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Luis Suarez héros d'Uruguay - Angleterre (2-1), a changé la vie de la Celeste

Laurent Vergne

Mis à jour 20/06/2014 à 01:52 GMT+2

Le retour de Luis Suarez, comme prévu, s'est avéré décisif pour l'Uruguay. Auteur d'un doublé, l'attaquant uruguayen a crucifié l'Angleterre (2-1) à l'Arena Corinthians de Sao Paulo. Récit d'une soirée intense, au cours de laquelle un seul joueur de Liverpool parmi les six sur la pelouse est ressorti vainqueur. Lui.

Luis Suarez console Steven, Gerrard après Uruguay - Angleterre, 2014

Crédit: AFP

Un joueur ne fera jamais une équipe mais les grands joueurs font presque toujours le destin de leurs équipes. Si le football change au gré des époques, cette vérité-là, elle, reste immuable. Penser que le retour de Luis Suarez, absent lors de la triste sortie inaugurale de l'Uruguay contre le Costa Rica (1-3), serait la clé de ce choc à la vie à la mort contre l'Angleterre relevait de l'évidence. Ça l'a été. En signant un doublé presque symétrique (un but à quelques minutes de la mi-temps, un autre à peu près à même distance de la fin de la rencontre),  l'attaquant de Liverpool a relancé la Celeste dans ce Mondial et placé l'Angleterre dans son cercueil. Le couvercle n'est pas encore refermé, mais c'est tout comme.
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Luis Suarez en pleurs après son deuxième but face à l'Angleterre

Crédit: Panoramic

Qu'est-ce que Suarez a changé ? Tout. Avec son leader, l'Uruguay a retrouvé cette grinta qui la caractérise. Elle n'a pas flambé, elle a souvent été frileuse, mais avec lui, elle est toujours dangereuse. Jeudi soir, à Itaquera, quand elle l'a été, Luis Suarez n'était jamais bien loin. C'est simple, il a été quasiment de toutes les offensives uruguayennes. A la baguette sur les coups de pied arrêtés, notamment sur les corners, tantôt bien enroulés, tantôt vicelards. Puis il a pesé, remisé, déboulé. Un vrai poison, que l'Angleterre ne connait que trop bien. Mais connaître le danger, ce n'est pas s'en prévenir.

Gerrard pour Suarez, un but 100% Liverpool

Surtout, Luis Suarez a fait ce qu'il sait faire de mieux : marquer. Deux fois. La première, sur une offrande d'Edinson Cavani, dont le caviar au second poteau a trouvé la tête de l'attaquant de Liverpool, parfaitement placé, en bon renard (39e). Le but aurait pu être décisif. Il l'a été, longtemps, jusqu'à ce que Wayne Rooney joue lui aussi à fond son rôle de leader, égalisant à un quart d'heure de la fin. Suarez trainait alors sa peine, seul, délaissé. Depuis 25 bonnes minutes, on l'avait presque perdu de vu, depuis que la Celeste avait décidé de reculer, reculer jusqu'à se retrouver acculée. Elle l'a payé. Sa chance, c'est d'avoir un de ces joueurs qui vous change la vie…
L'histoire retiendra qu'en cette 83e minute, c'est une passe décisive de… Steven Gerrard, son partenaire et capitaine sur les bords de la Mersey, qui l'a mis sur orbite. "Pendant 90 minutes, Luis ne sera pas mon ami", avait lancé Gerrard, mercredi. Bien vu. Le milieu de terrain anglais, en revanche, a filé un coup de main dont il se serait sans aucun doute passé en déviant de la tête le dégagement de Muslera. Avec Suarez, ça ne pardonne pas. Malgré l'angle fermé, sa frappe de mule du droit n'a laissé aucune chance à Joe Hart. Un but 100% Liverpool... "Autant sur le premier but, nous avons commis une erreur, autant sur le second, nous sommes malheureux, a déclaré, un peu blasé, Roy Hodgson. Mais c'est un joueur de top niveau, il ne laisse pas passer ce genre d'opportunités".

"Bien sûr, nous l'aimons, c'est une personne merveilleuse"

 En transe et en larmes (une des images de ce premier tour) après son but synonyme de doublé, Suarez savait que, cette fois, l'Angleterre n'aurait ni le temps ni la force de s'en relever. Il y avait six joueurs de Liverpool sur le terrain au coup d'envoi jeudi à Itaquera. Un seul a marqué. Un seul a gagné. Et il n'est pas Anglais. Suarez, pris par les crampes (il n'avait plus joué depuis plusieurs semaines), a fini par sortir, presque dans la foulée. Le boulot était fait.
"Bien sûr, nous l'aimons. C'est une personne merveilleuse et je suis heureux pour lui ce soir", a dit de Suarez Oscar Tabarez, même si on a senti le sélectionneur uruguayen soucieux de mettre en avant toute son équipe, comme quand il a souligné le travail défensif de Cavani. "Peut-être que nous n'avons pas un football très attractif, mais nous avons des joueurs qui ne lâchent jamais", a-t-il jugé. C'est vrai. Mais l'Uruguay possède quand même, surtout, un joueur hors normes. Sans lequel elle n'aurait pas gagné jeudi.
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