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Equipe de France : Hugo Lloris, centenaire exemplaire

Maxime Dupuis

Mis à jour 21/06/2018 à 12:01 GMT+2

COUPE DU MONDE – Hugo Lloris honorera sa centième sélection en équipe de France, jeudi face au Pérou à Iekaterinbourg (17 heures). Le capitaine des Bleus va intégrer le club très fermé des centenaires bleus. Un cap symbolique qui récompense une carrière internationale d’une régularité exemplaire.

Hugo Lloris

Crédit: Eurosport

De l'Uruguay au Pérou, un continent à traverser. De l'Uruguay au Pérou, dix ans de vie en Bleu pour Hugo Lloris. Et une centième sélection à honorer, jeudi à Iekaterinbourg. Le gardien de l'équipe de France, apparu sous les drapeaux un soir de novembre 2008 face à "La Celeste", va intégrer le club ultra-fermé des centenaires en équipe de France contre "La Blanquirroja". Et entrer un peu plus dans l'histoire des Bleus. Devant lui, une prestigieuse poignée de champions du monde, du recordman Lilian Thuram (142 sélections) à son sélectionneur Didier Deschamps (103), en passant par Thierry Henry (123), Marcel Desailly (116), Zinédine Zidane (108) et Patrick Vieira (107).
Comme d'habitude, comme toujours même, Hugo Lloris (99 sélections) ne s'est pas appesanti sur son accomplissement personnel, mercredi à l'heure du devoir médiatique inhérent à sa fonction de capitaine des Bleus. "C'est une grande fierté car c'est un chiffre symbolique mais ça reste secondaire aujourd'hui. On joue la Coupe du monde. Et ça a un goût particulier", a-t-il lâché. Quelques mots et c'était réglé. Parce que Lloris n'a jamais couru derrière ce type de distinctions. Elles sont naturellement venues à lui. A l'été 2007, à peine vingt ans et une première saison complète dans les gants, le Niçois n’avait pas encore les Bleus dans un coin de sa tête : "On verra dans six mois où j'en suis. Il ne faut pas aller trop vite ni trop en demander", nous expliquait-il alors, dénotant avec le reste des joueurs qui s'imaginent tous un destin tricolore au premier dribble réussi.
100 sélections et titulaire à Tottenham, ce n'est pas un hasard
En 2008, quand Grégory Coupet a mis les Bleus et l'OL derrière lui, le Niçois a pris les rênes d'emblée sur les bords du Rhône. En équipe de France, il a attendu dans l'ombre de Steve Mandanda qui s'est noyé en un an, peu aidé par une défense qui se délitait. La passation de pouvoir s'est effectuée au cœur du mois d'août 2009. Un déplacement aux Iles Féroé (0-1). Première victoire. Premier clean sheet. Lloris s'est installé et n'a jamais quitté la place.
"Quand on arrive à 100 sélections et qu'on est titulaire à Tottenham, ce n'est pas un hasard", loue Christophe Lollichon, qui s'occupe du développement des jeunes portiers de Chelsea. "Sa panoplie s'est étoffée dans le championnat d’Angleterre. Il a des qualités au-delà de la normale en terme de vitesse de réaction. Il est exceptionnel sur ce plan. On l'a d'ailleurs vu lors du premier match avec son arrêt (sur la reprise malencontreuse de Tolisso)."
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Coupe du monde 2018: Bleus - Varane sur Lloris: "C'est lui le patron"

"Il m'impressionne par sa régularité. Trois sélectionneurs sont passés, de Raymond Domenech à Didier Deschamps, sans oublier Laurent Blanc, et tous lui ont fait confiance, analyse de son côté Lionel Charbonnier, consultant Dream Team RMC. A chaque fois, il est resté numéro 1." L'un d'entre eux, Blanc, lui a même confié le brassard de capitaine qu'il a conservé depuis. Le choix Lloris était une évidence pour personne, surtout pas pour le sélectionneur d'alors qui avait très envie de le confier à un joueur de champ. Finalement, "Le Président" a été conquis par la "maitrise et la lucidité" de son gardien.
Il est droit et son raisonnement est logique
Dans un groupe où, dix-huit mois après la grève de Knysna, aucune tête ne sortait, la solution Lloris était aussi la plus sécurisante pour redorer le blason des Bleus. "Il est passé entre les gouttes à Knysna, rappelle Charbonnier. Mais c'est parce qu'il a toujours su rester à sa place. Il est droit et son raisonnement est logique. Et si on lui a pardonné plus qu'à d'autres qui étaient aussi en Afrique du Sud, cela démontre aussi quelque chose." Une intelligence situationnelle, en particulier.
Sur le terrain, c'est l’école de la constance. Hormis quelques ratés, notamment face à la Suède en juin dernier (défaite 2-1) ou en Biélorussie (victoire 4-2) un soir de septembre 2013 où il était malade, difficile de lui renvoyer d'autres bourdes à la figure. Pas plus forcément évident de ressortir les matches immenses du joueur de Tottenham. Il y a bien eu l'Irlande en 2009 mais la main de Thierry Henry a injustement jeté sa prestation aux oubliettes (1-1). L'Allemagne, évidemment, en demi-finale d'un Euro 2016 très accompli (2-0). Mais Hugo Lloris n'a pas eu son France - Brésil comme Joël Bats en 1986. Et il n'a pas régné sur un tournoi comme Fabien Barthez lors du Mondial 1998 ou durant l'Euro 2000.
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Hugo Lloris, France

Crédit: Getty Images

"Cent sélections, ce n'est pas rien, admire Raphaël Varane. C'est un capitaine discret qui ne cherche pas à attirer lumière et à se mettre en avant. On cherche souvent des patrons en équipe de France, mais c'est lui le patron ! Il ne cherche pas à donner de la voix mais est écouté et respecté". Comme avec tous les taiseux, ses rares coups de gueule portent d’autant plus qu’ils sont exceptionnels.
Quelle est sa place dans l'histoire des Bleus ? "Fabien a moins de sélections (87) que lui mais je pense qu'Hugo a moins de qualités intrinsèques que Barthez", juge Lionel Charbonnier, qui a côtoyé le Divin Chauve ainsi que ses prédécesseurs en équipe de France, notamment Joël Bats et Bruno Martini, passés comme lui par l'école auxerroise. "S'il était tombé avec Barthez et Lama, aurait-il joué ?", se demande le troisième portier des Bleus en 1998 ? Personne n’a la réponse. Mais, une chose est certaine, Hugo Lloris a écrit sa propre histoire en équipe de France. Ne lui manque que l'accomplissement ultime, que Fabien Barthez ou Joël Bats sont allés chercher à leur époque respective et qui leur confère une place à part dans le gotha des portiers bleus. S'il veut "faire le match" avec ses glorieux prédécesseurs, Lloris sait ce qu'il lui reste à faire du côté de la Russie.
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