L'Allemagne est d'attaque

L'Allemagne est lourdement armée. Punie lors du premier match (2-0), la Pologne peut le confirmer. Dans la lignée du Mondial 2006, la Nationalmannschaft est devenue une machine à but. Depuis sa prise de fonction, Joachim Löw a vite imposé son style : son équipe doit récupérer le ballon le plus haut possible et aller vers l'avant le plus vite possible en évitant les passes superflues. Ses joueurs ne se font pas prier pour exécuter ses demandes. Et se régalent dans un 4-4-2 très offensif où les passes en profondeurs sont légion. Résultat : l'Allemagne n'en finit plus de séduire. 35 buts en 12 matches de qualifications. Et un 2-0 pour entamer l'Euro.

De quoi faire oublier les errements défensifs de la charnière centrale formée de Per Mertesacker et Christoph Metzelder. Mais si Joachim Löw peut se permettre cette fuite vers l'avant, c'est qu'il possède une richesse rare du point de vue offensif. Avec Michael Ballack, Torsten Frings et Bastian Schweinsteiger, son entrejeu à toutes les armes pour faire la différence à tout moment. Et l'attaque n'est pas en reste. C'est simple : l'avant-garde germanique pourrait presque faire pâlir le Brésil. "On a avec Klose, Kuranyi, Podolski, Gomez voire Neuville des attaquants d'une incroyable qualité qui peuvent marquer dans toutes les situations", s'est félicité Löw.

Oliver Bierhoff, l'homme du but en or en finale de l'Euro 1996 désormais manager général de la Mannschaft, va dans le même sens: "Il y a longtemps qu'on n'avait pas eu une telle densité devant". Et à Ballack de rajouter : "A ce niveau, ce sont les attaquants qui font la différence et nous avons ce qu'il faut". Un véritable plébiscite. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Les cinq gâchettes allemandes comptabilisent 90 buts en sélection, dont 39 pour le seul Klose, meilleur buteur allemand en activité.

Face à cette abondance de biens, Löw a l'embarras du choix. Mais sa réflexion est simplifiée par l'apport de Klose. L'attaquant du Bayern Munich est la base du système offensif, la pierre angulaire, le joueur clef. Son intelligence dans le jeu, sa capacité à user les défenses et son réalisme le rendent incontournable. Et en fait, Löw cherche surtout celui qui peut jouer à ses côtés. Et là, même si Oliver Neuville semble condamné à un rôle de joker, les choix sont multiples. Kuranyi et son excellent jeu de tête sont des atouts de poids. Tout comme Mario Gomez qui avec ses six buts en dix sélections et ses 19 réalisations en 25 rencontres de championnat avec Stuttgart n'en finit plus de séduire.

Conclusion, le prodige Lukas Podolski, malgré ses 27 buts en 48 sélections !, se retrouve de temps en temps obligé de jouer en léger retrait par rapport aux deux attaquants. Comme face à la Pologne avec un certain succès puisque le Bavarois a signé un beau doublé. "La force de notre équipe, c'est que mes coéquipiers s'engouffrent dans les espaces. Contre la Pologne, c'est Lukas Podolski qui en a profité. Jeudi, ce sera peut-être quelqu'un d'autre", annonce Ballack. Une chose est sûre : l'Allemagne semble avoir tous les arguments pour débloquer les situations difficiles. Et sauver les erreurs de sa défense. La Croatie est prévenue. Après avoir remporté son premier match dans un Euro depuis 1996, l'Allemagne compte bien faire parler la poudre pour aller très loin...