Coupe du monde - Les notes de l'Argentine : Lionel Messi et Emiliano Martinez, une finale pour l'éternité

Longtemps, sa finale fut d'une tranquillité absolue, la faute à des Bleus complètement inoffensifs. A son actif, une bonne sortie dans les pieds (14e), une autre aérienne sur un corner de Griezmann (52e), et une mauvaise sortie au pied sans conséquence (54e). Et puis, sa finale a complètement tourné. Il ne passe pas loin d'arrêter le penalty de Mbappé (80e) mais s'incline sur la reprise folle du crack français (82e). Sa présence aérienne aura fait du bien aux Argentins dans leur temps faible. Il sort surtout un arrêt absolument monumental au bout du bout de la prolongation face à Kolo Muani (120+3e) avant d'arrêter le tir au but de Coman et de perturber Tchouaméni juste avant sa frappe. Ultra-décisif.

Il avait la lourde tâche de marquer Kylian Mbappé. Il n'a même pas eu de boulot. Toujours attentif, toujours secondé, il n'a rien donné sur son côté. Mais il tente une montée à la 78e qui se retourne contre lui. Il perd le ballon qui amène le penalty français (78e). Sur l'action qui suit, il laisse Mbappé remettre vers Thuram avant de crucifier Martinez (82e).

Remplacé par Gonzalo Montiel (91e), coupable sur le deuxième penalty tricolore mais qui transforme le dernier tir au but.

Un match sur courant alternatif. D'abord royal au duel et viril (19e) comme l'ensemble de la troupe argentine, il s'est évertué à bien cadrer les attaquants tricolores. Il s'est aussi bien sorti de son duel aérien avec Olivier Giroud. Certaines sorties pleines d'à-propos et une remise pleine d'intelligence dans sa surface au plus fort de la tempête française. Mais, quand le bateau a tangué, il fut d'une fébrilité terrible, comme les autres.

Il a d'abord plané sur sa finale, impeccable dans les duels et irréprochable dans son placement. Mais, quand les Bleus ont poussé, il a semblé sur un fil, à l'image de son intervention difficile (67e). Comme une suite logique, il accroche Kolo Muani et donne un penalty tombé du ciel aux Bleus (78e). De quoi complètement relancer les Bleus.

Remplaçant au pied levé de Marcos Acuna, il est tombé sur un Ousmane Dembélé complètement à côté de la plaque et a su offrir des munitions au siens. Mais l'entrée en jeu de Kolo Muani (41e) a tout changé et il n'a fait que souffrir face à l'impact de l'ancien Nantais. Il s'est accroché, mieux secondé par la suite par Acuna.

Remplacé par Paulo Dybala (120e), qui a transformé son tir au but.

Son rôle était attendu, il l'a pourtant joué à la perfection. Chien de garde de ce milieu argentin, général du vice, il a multiplié les provocations envers les joueurs français et les petites fautes à même d'imposer un rapport de force dans lequel les Bleus sont rentrés trop tard. Le reste fut un match très complet, entre projections multiples (77e), frappes dangereuses (8e, 49e) et orientations bien senties. Matraqué en deuxième période, il n'aura jamais baissé la garde.

Remplacé par Leandro Paredes (102e), auteur d'un tacle horrible sur Camavinga (114e) qui aurait mérité une exclusion mais qui a aussi transformé sa tentative lors de la séance fatidique.

Il n'a fait que des bons choix, ou presque. S'il a aussi subi lors du temps fort tricolore, il fut d'une justesse bienvenue pour toujours mettre l'Albiceleste dans le bon sens. Même défensivement, il fut précieux et souvent au bon endroit. Un symbole de son Mondial, démarré comme remplaçant et fini comme indéboulonnable. Récompensé par le titre de meilleur jeune du tournoi.

Il fut partout pendant plus de 115 minutes de jeu. C'est lui qui lance la première banderille pour l'Argentine (5e) mais c'est surtout lui qui donne un ballon absolument délicieux pour le but de Di Maria (41e) grâce à une de ses projections bien senties. Très actif à la récupération par ailleurs (63e, 72e), il a abattu un travail monstrueux.

Remplacé par German Pezzella (116e).

Titulaire surprise dans le couloir gauche argentin, il a fait vivre un cauchemar à l'arrière-garde tricolore pendant toute la première période. Très souvent trouvé en un-contre-un face à Koundé, il n'a cessé d'amener du danger (17e). Il efface Dembélé et provoque le penalty (22e) pour l'ouverture du score. C'est encore lui qui est trouvé à la finition de la contre-attaque splendide de l'Albiceleste pour le but du break (41e). De quoi le mettre encore plus dans la zone, à l'image de son action délicieuse (60e). Sa sortie coïncide avec la montée en puissance des Bleus.

Remplacé à la 64e par...

Actif dans son couloir gauche et jamais avare dans les contacts, il a tenté d'aider derrière et se projeter quand la situation le permettait, pas toujours de manière précise.

Sa première période fut un rêve. Très inspiré, ultra-précis, il aura systématiquement mis les siens en position de créer le danger sur le but de Lloris. Il ne tremble pas au moment de tromper Lloris sur penalty (23e) avant de marquer, du droit, l'un des buts les plus importants de sa carrière (108e). Mais le reste fut aussi primordial, avec une déviation magnifique qui amène le deuxième but de l'Albiceleste (36e) et même un abattage défensif inestimable. Comme un symbole, il s'est avancé sans trembler pour guider les siens au moment d'une séance de tirs au but ô combien brûlante.

Quelle énergie ! Il s'est démultiplié sur le front de l'attaque avec finalement assez peu d'occasions à se mettre sous la dent (59e). Mais il est décisif sur les deux premiers buts argentins et n'a cessé de salir les sorties de balles françaises par son implication défensive. Le complément parfait de Lionel Messi.

Remplacé par Lautaro Martinez (103e) qui a failli tout gâcher en tardant face à Lloris (105+1e).