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France - Nigeria (lundi) : les Bleus, leur adversaire, leur analyse, nos précisions

Martin Mosnier

Mis à jour 26/06/2014 à 20:38 GMT+2

Un gardien en état de grâce avec Lille, des attaquants rapides, une défense solide : les Bleus ont dressé un portrait menaçant du Nigeria, leur futur adversaire en 8e de finale. Faut-il les croire sur parole ? Eléments de réponse.

Ahmed Musa lors de Nigeria - Argentine, Coupe du monde 2014

Crédit: Panoramic

Le Nigeria n’a plus Kanu, Amunike, Amokachi ou Okocha mais sa sélection actuelle semble enfin digne de l’héritage laissé par les glorieux anciens des nineties. Pour la première fois depuis 1994 puis 1998, les Super Eagles, champions d’Afrique en titre (comme en 1994), ont franchi la phase de poules d’une Coupe du monde. Les Bleus, futurs adversaires du Nigeria lundi prochain à Brasilia en 8e de finale, s’en méfient comme de la peste.
Sitôt les affaires courantes expédiées face à l’Equateur (0-0), ils ont listé les points forts du Nigeria, dessinant une menace à plusieurs têtes. Nous avons tenté de démêler le vrai du faux avec l’aide de Mansour Loum, rédacteur en chef du site afrik-foot.com (http://www.afrik-foot.com) qui fait référence en matière de football africain.

Un excellent gardien ? En grande partie vrai

  • Ce qu’en pense Deschamps :
Le Nigeria possède un excellent gardien.
  • Ce qu’en pense Lloris :
Enyeama est un très bon gardien qui a montré de belles choses jusqu’ici.
Si les Bleus ne connaissent pas "très bien" le Nigeria comme l’a avoué Giroud mercredi soir, Vincent Enyeama n’est pas un inconnu. Son début de saison à Lille, les onze matches et 1062 minutes durant lesquels il n’a pas encaissé le moindre but l’ont installé parmi les meilleurs spécialistes du poste en L1. En début de saison, il a semblé marcher sur l’eau.
  • L’avis de Mansour Loum : "Enyeama a des performances régulières en sélection mais ce n’est pas le Enyema qui sortait tout avec Lille en début de saison, il est beaucoup moins spectaculaire. Cela dit, lorsqu’on réalise l’équipe type du continent africain, il n’y a que deux noms qui ne se discutent pas : Enyeama et Aurier. Il reste décisif, se fond bien dans le collectif. C’est un rassembleur, il dirige les prières et a un rôle important dans la sélection."
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Vincent Enyeama, le gardien du Nigeria, lors du match de Coupe du monde face à la Bosnie.

Crédit: AFP

Une défense efficace ? Faux

  • L’avis de Deschamps :
C’est une équipe qui a un bloc solide, des aptitudes à bien défendre.
Le quatuor défensif du Nigeria n’est sans doute pas son point fort. Oshaniwa, Yobo, Omeru et Ambrose ne présentent pas toutes les garanties nécessaires pour endiguer les offensives françaises et ont souffert face aux Argentins (défaite 3-2). Les quatre hommes n’ont pas de grandes références internationales, jouent soit dans des clubs anglais de divisions inférieures (Omeru) ou relégué en Championship (Yobo) soit dans des championnats de seconde zone (Ecosse pour Ambrose, Israël pour Oshaniwa). Reste l’inconnu Godfrey Oboabona, plutôt convaincant mais blessé face à l'Iran et ménagé lors des deux derniers matches.
  • L’avis de Mansour Loum : "Le point faible de cette équipe se situe sur son côté gauche avec Oshaniwa. Le Monégasque Echiejile blessé, il a pris sa place mais c’est un défenseur sans grande expérience, timide dans ses courses vers l’avant et fébrile derrière. Valbuena pourrait en profiter. En défense centrale, tout dépend de l’état de forme de Oboabona. En son absence, l’ancien Marseillais Yobo a fait son âge (ndlr : 33 ans)."

Des attaquants dangereux qui se projettent vite vers l’avant ? Vrai

  • Ce qu’en pense Deschamps
Ça va très vite devant, oui, ce sera un huitième de finale compliqué.
  • Ce qu’en pense Digne :
On a regardé le Nigeria contre l’Argentine. C’est une équipe qui se projette vite vers l’avant avec des attaquants rapides. Il va falloir être vigilants.
C’est le principal point fort de ces Super Eagles version 2014 : leur capacité à jaillir dans le dos de leur défenseur et déstabiliser le bloc adverse par la vitesse de leurs courses. Dans ce registre, ils sont plutôt armés entre Odemwingie, Moses, Emenike, qui aime s’excentrer sur la droite, et surtout Musa, l’ailier du CSKA Moscou. En rampe de lancement, Obi Mikel et Onazi sont les Yohan Cabaye nigérians. Le milieu français devra éteindre leur influence sous peine de voir la pagaille s’installer dans les rangs bleus. Debuchy et Evra sont prévenus : sur les côté, le Nigeria met le feu.
  • L’avis de Mansour Loum : "La menace vient de la vitesse des attaquants. Musa a une pointe de vitesse phénoménale. Le bloc défend assez bas pour lancer Musa à droite et Moses sur la gauche, même si le joueur de Liverpool n’a pas été très convaincant lors du premier match, il jouera face à la France après la blessure de Babatunde qui s’est fracturé le bras. Le baromètre de cette équipe depuis le changement de système en 4-2-3-1, c’est l’état de forme de la paire Mikel et Onazi. Ce sont eux qui alimentent les attaquants. Matuidi, Cabaye et Sissoko devront absolument les presser."
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Ghoochannejhad à la lutte avec Obi Mikel lors de Iran - Nigéria.

Crédit: Panoramic

Un nouveau gros combat physique ? En partie faux

  • Ce qu’en pense Deschamps :
Il y a du répondant avec beaucoup de joueurs athlétiques.
  • Ce qu’en pense Giroud :
On s’attend à un gros impact physique.
Habitués, depuis le début de la Coupe du monde, à finir leurs matches avec des impacts de crampons dans les tibias, les Bleus ne doivent pas s’attendre au même genre de combat face au Nigeria que face au Honduras ou à l’Equateur. Certes, les Super Eagles ont quelques beaux bébés mais ils ne basent pas leur jeu sur le combat physique et l’engagement à outrance.
  • L’avis de Mansour Loum : "Le Nigeria a la capacité de jouer physique mais ce n’est pas son arme première qui reste la vitesse. Le seul joueur qui joue avant tout sur son physique est Emenike. Face à sa carrure de déménageur, Spahic a vraiment souffert. Varane et Sakho doivent s’attendre à se faire bouger."
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Emmanuel Emenike et Peter Odemwingie, les deux attaquants du Nigeria, décisifs face à la Bosnie-Herzégovine - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

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