Les Bleus au crible

Le gardien de l'OL a passé un premier match (trop) tranquille face à la Roumanie. On ne peut pas non plus lui reprocher grand chose face à l'Italie. Il détourne notamment un coup-franc de Grosso. En revanche, il s'est montré particulièrement actif dans le naufrage face aux Néerlandais. Au moins deux buts, voire trois avec la tête de Kuyt dans ses six mètres, sont pour lui. Coupet n'était peut-être pas à 100 %.

Ses matches tranquilles en préparation, et même face à la Roumanie, avaient fait illusion. Mais la débâcle face aux Pays-Bas a confirmé les craintes sur l'âge du capitaine nées de sa saison difficile à Barcelone. Il aurait pu connaître une fin à la Marcel Desailly en 2004 s'il n'avait pas eu l'intelligence et l'honnêteté de céder sa place face à l'Italie. Après 142 sélections, il aurait mérité une meilleure sortie.

Après une fin de saison perturbée par les blessures à Arsenal, il n'était visiblement pas dans le rythme. Aux côtés d'un Lilian Thuram déclinant, il avait pourtant l'occasion de devenir le patron des la défense tricolore. Il n'en fut rien. Face aux Pays-Bas et à l'Italie, William Gallas a affiché de gros manques.

Face à la Roumanie, Eric Abidal a été inexistant, notamment sur le plan offensif. Une copie bien pâle qui lui a fait perdre sa place d'arrière gauche face aux Pays-Bas. C'est finalement en défense centrale qu'il a effectué son retour contre l'Italie. Mais l'expérience a pris des allures de catastrophe. Systématiquement battu par Toni, il a concédé un penalty en position de dernier défenseur, provoquant son expulsion logique au bout de vingt-cinq minutes. Vingt-cinq minutes de trop.

Ottmar Hitzfeld n'y croyait pas. Après une saison quasiment blanche avec le Bayern Munich, Sagnol a retrouvé sa place de titulaire à droite lors de cet Euro. Avec le peu de succès que l'on connaît. A court physiquement, l'ancien Monégasque était bien loin du niveau affiché lors du Mondial 2006. Après avoir fait croire à sa retraite internationale à 31 ans, il pourrait poursuivre chez les Bleus. Et rebondir.

Le fait qu'il soit le remplaçant naturel de Willy Sagnol peut inquiéter sur la richesse du football français au poste de latéral droit. Face à l'Italie, son seul match, le Lyonnais n'a pas été mauvais. Il n'a pas non plus été très bon. Son manque de bagage technique rend son apport offensif limité. Lassana Diarra aurait-il fait mieux ?

Avant même l'Euro, on attendait qu'il s'impose au poste de latéral gauche à la place d'Abidal. Son heure est finalement venue après la Roumanie. Malheureusement pour lui, il a dû faire ses débuts face aux Pays-Bas et l'Italie. Pas évident. S'il n'a pas tenu toutes ses promesses, le Mancunien semble néanmoins incarner l'avenir à ce poste.

Les voix s'étaient élevées lors de l'annonce de la liste des 23 pour regretter sa sélection au détriment de Philippe Mexès. Ca n'est pas l'heure de jeu qu'il a eue face à l'Italie qui fera taire ses détracteurs. Dans les petits papiers de Domenech, il ne survivra sans doute pas à un changement de sélectionneur.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Jérémy Toulalan a été le principal bénéficiaire de la blessure à la cuisse de Patrick Vieira. Le Lyonnais a disputé les trois rencontres des Tricolores en intégralité. A l'arrivée : trois prestations propres qui démontrent que Toulalan est prêt à prendre la relève. On regrettera que ses partenaires n'aient pas été à son niveau.

A 35 ans, Claude Makelele peut encore enchaîner les matches de haut niveau. Il en a donné la preuve lors de l'Euro, sa dernière compétition internationale. Si sa sortie est triste, ses performances auront été meilleures que celles de beaucoup de ses partenaires. Makelele s'est même parfois montré nerveux. Ce fut le cas face au Pays-Bas.

Il a servi de bouc-émissaire après son non-match face à la Roumanie. Mais le joueur de Chelsea, déjà à la peine cette saison en club, n'a rien fait ensuite pour rassurer. Bien loin du niveau qu'il affichait à Lyon, il a été remplacé lors du deuxième match et a perdu sa place lors du troisième. Le Guyanais est dans le creux de la vague. Peut-il se relancer ?

Attendu après une saison sublime avec le Bayern Munich, Franck Ribéry a fait de son mieux pendant l'Euro 2008. Un jour sur le côté droit, un autre dans l'axe et enfin à gauche, l'ancien Marseillais s'est démené comme un beau diable pour donner du tonus à une attaque qui en a cruellement manqué. Son Championnat d'Europe s'est terminé à la 9e minute du match face à l'Italie et par un arrachement ligamentaire à la cheville gauche. Dur.

De Samir Nasri, on retiendra son entrée et sa sortie face à l'Italie. Le tout en moins d'un quart d'heure. Ajoutez à cela une douzaine de minutes face à la Roumanie... Difficile de montrer grand chose. Le futur milieu de terrain d'Arsenal ne conservera pas un souvenir impérissable de sa première grande compétition internationale avec l'équipe de France.

Parti remplaçant, le Lyonnais a profité des carences de Florent Malouda pour se faire une place dans le onze de départ français. Aligné dans le couloir droit face aux Néerlandais, Govou a été l'un des meilleurs Bleus. Le septuple champion de France s'est montré dangereux et aurait même pu égaliser en première période. Il a été moins en vue face aux Italiens.

Blessé pour le premier match face à la Roumanie, Thierry Henry n'aura pas été à 100% lors de cet Euro 2008. Après une saison mitigée avec le FC Barcelone, l'attaquant de l'équipe de France a tout même surnagé. Il a d'ailleurs marqué le seul but des Bleus, face aux Pays-Bas (4-1), et s'est constamment démené sur le front de l'attaque. Il n'a pas été récompensé.

Il y a quelques mois, il semblait être devenu incontournable. Et pourtant, Nicolas Anelka a traversé l'Euro comme un fantôme. L'attaquant de Chelsea, titularisé face à la Roumanie, n'aura quasiment pas existé, à l'image de l'équipe. Entré en jeu face aux Pays-Bas et l'Italie pour occuper un couloir, Nicolas Anelka n'a pu tirer son épingle du jeu.

Titulaire face à la Roumanie, resté s'échauffer sur le bord du terrain contre les Pays-Bas et finalement revenu en grâce pour le match face à l'Italie, celui que l'on attendait, et dont on espérait une éclosion à la Wayne Rooney en 2004, est passé à côté de son Euro. On regrettera tout de même que le jeune Lyonnais n'ait pu aller plus loin avec les Bleus, il semblait plus à l'aise avec Thierry Henry face à la Squadra Azzurra.

La surprise des 23 n'a pas eu le même impact que Franck Ribéry en 2006. Le Stéphanois a même cristallisé les mauvais choix de Raymond Domenech. Entré en jeu face aux Pays-Bas pour fixer les défenseurs néerlandais et apporter du poids dans le jeu aérien, "Bafé" a failli à sa mission. Sans doute n'est-il pas encore au niveau requis pour les joutes internationales.