La France, cinquième nation à avoir inscrit 100 buts en Coupe du monde grâce à Giroud

Seuls le Brésil, l’Allemagne, l’Italie et l’Argentine ont fait mieux. Mais depuis que Lucien Laurent a ouvert l’histoire de la Coupe du monde, le 13 juillet 1930 à Montevideo, l’équipe de France fait partie des rares équipes qui ont inscrit cent buts au moins dans la compétition. Elles sont cinq. Les Bleus en sont à 104 après avoir battu la Suisse (5-2). Vous avez été très nombreux à pronostiquer toute la journée, sur Twitter, l'identité du centième buteur, avec notre hashtag #imaginele100ebutdesBleus. Merci à vous. Quelques uns parmi vous avez misé sur Olivier Giroud, auteur d'une tête magnifique à la 17e minute, et bientôt rejoint par Matuidi puis Valbuena, Benzema et Sissoko.

Comme vous, on sent que la série risque de se prolonger. Nous ne résistons pas au plaisir de rééditer la copie que nous avions réalisée à la veille du match. C'était il y a longtemps, quand les Bleus avaient inscrit "seulement" 99 buts dans la reine des compétitions. (Article original de Lucile Alard)

Avec 13 buts, Just Fontaine est le plus prolifique des buteurs français à la Coupe du monde. Il a sa place auprès des légendes de la compétition. Sa performance de 1958 reste inégalée. En Suède, Just Fontaine marque à tous les matches, dont un quadruplé contre la RFA et un triplé face au Paraguay. Seuls Gerd Muller (10 buts en 1970) et Sandor Kocsis (11 en 1954) ont également réussi à marquer dix buts ou plus lors d’une seule et même édition. Le record de l’attaquant français tient toujours, 56 ans après.

Le meilleur buteur des Bleus a fait trembler six fois les filets en trois participations à la Coupe du monde. Muet en 2002, il inscrit trois buts en 1998 comme en 2006. Le plus décisif : son plat du pied sur un coup franc de Zidane face au Brésil en quart de finale en 2006 (1-0, score final). Sa réalisation élimine la Seleçao et qualifie la France pour les demies.

Egalité parfaite entre les deux plus grands numéros 10 des Bleus. Mais si Platini l’emporte par sa longévité - il est le seul Français avec Dominique Rocheteau à avoir marqué lors de trois éditions différentes -, Zidane l’emporte en terme d’efficacité. Ses deux buts en finale en 1998 offrent à la France le seul trophée mondial à son palmarès.

Aucun des deux n’est dans le top 10 des buteurs français, mais Dominique Rocheteau comme Raymond Kopa ont su marquer au bon moment. La Coupe du monde, c’était leur compétition. Ils y ont chacun inscrit le quart de leurs réalisations sous le maillot bleu.  

3 buts : Karim Benzema (2014), Bernard Genghini (1982 et 1986), Alain Giresse (1982), Roger Piantoni (1958),  Jean Nicolas (1934 et 1938)

2 buts :  André Maschinot, Jean-Pierre Papin, Emmanuel Petit, Didier Six, Yannick Stopyra, Lilian Thuram, Patrick Vieira, Jean Vincent,  Maryan Wisnieski

1 but : Manuel Amoros, Marc Berdoll, Laurent Blanc, Maxime Bossis, Alain Couriol, Hector De Bourgoing, Youri Djorkaeff, Yvon Douis, Christophe Dugarry, Luis Fernandez, Jean-Marc Ferreri, René Girard, Olivier Giroud, Gérard Hausser, Oscar Heisserer, Bernard Lacombe, Marcel Langiller, Lucien Laurent, Bixente Lizarazu, Christian Lopez, Florent Malouda, Blaise Matuidi, Franck Ribéry, Moussa Sissoko, Gérard Soler, Jean Tigana, Marius Trésor, David Trezeguet, Mathieu Valbuena, Émile Veinante, Georges Verriest.

Trois buts des Bleus sont particulièrement inscrits dans l’histoire de la Coupe du monde. Lucien Laurent n’a marqué qu’une fois mais sa réalisation restera gravée dans le marbre. Lors de la victoire française face au Mexique en 1930 (3-1), il inscrit le premier but de toute l’histoire de la Coupe du monde. 68 ans plus tard, Laurent Blanc inscrit le premier but en or à la 113e minute du huitième entre la France et le Paraguay. Et contre le Honduras, le premier but validé par la goal line technology a été prononcé en faveur de la France et contre Noel Valladares.

Sur les 102 buts marqués par les Français en Coupe du monde, trois l’ont été par des joueurs adverses. Le premier contre son camp est inscrit par le Mexicain Raul Cardenas lors de la défaite de son équipe en match de poule lors de l’édition 1954 (3-2). Autre malheureux, Pierre Issa en 1998 avec l’Afrique du Sud (3-0 score final). Et le dernier en date est Noel Valladares. Le gardien hondurien a inscrit le second but des Bleus cette année (3-0).

Ironie du sort, la victime favorite de la France en Coupe du monde est également son plus terrible bourreau : la RFA. Briseurs de rêve lors de cette terrible soirée sévillane de 1982, les Allemands ont encaissé neuf buts français en phase finale de Coupe du monde. Viennent ensuite le Mexique, le Paraguay et l’Irlande du Nord, qui ont encaissé huit buts bleus. Cinquième de ce classement, le Brésil, sept fois victime de la France. Sur un seul match, personne n’a davantage souffert que le Paraguay (7-3 en 1958) et la R.F.A. (6-3 en 1958 aussi).

Les trois éditions où l’équipe de France a été la plus prolifique ont été 1958 (23 buts pour prendre la troisième place), 1982 (16 buts pour la quatrième place) et 1998 (15 buts pour remporter le trophée). Pour l’une de ses éditions les plus efficaces, avec 12 buts en 1986, l’équipe de France a poussé jusqu’en demi-finale. Seulement huit buts lui avaient suffi pour accéder à la finale en 2006, avant que Zinedine Zidane n'éblouisse le monde d'une "panenka". Les éditions les plus pathétiques ont été 2002 (0 but) et 2010 (1 but).

Ils n’ont pas beaucoup marqué avec les Bleus (un seul, au mieux deux buts) mais ont inscrit toutes leurs réalisations en période de Coupe du monde. Ils sont huit en tout (Maschinot, Thuram, Lopez, Verriest, Tigana, Amoros, Bossis, Girard) à avoir dégainé sous le maillot bleu seulement lors d’un Mondial. Le plus célèbre d’entre eux s’appelle Lilian Thuram. Seulement deux buts avec la France, en 1998, mais quels buts ! Le doublé du défenseur face à la Croatie en demi-finale envoie les Bleus en finale face au Brésil. La suite est connue.

Buteur sur penalty lors du premier match face au Honduras, Benzema a rompu cette tradition bleue en Coupe du monde : convertir les coups de pied de réparation. En dix occasions, les Français n’avaient jamais failli à trouver la cible avant France - Suisse, de Varriest à Benzema en passant par Kopa, Platini et Zidane. Ce 100% désormais emporté par l'histoire a sauvé les Bleus lors de plusieurs situations, notamment au cours de la demi-finale face au Portugal en 2006 (1-0, penalty de Zidane). Heureusement, l'échec de Benzema ne portera probablement pas préjudice aux Bleus.