3 jours avant France - Portugal : Un travail à finir et peu de temps pour s’y remettre

"Allez, allez… on a un match dans trois jours !" Didier Deschamps est passé en coup de vent. Une tornade qui a entraîné tout le monde dans son sillage. D’un pas décidé, le sélectionneur de l’équipe de France a pris toute sa joyeuse bande sous son bras, l’extirpant des entrailles du Vélodrome et l’entrainant jusqu’au car, premier lieu de récupération des Bleus avant le duel final face au Portugal, dimanche soir au Stade de France. Larges sourires aux lèvres, Bacary Sagna, Patrice Evra, Blaise Matuidi ou encore le héros de l’Euro, Antoine Griezmann, se sont laissés happer par le patron.

De Marseille au Stade de France, il n’y à qu’un pas. Il n’y a surtout que de trois jours. Et même un peu moins que ça. Autant dire : rien. Jusqu’à dimanche soir et la grande finale dont rêvait le football français depuis une décennie, un seul mot d’ordre : récupérer. A Clairefontaine, les Bleus vont souffler. Se régénérer et préparer ce qui sera le rendez-vous de leur vie. Se délecter aussi d’un succès historique face à l’Allemagne ? Un peu. Mais pas trop. Didier Deschamps n’a pas oublié de faire passer le message en conférence de presse : "Il faut savourer mais le plus important, c’est dimanche".

"Trois jours, c’est court", a-t-il ajouté. Très court. Du coup, DD a commencé à maximiser son temps de parole. Dès le coup de sifflet final, à peine revenus dans les vestiaires du Stade Vélodrome, Samuel Umtiti et les autres ont été projetés vers le Stade de France et une soirée qui, quoi qu’elle arrive, les marquera à vie.

En zone mixte, les joueurs qui ont pris le temps de s’arrêter n’ont pas oublié que l’heure était plus au repos qu’à la fête. "Un match comme ça procure beaucoup d’émotions, a reconnu Hugo Lloris, 81 sélections au compteur. Mais il ne faut pas faire d’excès. Tout le monde en est conscient. C’est important de profiter car ce sont des moments uniques dans une carrière. Mais dès demain (vendredi), il va falloir se concentrer sur la récupération avec le staff médical. Il va tout faire pour nous mettre dans les bonnes conditions."

"Aujourd’hui, le plus important c’est de se régénérer", a, à son tour, appuyé André-Pierre Gignac. Les séances d’entraînements de vendredi et d’avant-match ne serviront qu’à cela. Pas de mise en place à faire. Sauf pépin ou énorme coup de bluff, on connaît déjà l’équipe qui débutera face aux Portugais.

Dimanche, Cristiano Ronaldo et sa troupe arriveront au Stade de France avec vingt-quatre heures de repos supplémentaires. En fin de compétition, ça compte. Et, évidemment, DD aurait bien aimé être à la place des Portugais. Jusqu’ici, l’équipe de France n’avait pas eu à se plaindre de ses plages de récupération. En huitièmes de finale, les Tricolores avaient bénéficié de trois jours de plus que les Irlandais. En quarts, d’une journée supplémentaire comparé aux Islandais. Il n’y qu’à partie de la demie que les Bleus ont accusé un premier déficit par rapport aux Allemands, qui s’était qualifiés le samedi soir quand ils ont dû se défaire de l’Islande le dimanche.

Avoir un jour de moins que le Portugal n’est pas ce qui perturbe le plus DD. Son souci, c’est de ne disposer que trois jours de récupération entre l’Allemagne et la finale. "Le calendrier a été fait comme ça. A un moment, on a eu deux fois sept jours, c’était trop de repos, a reconnu Didier Deschamps. Là, on aurait aimé en avoir un peu plus mais on va essayer d’optimiser chaque heure qui va précéder ce rendez-vous". Un dernier effort. Après, il sera de temps de souffler. "Il nous reste encore le match le plus important de notre carrière", a confié Hugo Lloris en quittant le Vélodrome, jeudi soir. La meilleure raison au monde de serrer les dents une dernière fois.