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La faillite est totale

Eurosport
ParEurosport

Publié 14/06/2008 à 12:00 GMT+2

Attaque en berne, défense complètement dépassée, coaching défaillant, l'équipe de France a connu l'une des pires soirées de son histoire, vendredi à Berne. Ecrasés par les Pays-Bas (4-1) pour avoir étalé trop de lacunes, les Bleus sont désormais au pied d

Thierry Henry est seul, prostré dans le rond central alors que les défenseurs néerlandais déboulent à cent à l'heure vers Arjen Robben. Cinquante secondes à peine après avoir - enfin - trouvé le chemin de filets et permis aux Bleus de revenir dans le match, l'attaquant de l'équipe de France prend, en même temps que ses partenaires, une troisième gifle. La quatrième suivra durant les arrêts de jeu et viendra conclure une soirée comme l'équipe de France n'en avait plus connue depuis bientôt vingt-six ans.
Ecrasés au tableau d'affichage par une équipe des Pays-Bas qui, décidément, a un talent fou et ne respecte rien (sept buts marqués face au champion et vice-champion du monde), les Tricolores ne méritaient sans doute pas de repartir de Berne avec une telle valise. Mais le haut-niveau n'accepte pas l'à peu près. Et comme les Bleus, pourtant généreux, sont restés dans ce registre toute la soirée, la note est forcément très salée. "Il a manqué beaucoup de choses. Il aurait fallu marquer, ne pas prendre ce corner d'entrée, être un peu plus vigilant", a confié Raymond Domenech après la rencontre.
Dissimulées à Zurich derrière le rideau d'un match ennuyeux à mourir, les défaillances bleues ont sauté aux yeux sur la pelouse du Stade de Suisse. On en connaissait certaines. On en imaginait d'autres. Mais personne n'aurait pensé qu'elles puissent surgir aussi subitement. C'est pourtant ce qui est arrivé vendredi. Le manque criant de réalisme dont les Bleus faisaient preuve depuis le début de la préparation s'est marié à une défaillance défensive inattendue qui les a plongés dans les abysses.
Gomis plutôt que Benzema et Anelka
Surpris d'entrée sur un coup de pied arrêté, les Français se sont mis des bâtons dans les roues. Et n'ont jamais réussi à les retirer. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Après une demi-heure décevante, l'équipe de France a réussi une fin de première période qui laissait présager du meilleur. Malheureusement, en football, le juge de paix reste le but. Et lorsque l'on ne marque pas, on ne gagne pas. Henry, Govou, Ribéry ou encore Malouda ont tenté. Mais jamais réussi malgré dix-huit tentatives. Incapable d'inscrire plus de deux buts dans le jeu depuis le début de l'année (ndlr : avant celui d'Henry vendredi), la France s'est une nouvelle fois montrée en manque flagrant de réalisme.
Et ce n'est pas l'entrée de l'invité surprise de la liste des 23, Bafétimbi Gomis, qui a changé la donne. Lancé à l'heure de jeu en lieu et place de Florent Malouda, le Stéphanois était censé apporter un soutien à Thierry Henry et "son jeu aérien" dixit Domenech dans un 4-2-3-1 redevenu 4-4-2. Il s'est surtout montré maladroit, comme mercredi face à la sélection de jeunes de Neuchâtel Xamax et de Fribourg. Le tout sous les yeux d'un Karim Benzema, qui a passé plus d'une heure à s'échauffer le long de la ligne de touche, et de Nicolas Anelka, qui a fini par rentrer pour occuper le couloir droit... Le joueur de Chelsea s'est acquitté de sa tâche sans sourciller. Il n'en pensait sans doute pas moins. Quoi qu'il en soit, les choix de Raymond Domenech n'ont pas été les bons.
"Si on veut partir en vacances..."
En défense, le sélectionneur des Bleus n'a rien changé durant la partie. Il aurait pu tant le quatuor Evra-Gallas-Thuram-Sagnol a semblé à la peine. Du haut de ses 142 sélections, le capitaine des Bleus ne s'est d'ailleurs pas caché et a reconnu ses propres défaillances. "Sur le plan défensif, on n'a pas été à la hauteur de la situation. Sur les quatre buts, pour ma part, je pense que j'aurais pu analyser le jeu un peu mieux sur deux. Notamment le troisième qui nous fait du mal. C'est une erreur de ma part de ne pas être monté plus vite sur lui. Mais ce sont des choses qui arrivent. 4-1, c'est vrai que c'est assez difficile. Il nous reste un match. Il va falloir l'aborder pour essayer de le gagner en sachant qu'une victoire ne suffira peut-être pas."
Titularisé en lieu et place d'Eric Abidal, Patrice Evra n'est pas près d'oublier sa soirée. "Que ce soient les défenseurs qui ont pris quatre buts, les milieux ou les attaquants qui n'ont pas marqué, c'est tout un groupe qui a pris une bonne gifle. On est très, très bas. Si on veut partir en vacances plutôt que prévu et bien on n'a qu'à perdre contre l'Italie. Mais on veut continuer à y croire donc il faut gagner. Je pense que le groupe a vraiment le caractère pour rebondir. Maintenant, on va digérer cette défaite. Mais je suis confiant et je sais qu'on va battre l'Italie." On veut bien croire le défenseur de Manchester United. Mais il est temps que les paroles et les promesses laissent place aux actes.
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