Coupe du monde 2026 - La France est-elle toujours un favori naturel ?

Les Bleus peuvent-ils gagner une troisième Coupe du monde aux États-Unis ? Finalistes en 2022, demi-finalistes de l’Euro, les Français font toujours partie de la discussion depuis dix ans. La profondeur de leur réservoir, leur talent individuel et l’assurance tout-risque Didier Deschamps les installent logiquement dans le peloton de tête… mais peut-être pas en pointe de celui-ci.

"Je mets les Bleus en-dessous de l'Espagne"

Video credit: Eurosport

"Je ne suis pas la bonne personne pour vous répondre. Je ne conçois pas d’aller jouer une Coupe du monde pour ne pas la gagner. On peut vraiment se contenter d’une demi-finale ?" Lorsqu’il lui fut demandé, la semaine dernière, quel était l’objectif des Bleus aux Etats-Unis, Kylian Mbappé n’a pas fait le faux modeste. Il est loin le temps où les Bleus se faisait taper sur les doigts quand ils affichaient des ambitions un peu trop grandes comme au Brésil en 2014. Voilà dix ans que l’équipe de France aborde les tournois internationaux dans la peau d’un favori.
De l’Euro 2016 à l’Euro 2024, elle a toujours fait partie de ceux qui pouvaient prétendre à la victoire finale. Pourquoi ? D’abord parce que la profondeur de son réservoir et le talent de ses individualités est quasiment sans égal depuis une décennie désormais. A cette évidence s’est ajoutée un savoir-faire. Celui de Didier Deschamps qui, à une exception près et un accident en 8e de finale face à la Suisse à l'Euro 2021, a toujours atteint, au moins, les demi-finales.
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Gusto, Mateta, Akliouche : qui sera au Mondial ?

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En talent pur, seul le Portugal rivalise

Aujourd’hui, est-ce qu’une sélection, championne du monde en 2018 et finaliste en 2022, peut ne pas, naturellement, faire partie des favoris en 2026 ? À moins d’un effondrement soudain ou d’une cascade de retraites internationales non remplacées… La France est à l’abri d’un tel scenario. Ses qualifications se sont passées sans le moindre heurt et les départs d’Hugo Lloris, Raphaël Varane ou Antoine Griezmann ont été efficacement compensés par Mike Maignan, William Saliba et Michael Olise.
Les Bleus, s’ils ont perdu 90% de leurs champions du monde, continuent de faire peur. Un homme incarne cette menace : Kylian Mbappé, auteur d’un début de saison fantastique et déjà à 12 buts en 14 matches de Coupe du monde, comme Pelé. Le Madrilène mène une équipe composée de l’un des meilleurs joueurs de Bundesliga (Michael Olise), d’une charnière niveau Ligue des champions (William Saliba, Dayot Upamecano), de celui qui fut l’an dernier le meilleur arrière droit du monde (Jules Koundé) ou, encore, du Ballon d’Or 2025 (Ousmane Dembélé). Sur le banc, potentiellement, l’attaquant de Liverpool (Hugo Ekitike), celui de l’Inter Milan (Marcus Thuram) ou le défenseur central de Liverpool (Ibrahima Konaté).
La densité des talents a peu d’équivalents dans le monde où seul le Portugal semble pouvoir concurrencer les Bleus et la science de Didier Deschamps dans les grands rendez-vous est un atout notable que peu de sélections peuvent aujourd’hui revendiquer. Si la qualité ne fut pas toujours au rendez-vous cette année et qu’il n’y a que deux bonnes périodes à ressortir des qualifications (la première à l’aller contre l’Ukraine et la seconde au retour au Parc), les Bleus de Deschamps nous ont prouvé à maintes reprises que ce qu’il se passait entre deux tournois internationaux avaient assez peu d’incidence sur le contenu de ceux-ci.

Finaliste 4 fois sur 7 depuis 1998...

Deschamps sait préparer ses hommes pour cinq semaines de compétition. Ce qui se passe avant et après a peu d’importance. La France sait comment gagner et ça change tout dans une compétition dont, si on élargit encore le spectre, elle fut finaliste plus d’une fois sur deux lors des sept dernières éditions. Difficile dans ces conditions de ne pas faire une place aux Bleus parmi les favoris.
Jusqu’à en faire le favori ? Cette place semble, en revanche, réservée à l’Espagne, seule sélection qui allie individualités scintillantes (Pedri, Yamal etc.), grand titre récent (Euro 2024), et la meilleure expression collective des qualifiés. Si la Roja a un talon d’Achille, il se situe peut-être en défense centrale mais les champions d’Espagne ont une telle armada au milieu et devant que l’écart avec le reste du plateau, et notamment la France, est réel.
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Aymeric Laporte remporte l'Euro avec l'Espagne

Crédit: Getty Images

Derrière elle, la France et l’Argentine, les deux derniers finalistes, semblent être les prétendants les plus sérieux. Les champions du monde en titre ont gardé leur solide colonne vertébrale de 2022, ont ramassé une Copa America entre temps avant de survoler la zone Amérique Sud lors des qualifications, humiliant notamment le Brésil en mars (4-1). Juste derrière, l’Angleterre et le Portugal ont un palmarès nettement moins brillant mais les Three Lions, finalistes des deux derniers Euro, vont bien finir par y arriver, portés par une génération flamboyante et un Harry Kane au sommet de son art.
La formation anglaise fut la meilleure sélection des qualifications et si ça ne fait pas d’elle une championne du monde, elle semble se rapprocher chaque année de son premier titre majeur depuis 1966. Le Portugal tiendra, lui, la dernière occasion d’offrir sa couronne à Cristiano Ronaldo. Portée par des Parisiens au sommet de leur forme (Vitinha, Joao Neves, Nuno Mendes), la Seleção offre sans doute l’effectif le plus spectaculaire avec celui des Bleus.  Ces cinq-là, Espagne, France, Argentine, Portugal et Angleterre, forment le peloton de favoris. Sans deux gros poids lourds, le Brésil et l’Allemagne, deux favoris naturels en pleine déconfiture. Aujourd’hui, ils ne peuvent plus y prétendre face à des sélections qui en ont montré beaucoup plus.
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