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Tirage au sort Coupe du monde 2014 - La Suisse a tout d'un piège pour les Bleus

Polo Breitner

Mis à jour 07/12/2013 à 02:44 GMT+1

Le tirage au sort est clément pour la France. Certes. Mais il convient de faire attention à la Suisse, avec sa génération dorée à laquelle il manque un neuf.

Montage Polo Suisse

Crédit: Panoramic

L’objectif a déjà été annoncé par l’actuel sélectionneur de la Nati : les quarts de finale de la prochaine Coupe du monde au Brésil. L’ancien coach du Borussia Dortmund et du Bayern Munich peut paraître orgueilleux mais il ne reflète, in fine, que les aspirations que laisse entrevoir le classement FIFA.

Un talent fou !

Si la France possède Lloris et Mandanda, la Suisse, elle, peut s’enorgueillir d’avoir Benaglio et Sommer. Hitzfeld préfère le portier du VfL Wolfsburg, c’est son droit le plus strict. Mais on attend avec impatience le prochain mercato estival pour voir où va s’envoler le gardien du FC Bâle. Au niveau des arrières latéraux, on a vu pire : à droite Lichtsteiner, le joueur de la Juventus Turin et l’ancien de cette sélection. A gauche, les Wölfe encore, avec le jeune Ricardo Rodriguez dont les rumeurs de transfert dans un top-club européen ne cessent d’alimenter le marché. En défense centrale, si von Bergen est retourné en Raiffensen Super League, son expérience est utile au bâlois Schär, révélation à ce poste à seulement 21 ans. Et puis le banc n’est pas mal non plus : Djourou, Senderos, Klose, Ziegler par exemple.
Au milieu de terrain, Naples fait la loi : Inler, Behrami ou Dzemaili pour les deux postes à vocation défensive. Tandis que Schwegler, Fernandes, voire Lustenberger, tous titulaires en Bundesliga, pourraient faire l’appoint. Pour faire sa liste des 23, et c’est aussi une caractéristique du football helvète actuellement, Hitzfeld n’aura pas besoin de racler les fonds de tiroirs.
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Switzerland's Valon Behrami (R) challenges Brazil's Lucas Fernando (2nd R) during their international friendly soccer match at the St. Jakob-Park stadium in Basel August 14, 2013 (Reuters)

Crédit: Reuters

Les bambins ont pris le pouvoir en attaque : les trois milieux offensifs sont l’ailier Stocker, issu du club quadruple champion de Suisse, Xhaka et Shaqiri, respectivement au Borussia Mönchengladbach et au Bayern Munich. Barnetta, 28 ans, se retrouve donc sur le banc. Il était encore titulaire indiscutable, il n’y a pas si longtemps. Il côtoie la jeunesse triomphante du meneur de jeu du FC Fulham, Kasami. En attendant le joueur du CSKA Moscou, Zuber.
Enfin, en pointe, l’attaquant de la Real Sociedad, Seferovic, a pris une option, même si, à ce poste, les surprises pourraient être nombreuses. La polyvalence des Drmic, Mehmedi ou Gavranovic peuvent toujours servir. C’est une autre caractéristique du 4-2-3-1 du coach allemand, les joueurs sont interchangeables.

La Suisse, une conséquence des turpitudes de l’Histoire

Qu’il semble loin le temps où les Petric, Kuzmanovic et autres joueurs partaient vers d’autres nations plutôt que de choisir le drapeau rouge frappé de la croix blanche comme étendard. Shaqiri, Xhaka et Behrami ont des origines kosovares. La Macédoine pour Mehmedi et Kasami, la Croatie pour Gavranovic ou Drmic. Inler a porté le maillot des U21 turcs tandis que Seferovic aurait pu jouer pour la Bosnie-Herzégovine. D’ailleurs, le joueur du GC Zürich, Hajrovic, a décidé, après une sélection avec la Nati, de rejoindre l’équipe de Dzeko et de son sélectionneur Susic. En tout état de cause, et quelles que soient les motivations pour porter un maillot national, la Suisse a le vent en poupe.

