Les notes de France - Allemagne : Matuidi et Valbuena nous avaient habitués à beaucoup mieux

Il a démarré par quelques relances approximatives mais il ne peut rien sur le but d’Hummels. Il a parfaitement anticipé les ballons dans le dos de la défense et ses jaillissements ont soulagé sa défense. En seconde période, seul face à Schürrle, il sort l’arrêt du match qui permet aux Bleus de rester dans le match. En vain.

Un match sérieux et quand Özil s’est présenté face à lui, l’Allemand s’est pris les pieds dans le tapis. Bien sûr, il a parfois laissé quelques espaces dans son dos en première période. Mais il n’a rien apporté offensivement et si Valbuena a eu tant de mal à exister, c’est aussi parce que le Magpie n’a pas eu son apport habituel. 

Son premier impair du Mondial coûte cher. Au duel face à Hummels, il l’a perdu et il est en partie responsable de l’ouverture du score. Son sens de l’anticipation soulage toujours mais il s’est montré moins en réussite sur ses relances hormis deux transversales inspirées pour Griezmann (33e, 56e). Une belle tête (60e), un sauvetage miraculeux (87e) et des placements sûrs : sa deuxième période fut irréprochable.

Il a livré une première période de haut niveau face à Klose. Des interventions efficaces comme d’habitude mais il s’est aussi distingué par la qualité de ses ballons dans le dos de la charnière Hummels-Boateng. Si ses attaquants avaient été aussi inspirés que lui… Après la pause, il a souffert face à la détente de Klose et il n’a pas connu la même réussite sur ses transmissions. Il n’a pas été loin de perdre pied après l’heure de jeu sur une relance ratée sur Cabaye (68e). Visiblement touché, il a laissé sa place à Koscielny.

Il a plutôt bien maîtrisé Müller sur son côté gauche mais n’a pas apporté grand-chose offensivement même si c’est lui qui amène la première opportunité des Bleus (7e). Trop timide par la suite et pas franchement en réussite sur ses ouvertures, il a fini la rencontre sur les rotules. Son couloir est resté beaucoup trop ouvert et ses absences auraient pu sceller le destin des Bleus.

Il n’a pas bien débuté la rencontre, mangé par Kroos. Cabaye a eu du mal à se situer. Il s’est repris après vingt premières minutes moyennes. Mais il n’a pas été efficace là où on l’attend : dans la construction du jeu. Trop peu de prise de risque, trop peu d’audace. Deschamps l’a sacrifié pour faire évoluer son onze en 4-2-3-1. Il a confirmé que, dans les gros matches, il manque encore de volume.

Matuidi est passé à côté de sa première période. Il a couru dans le vide et n’a pas eu son efficacité habituelle. Le Parisien n’a pas assuré ses transmissions et a connu un déchet inhabituel. Comme ses deux compères du milieu de terrain, il a laissé trop de liberté à Kroos, Des mauvais contrôles (57e), des mauvais choix (59e) : Matuidi fut actif mais maladroit. En témoigne la dernière occasion des Bleus qu’il gâche.

Mais pourquoi ? Pourquoi concède-t-il cette faute à trente mètres de son but? Trente secondes plus tard, les Bleus étaient menés. Dommage car il a peut-être signé sa meilleure mi-temps du Mondial. Il s’est montré beaucoup plus timide en seconde période malgré une sublime ouverture pour Griezmann (53e). En fin de match, il aurait pu prendre plus de risque et s’est parfois compliqué la vie.

Griezmann a mis une bonne demi-heure pour entrer dans son match. Trop neutre, trop tendre, il a subi le début de match. Mais dès qu’il a trouvé de la profondeur dans le dos de la charnière allemande, il a mis le feu. Il manque de lucidité en début de match et sert mal Benzema sur une opportunité en or (9e). Quelques secondes plus tard, les Allemands ouvraient le score. Des déplacements et des appels bien sentis mais une finition qui laisse à désirer. Ses accélérations ont parfois ridiculisé Schweinsteiger et Khedira mais, en quart de finale de Coupe du monde, on attendait plus de tranchant.

Il a d’abord eu un mal fou à se retourner. Höwedes lui a imposé son physique et Valbuena a souffert sur son aile. A la demi-heure de jeu, il s’est exilé dans l’axe et a retrouvé son influence. Il bute sur une parade miraculeuse de Neuer mais sa reprise était presque parfaite (33e). Plus disponible en seconde période, il n’a pas toujours eu le geste juste. Face aux grands gabarits allemands, il n’a pas su trouver la faille. Remplacé par Giroud (83e), qui n’y était pas.

Il a retrouvé l’axe mais a souvent dézoné pour esquiver le combat face à la charnière allemande. Très à l’aise balle au pied, il a, lui aussi, manqué de tranchant dans ses frappes. De bons enchainements, des appels souvent dans le bon timing mais il lui manqué l’instinct du buteur à l’image de cette opportunité en or qu’il rate  ou de cette frappe sur Neuer en toute fin de match (89e). Bien mieux dans l’attitude que face au Nigeria, plus disponible mais pas assez tranchant.