Wolfsburg : une dernière carte à abattre

Le 16 aout 2012, pour la reprise de la Bundesliga, j’intitulais mon billet Wolfsburg, candidat à quoi ?, me questionnant notamment sur un énième mercato estival fastueux et un effectif supposé de qualité. Depuis de l’eau à coulé sous les ponts, Magath a fait ses bagages, Allofs et Hecking sont arrivés. Mais les interrogations demeurent.

Si, bien évidemment, le club bavarois est avec 125 millions d’euros lors de la saison précédente, le Verein qui a la plus grande masse salariale, il me semble bon de rappeler que la deuxième place n’échoit ni au BVB Dortmund, ni au Hamburger SV, ni à Schalke 04 mais bel et bien à l’équipe du groupe Volkswagen avec 90 millions d’euros.

Un montant qui ne surprendra personne lorsque l’on connait la politique des Wölfe depuis quelques années. Je me permets de mentionner un billet datant du 21 janvier 2011, dont le titre était Wolfsburg, la City de la peur, pour ceux qui souhaitent se rafraîchir la mémoire et surtout comprendre la politique du géant automobile allemand.

Sauf que le rapport qualité-prix est catastrophique. Depuis le Meisterschale de 2009, il n’y a eu aucune qualification européenne. Pire, l’exercice 2010-2011 a vu le VfL Wolfsburg se battre contre la relégation pour ne finir que quinzième, soit une place de mieux que le barragiste. La dernière journée de Bundesliga, et la victoire à Hoffenheim (3-1) avait d’ailleurs évité le pire au club de Basse-Saxe. On comprendra dans ces conditions que le club est raillé pour sa politique de transferts. Si les Wölfe détiennent bien un record, c’est celui des entrées-sorties. Quand aux sommes dépensées et au retour sur investissement, il vaut mieux l’oublier. Dzeko, acheté 4 millions d’euros en 2007 à Teplice et vendu 37 millions d’euros à Manchester City en janvier 2011, est l’arbre qui cache la forêt.

Pour la reprise du championnat, Wolfsburg a remporté une victoire rocambolesque (0-1) au Mercedes-Benz Arena de Stuttgart. Ce qui lui valut une septième place après la première journée… la meilleure de sa saison. Après 29 matches, le VfL lequel n’a toujours pas assuré son maintien, est l’avant dernière équipe pour le nombre de points récoltés à domicile et encaisse toujours beaucoup de buts, une constante depuis plusieurs années. Seule embellie, une série de cinq rencontres sans connaitre la défaite, dont quatre nuls.

On connait la suite. Felix Magath II, affublé de ses multiples fonctions managériales, doit faire place nette. Klaus Allofs est débauché en provenance du Werder Brême, le coach intérimaire, Lorenz-Günther Köstner, deuxième du nom lui aussi, doit rendre son tablier et est remplacé par l’excellent Dieter Hecking. Pour quels résultats lors du Rückrunde ? 3 victoires, 6 nuls et trois défaites en Bundesliga. L’ancien coach du FC Nuremberg a au moins stoppé la chute, à défaut de trouver son équipe type.

Car Hecking a utilisé pas moins de 22 joueurs depuis son arrivée. En résumé, il cherche encore comment valoriser au mieux son meneur de jeu Diego, capable du pire comme du meilleur. En attaque Olic est préféré à Dost, au poste d’arrière gauche, Rodriguez a pris le dessus sur Schäfer. Le reste ? On fait avec ce qu’on a. C'est-à-dire des joueurs surcotés par rapport à leurs émoluments. D’où la phrase du nouveau manager Klaus Allofs. Wolfsburg est un club de quantité, pas de qualité. Sans oublier les 13 « prêtés » qui se baladent dans la nature.

Le message est clair. Le prochain mercato estival sera de nouveau actif du côté des Wölfe. Notamment en défense centrale où je peux vous affirmer qu’un international français est en contact avec le club allemand et en particulier avec le manager du VfL. De source sûre. Tout en sachant que l’international suisse du FC Nuremberg, Timm Klose, pourrait aussi rejoindre son ancien coach. Un arrière latéral droit est aussi ardemment recherché depuis que la piste Sebastian Jung s’est éteinte.

Le joueur de Fribourg, Daniel Caligiuri, selon toute vraisemblance, devra tenter de passer un cap chez les Wölfe. Konstantin Rausch, l’ailier gauche d’Hanovre est sur les tablettes. De l’autre côté, le Werderaner Arnautovic a toujours été le chouchou de Klaus Allofs. Au milieu, le nom d’Etxebarria refait surface, comme l’année dernière. Plus une ou deux surprises que la direction va nous sortir de son chapeau. Ce ne sont pas les moyens qui manquent.

Alors que l’on sent que la nouvelle politique sportive se met petit à petit en place, on ne regrettera qu’une seule chose, que le VfL Wolfsburg n’ait pas réagit plus tôt à la frénésie dépensière des dernières années. Sans que le conseil d’administration du club ne tape du poing sur la table. Demain, Wolfsburg abat sa dernière carte pour rêver, encore, d’Europe en se rendant à l’Allianz Arena. Il y avait mieux comme tirage.