Un manque d’expérience des grands tournois

Rares sont ceux qui ont connu le bonheur d’une grande compétition internationale. Des rescapés du précédent tournoi mondial en Afrique du sud ne subsistent que quatre titulaires : Benaglio, Inler, von Bergen et Lichtsteiner. Behrami et Shaqiri, présents dans le groupe en 2010, étaient là pour apprendre. C’est peut-être d’ailleurs le plus grand défaut de cette Nati, tout en relativisant. Les joueurs évoluent pour la plupart dans des clubs européens qui disputent régulièrement une compétition continentale. C’est aussi vrai. Mais je ne peux m’empêcher de penser que l’échec de la qualification pour l’Euro 2012 est due à la fin de la génération précédente symbolisée par la retraite internationale prise en avril 2011 par le "couple" du FC Bâle, Alexander Frei et Marco Streller, tous les deux usés par les critiques du peuple helvète sur leurs performances.
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Alex Frei, Marco Streller Switzerland 2006

Crédit: Imago

La Suisse se trouvait ainsi privée du meilleur buteur de son histoire. Le communiqué de presse d’Ottmar Hitzfeld, était pourtant laconique : "Un match d'une importance capitale nous attend contre l'Angleterre et nous allons devoir le préparer dans d'autres conditions. Je remercie Alex Frei et Marco Streller pour leur dévouement total envers l'équipe nationale." Hop, hop, hop à Wembley, la sélection nationale revenait avec un point après avoir mené 2-0 (2-2). Mais dans une poule délicate, comprenant l’équipe des Three Lions donc, mais aussi le Monténégro, le Pays de Galles et la Bulgarie, si l’on ajoute la digestion d’un Mondial raté malgré la victoire contre l’Espagne, les deux défaites initiales en qualification pour l’Euro 2012 ainsi que la théorie du frottement des plaques tectoniques entre deux générations, cela faisait trop.

Il manque un vrai numéro 9 !

Pour beaucoup, le véritable attaquant de la Nati aurait dû s’appeler Eren Derdiyok. Grand espoir du football suisse, sa première année au Bayer Leverkusen en 2009-2010 est un beau succès. L’ancien bâlois justifie son transfert en Bundesliga dans un 4-4-2 qui fait la part belle à son duo avec Kiessling. L’année suivante sera plus compliquée. Le Werkself ne joue plus qu’avec une pointe et Derdiyok, encore jeune, est la doublure de luxe de l’international allemand. De moins en moins titulaire, il tente de se relancer à Hoffenheim l’année dernière. Un échec cuisant au point de repartir à Leverkusen où ses entrées sur le terrain sont aussi rares que ses buts. Le talent est là, l’attitude dilettante aussi, selon certains de ses coaches.
Car si la Suisse a terminé invaincue et en tête de son groupe qualificatif, elle n’en a pas moins marqué seulement à 17 reprises en dix rencontres et si l’on enlève le match rocambolesque contre l’Islande (4-4), le ratio devient bien faible. A l’inverse, la défense est plus que solide. Elle a même tenu en match amical contre le Brésil. Chacun verra midi à sa porte. En tout état de cause, la Nato ne met pas de dégelée à ses adversaires. Seferovic n’a marqué qu’à une seule reprise en six sélections, même s’il demeure un but important dans les arrêts de jeu contre Chypre pour une petite victoire 1-0. Mehmedi, c’est encore pire (1/12). Drmic, lui, n’a pas encore scoré. Gavranovic avec 4 réalisations en huit capes a les meilleurs statistiques mais à 24 ans, est-il un grand attaquant d’avenir ?
En synthèse, la patrie de Guillaume Tell a l’avenir devant elle. On a simplement le léger sentiment que cette talentueuse génération sera encore plus redoutable lors de l’Euro 2016 en France. La rencontre contre les Bleus risque de n’être qu’un apéritif. Reste cependant à trouver le bon successeur à un Ottmar Hitzfeld démissionnaire.
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Ottmar Hitzfeld

Crédit: Imago

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