

Crédit: Panoramic

Le joueur de Tottenham est l’ombre du joueur qu’il était l’année dernière à pareille époque. Depuis son départ du Corinthians, où il marchait sur l’eau, il a perdu toute confiance en ses qualités, n’ose plus se projeter en phase offensive et souffre dans les duels. Tout le contraire de Fernandinho, qui sort d’une saison exceptionnelle à Manchester City. Il a montré une complémentarité séduisante avec Luiz Gustavo et a clairement marqué des points pour la suite de la compétition. Reste désormais à savoir si Scolari sera prêt à sacrifier Paulinho, l’un de ses hommes de base depuis deux ans, au moment où cela compte le plus, et ce dès le huitième de finale contre le Chili. Le Brésil devra certainement en passer par là pour aller au bout. Et concrétiser le rêve de tout un peuple au Maracaña.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité