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Didier Deschamps "savait" pour Knysna, mais pourquoi le dire maintenant ?

Baptiste Binet

Mis à jour 16/02/2015 à 17:18 GMT+1

Lors d’un entretien accordé à Canal+, Didier Deschamps a révélé savoir la veille qu’il se passerait quelque chose à Knysna. Une déclaration qui surprend à plusieurs titres : de par son timing mais aussi le fait qu’il n’ait rien fait pour l’en empêcher.

Didier Deschamps 17-11-2014

Crédit: AFP

Il y a toujours une personne pour ouvrir l’armoire où est caché le fantôme de Knysna, que personne ne souhaite revoir mais qui réapparaît  au moment où l’on s’y attend le moins. Et cette fois-ci, c’est une personne complètement inattendue : Didier Deschamps.
Dans l’émission ‘’Conversations secrètes’’, diffusée mardi soir à 22h50 sur Canal+ et révélée ce lundi par L’Equipe, le sélectionneur de l’équipe de France aborde la grève des Bleus au Mondial sud-africain en 2010, en passant très vite aux aveux. ‘’Sans trahir de secret, la veille, je savais qu’il allait se passer quelque chose’’, dit-il dans l’interview. Pourtant, cette phrase est inédite dans la bouche de l'ancien international. Et amène à se poser quelques questions.

Pourquoi associe-t-il son nom à Knysna ?

Ces petites phrases, publiées dans L’Équipe afin de faire monter la sauce pour l’interview de mardi soir, tombent une semaine après la prolongation du contrat jusqu’en 2018 de sélectionneur. Mais pourquoi ressortir ce vieux démon alors que Deschamps n’a jamais vu son nom associé à cette triste histoire ? Alors que son image n’a jamais été ternie par ce scandale ?
Deschamps, c’est l’homme qui a fait aimer – à nouveau – l’équipe de France à son public. Grâce à un Mondial réussi, il a remis les Bleus sur de bons rails avec l'objectif de préparer au mieux le championnat d’Europe des Nations à venir à domicile en 2016. Tous les voyants sont au vert pour lui, et la prolongation de son contrat avait permis à la fédération de garder dans sa main son meilleur atout.
L’as de la communication qu’est Didier Deschamps n’est pas du genre à se laisser tancer par une interview, aussi bien menée soit-elle. Surtout que l’article de L’Équipe décrit un ancien entraîneur marseillais lâchant facilement le morceau. Knysna est ce qui est arrivé de pire à l’équipe de France. Entre le doublé 1998-2000 et le bon parcours de 2014, Deschamps est à l’inverse l’un des emblèmes de ses heures glorieuses. Alors pourquoi se mettre dans ce bourbier, sans raison aucune, et alors que la page est tournée depuis longtemps? Mystère.

Qu’apportent ces nouvelles déclarations ?

56 mois après la fameuse grève du bus, cette sortie permet de lever un dernier voile, si quelqu’un en doutait encore : la rébellion des Bleus n’était pas spontanée, étant donné les fuites dont fait part Deschamps.
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Didier Deschamps (France)

Crédit: Panoramic

Qui sont les personnes cachées derrière son ‘’je connais du monde‘’ ?

Voyant son interlocuteur loquace, Michel Denisot, qui a réalisé l’interview, saute sur l’occasion et le relance d’une passe courte ‘’vous saviez ?‘’ comme  le raconte L’Equipe. "Oui, je connais du monde’’. Mais qui sont les gens qu’il connaît ? Comment peut-il, à 6000 kilomètres du centre d’entraînement de Knysna, qui allait sans doute se passer quelque chose le lendemain, le fameux 18 juin 2010. Des joueurs directement ? Des agents ? La fameuse taupe ? Le plus inquiétant serait que l’information vienne directement de la FFF. Cela prouverait que la fédération n’a rien fait pour empêcher la catastrophe.

Ces déclarations peuvent-elles nuire à l’avenir de Deschamps ?

Non, et c'est sans doute les raisons pour lesquelles il peut en parler librement maintenant : Didier Deschamps ne risque pas d’écorner son image. Parce que, comme il le rappelle, "est-ce que j’aurais pu faire quelque chose ? Non. De quel droit ?". Il explique avoir eu vent d’une envie des joueurs de marquer le coup. Mais le sélectionneur des Bleus précise qu’il ignorait alors comment ils comptaient s’y prendre. Son statut d’entraîneur de l’Olympique de Marseille de l’époque ne l’obligeait en rien à venir sauver l’équipe de France d’une déroute.
Ressortir cette histoire de sa part est un mystère. La diffusion complète de l’interview mardi soir, 22h50 sur Canal+, pourrait peut-être le résoudre. Et surtout, rajouter de l’eau au moulin sud-africain qui risque de tourner encore longtemps.
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