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Disparition - Bruno Martini, c'était la grandeur d'avant

Maxime Dupuis

Mis à jour 20/10/2020 à 12:10 GMT+2

EQUIPE DE FRANCE - Bruno Martini est mort ce mardi matin, à 58 ans. Ancien portier d’Auxerre et de l’équipe de France, Bruno Martini fut la référence française du poste au tournant des années 90. Par son style de jeu et ce qu’il représentait, il incarnera à jamais la figure du gardien de but pré-révolution.

Bruno Martini en équipe de France.

Crédit: Imago

On n'entendra plus sa voix basse et chaude, son ton si particulier qui vous laissait rapidement comprendre qu'à ses côtés, vous étiez entre de bonnes mains. Des mains sûres. De confiance. Bruno Martini s'est éteint mardi matin. L'ancien gardien de but avait été victime la semaine dernière d'un arrêt cardio-respiratoire au centre d'entraînement de Grammont, à Montpellier. Il avait été admis à l'hôpital Arnaud de Villeneuve dans un état grave. Il est parti ce mardi. Et laisse le football français orphelin d’un de ses plus grands gardiens de but.
Bruno Martini a porté les couleurs de l'équipe de France à 31 reprises, ce qui n'était pas une paille à l'époque. Si Hugo Lloris ou Fabien Barthez ont fait passer la longévité en équipe de France à une autre altitude, le jour où Martini a disputé son dernier match en Bleu, seuls deux portiers avaient porté le maillot tricolore plus que lui (Bats, 50, et Carnus, 36). Au début des années 90, il était la référence absolue du poste, comme tout bon portier passé par l'AJA, serait-on tenté de forcer le trait. Arrivé dans les rangs d'Auxerre en 1981, prêté deux saisons à Nancy, Martini s'est formé dans l'ombre de Joël Bats. A son départ au PSG, il lui succéda dans les rangs icaunais, puis en équipe de France. Naturellement. Et c’était déjà un sacré tour de force.

N'aura manqué que le grand frisson bleu

Bruno Martini était un gardien d'avant. A l'ancienne. Et c'est ce qui faisait sa force. Costaud sur sa ligne, doté d'excellents réflexes, rassurant et d'une sobriété confondante, il en imposait comme peu dans l'Hexagone. Il était grand. Pas comme on l’entend aujourd’hui. Et, même s’il fut blessé au moment de récolter les lauriers, il fut de de la belle épopée auxerroise en Coupe de l'UEFA, en 1993. Il fut aussi du premier titre ajaïste en 1994, une Coupe de France décrochée aux dépens de Montpellier, qui serait bientôt le dernier club de sa carrière. Ne lui aura manqué que le grand frisson avec les Bleus, celui qu'il a connu avec les Espoirs en 1988 quand, avec Cantona, Paille et compagnie, il décrochait un formidable titre de champion d'Europe Espoirs. A une époque où les A avaient la tête dans le seau, ce n'était pas un détail. Malheureusement, il ne devra se contenter que d'un Euro 1992 dans la peau d'un titulaire après un parcours d’exception et inédit lors des qualifications (8 victoires sur 8).
N'empêche : à Auxerre comme en équipe de France, il fut un numéro 1 incontesté et incontestable du début des années 90. C'était une époque où l'on aimait les gardiens qui évoluaient dans des clubs dits "moyens" (ce que l'AJA n'était pourtant pas), parce que l'on partait du principe que le boulot accru qu'ils avaient à faire le week-end ne pouvait que les servir en équipe nationale. Et puis est arrivé la révolution Lama, avec ses qualités physiques et une souplesse d'exception. Et puis, celle incarnée par Barthez, insouciance et jeu au pied XXL. Bruno Martini a côtoyé ses deux successeurs en équipe de France jusqu'à l'Euro 1996, il avait alors 35 ans. Et laisserait bientôt la place à un autre Auxerrois, Lionel Charbonnier.
Parti à la retraite en 1999, il est toujours resté dans le giron des gardiens de buts et des Bleus. Par sa faculté analytique au-dessus de la moyenne et son intelligence, il a continué à les accompagner durant une grosse décennie. De l'Euro 2000 au Mondial 2010. L’histoire débuta mieux qu’elle ne se finit, ce qu’il regretta grandement. Puis il est parti à Montpellier. Pour transmettre, toujours. De sa voix basse et chaude. Inoubliable.
Bruno Martini lors de l'Euro 1992, ici face à Gary Lineker.
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