Ligue des champions | "C'est difficile à expliquer" : Même le Real ne trouve plus les mots

La collection est telle que le Real Madrid peut désormais se permettre d'en faire un classement. Depuis une campagne 2021-2022 entrée dans la légende, les Merengue sont des habitués des scénarios fous en Ligue des champions. Il y avait d'abord eu le PSG en 8es (0-1, 3-1), puis Chelsea en quarts (3-1, 2-3) et enfin Manchester City en demie (3-4, 3-1), il y a deux ans. Il y aura désormais le Bayern 2024.

"Celle contre City, c'est la pire", a souri un Ferland Mendy amusé au micro de Canal+, presque déboussolé par ce nouveau scénario renversant. "Comment je classe cette soirée ? Moins compliqués que le match contre City. Là-bas, il nous fallait deux buts (pour arracher la prolongation, ndlr) et ici le nul suffisait", a confirmé Carlo Ancelotti un peu plus tard en conférence de presse. Lunaire.

Mercredi, la formation de Carlo Ancelotti avait encore un pied dans la tombe alors qu'Alphonso Davies a ouvert le score pour le Bayern d'un boulet de canon. Mais Joselu, 18 minutes de jeu en cumulé depuis le début des 8es de finale avant d’entrer en jeu de mercredi, a inscrit un doublé en trois minutes. Le Real n'a donc pas forcément besoin d'un Ballon d'Or en puissance à la pointe de son attaque pour écrire les plus folles pages de son histoire. Il sait aussi se contenter de son second couteau de service.

"On l'a fait encore une fois, c'est vrai... a soufflé le latéral français. Je ne sais pas comment l'expliquer, on a tout donné, on est très contents. C'est le mental, je trouve qu'on est très soudés, on essaye de jouer ensemble, de se donner ensemble. J'entends beaucoup que c'est de la chance, mais autant de fois, je ne pense pas que ce soit tellement de la chance".

Si cela en est, le Real sait en tout cas très bien la provoquer. Manuel Neuer a précipité la chute des siens en relâchant une frappe de Vinicius ? Le Brésilien avait fait surchauffer ses gants à plusieurs reprises, et a accepté de prendre sa chance de loin dans un moment de haute tension. Un exemple parmi tant d'autres.

"C'est difficile à expliquer, a reconnu le technicien italien à son tour. C'est la magie de cette équipe, dans cette compétition, dans ce stade, avec ces supporters". Un public du Santiago Bernabeu qui, toit fermé, a continué de pousser même lorsque son équipe était menée.

"On a eu la force de ne pas perdre la tête, a souligné un Ancelotti qui a à peine esquissé un sourire sur l'égalisation madrilène, signe de l'éternel calme qui l'habite, et qu'il diffuse à ses joueurs. Nous devons remercier les fans et le club. Et les joueurs, car ils ont réalisé une saison à laquelle personne ne s'attendait. Moi non plus".

C'est peut-être, en effet, l'aspect le plus impressionnant de ce nouveau parcours jusqu'en finale. Tout l'été, la saison du Real a été présentée comme celle de la transition. Mais les Merengue ont digéré le départ de Karim Benzema, habilement planifié l'arrivée future de Kylian Mbappé. Sans pour autant perdre de vue leur éternelle quête d'excellence, qui ne dépend définitivement d'aucun homme en particulier, mais d'une identité : la gagne.

"Cette équipe n'abandonne jamais, elle a dans le sang de se battre jusqu'au bout et c'est ce que nous avons fait". Il n'y avait pas meilleure conclusion que celle de Joselu, héros du soir.