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L'équipe de France féminine sans Renard, Diani et Katoto : Corinne Diacre peut-elle rester ?

Gabriel Baldi

Mis à jour 24/02/2023 à 21:35 GMT+1

BLEUES - La mise en retrait de l'équipe de France, annoncée par Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto met une pression inédite sur Corinne Diacre. A cinq mois du Mondial, trois taulières des Bleues viennent de lancer un bras de fer à la sélectionneuse, avec qui les relations n'ont jamais été bonnes. Mais cette fois-ci, Diacre est plus isolée que jamais.

La sélectionneuse de l'équipe de France, Corinne Diacre, devant Wendie Renard lors d'un entraînement des Bleues durant l'Euro 2022, le 9 juillet 2022 à Rotterham

Crédit: Getty Images

C'est un peu elles ou elle. Ce "putsch" inédit, lancé par trois grandes figures du football féminin français, a directement pris l'allure d'un ultimatum pour la FFF. Wendie Renard en tête de gondole, suivie par Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto ont souhaité dire stop, à une condition importante. "Je ne ferai malheureusement pas cette Coupe du monde dans de telles conditions", a glissé la capitaine des Bleues dans son annonce. "Si les changements profonds nécessaires arrivent enfin, je me remettrai au service du maillot tricolore", a expliqué Diani. En filigrane, la place de Corinne Diacre est au cœur de ces bouleversements espérés.
Les trois joueuses ont choisi de prendre leurs responsabilités face au climat pesant qui règne en sélection depuis la nomination de Diacre en 2017. Une ambiance qui impacte le sportif, le dernier exemple en date, le Tournoi de France ces derniers jours, a pu encore le montrer. Sur le plan comptable, les Bleues se sont imposées grâce à deux victoires et un match nul. Dans le contenu, elles n'ont pas fourni un football très emballant ni solide, face à des nations largement abordables. Pas de quoi se rassurer, à cinq mois du Mondial.
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Diacre et Renard en 2019

Crédit: Getty Images

Cette fois-ci, c'était trop

S'il est surprenant de voir une décision aussi forte, qui plus est venant de telles joueuses, cette rupture ne vient pas briser une histoire d'amour. En fait depuis 2017, la relation entre Diacre et ses joueuses est "plutôt" tumultueuse. L'année de l'arrivée de la femme de 48 ans est d'ailleurs celle d'une privation de brassard pour Wendie Renard. "Quatre ans de capitanat balayés en moins de cinq minutes", réagissait alors la joueuse aux 142 sélections. Trois ans plus tard et un échec au Mondial marqué par quelques animosités, la chape de plomb est encore là. "On vit dans un climat très négatif. Je peux mettre mes deux mains à couper que l'équipe de France ne gagnera pas l'Euro si Corinne Diacre reste", lançait la gardienne Sarah Bouhaddi en 2020.
Dans la foulée, Amnadine Henry, autre pilier des Bleues, s'épanche aussi. "Je voyais des filles pleurer dans leur chambre, moi je pleurais dans ma chambre. Ça a été un chaos total. C'est le ressenti de la majorité de l'équipe. Certaines filles n'osent pas parler. Il y a de la crainte. [...] Je les comprends. J'ai 31 ans, je suis capitaine, si je ne parle pas, qui va parler ?", déclarait Henry au sujet de sa sélectionneuse.
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La milieu de terrain aux 93 sélections ne fera d'ailleurs pas partie du groupe pour jouer l'Euro 2022 en Angleterre. Tout comme Eugénie Le Sommer, avec qui Diacre avait déjà eu des échanges tendus. Deux non-sélections qui surprennent et ne font pas redescendre la pression. Après l'Euro, malheureux pour l'équipe de France, Wendie Renard a eu beau retrouver le brassard, cela n'a manifestement pas suffi pour apaiser les esprits au sein du groupe français.

Diacre plus isolée que jamais

Le bras de fer est lancé à quelques mois du Mondial féminin (20 juillet-20 août), compétition à laquelle la France fait figure d'outsider. Mais sans les taulières Katoto, Renard et Diani, autant dans le vestiaire que sur le terrain, difficile d'imaginer l'équipe aussi compétitive.
Les trois cadres qui ont choisi de faire un break n'ont pas attendu pour être soutenues, au sein des rangs tricolores. Eugénie Le Sommer ou encore Griedge Mbock ou encore Delphine Cascarino ont communiqué leur soutien à Wendie Renard sur les réseaux sociaux. L'ancienne internationale Marinette Pichon (121 sélections) a "salué le courage" des joueuses, tout comme Gaëtane Thiney (163 sélections). Le mouvement prend de l'ampleur et pourrait continuer de s'étendre chez les joueuses. Jusqu'à l'éviction de Corinne Diacre ?
Probablement pas un hasard, cette pression intervient alors que la FFF est extrêmement fragilisée, à cause de son président. Noël Le Graët a d'ailleurs toujours communiqué son soutien à sa sélectionneuse. C'est lui qui avait insisté pour la faire signer en 2017, en provenance de Clermont. C'est toujours lui qui avait choisi de la prolonger jusqu'en 2024 l'été dernier, seulement quelques jours après l'élimination décevante à l'Euro. Mais avec une partie de son vestiaire à dos, cette fois sans l'appui de son grand patron, comment Diacre peut-elle rester ?
La FFF a choisi pour le moment de jouer la montre, ajoutant ce nouveau psychodrame à l'ordre du jour du prochain ComEx, mardi. Tout en rappelant "qu’aucune individualité n’est au-dessus de l’institution Équipe de France". Reste à savoir de quelle individualité parle-t-on, des stars de la sélection en pleine fronde, ou une coach plus que jamais dos au mur.
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