Arrivé à l'Euro sur la pointe des pieds, Hazard est prêt au bon moment

La famille, c'est sacré. Même pendant un Championnat d'Europe. Eden Hazard en est un bel exemple. Pour célébrer les 50 ans de son père comme il se doit, le capitaine de la Belgique a guidé les siens vers la victoire face à la Suède (1-0), synonyme de qualification pour les huitièmes de finale. Une passe décisive pour Radja Nainggolan au terme d'une accélération irrésistible et une distinction d'homme du match, sa première du tournoi, ça fait un joli cadeau pour le demi-siècle du paternel. Ce rendez-vous, il ne l'a pas manqué.

Pour son père, mais aussi pour la Belgique. Face aux Suédois, Hazard a livré son match le plus abouti depuis le début de l'épreuve, à un instant décisif pour sa sélection. Les Diables Rouges n'avaient pas le droit à l'erreur contre les partenaires de Zlatan Ibrahimovic. Dans ce match couperet, ils ont pu compter pleinement sur leur maître à jouer. Hazard a assumé son statut de leader, technique et moral. Et confirmé ainsi sa progression au fil des matches. A plusieurs niveaux, sa montée en puissance est assez nette.

Hazard sortait d'une saison délicate à Chelsea. Il lui avait manqué cette explosivité qui le caractérise. Cela a considérablement handicapé les Blues, et les Belges pouvaient légitimement s'inquiéter du rendement de leur leader pour l'Euro. Le match contre l'Italie n'avait pas forcément été des plus rassurants dans cette optique, même si le numéro 10 belge avait eu quelques éclairs. Mais face à l'Irlande, puis contre la Suède, Hazard a retrouvé cette capacité à éliminer dès le premier appui, à faire les différences sur ses accélérations. S'il est redevenu décisif, c'est surtout pour ça.

C'est peut-être l'une des raisons majeures de la montée en puissance de Hazard dans ce tournoi. Il trouve plus facilement des solutions, notamment sur le côté gauche ou le binôme qu'il forme avec Jan Vertonghen a été à l'origine de plusieurs situations dangereuses face à la Suède. Et quand il dézone, ce qui est fréquent compte tenu de la liberté accordée par Wilmots à ses milieux offensifs, l'ancien Lillois a davantage de solutions. Les automatismes au sein du trio qu'il forme avec Kevin De Bruyne et Yannick Carrasco s'améliorent de match en match. Ce qui permet à Hazard d'avoir cet impact indispensable pour le collectif belge.

Hazard n'est pas un taulier comme Vincent Kompany. Il est le premier à le reconnaître. Mais il assume parfaitement ce rôle de capitaine qui lui a été confié après le forfait sur blessure du défenseur de Manchester City. A sa façon. "Ça fait rire tout le monde quand je parle, s'amuse-t-il. Ce n'est pas facile de surprendre, surtout quand on est soi-même celui qui chambre le plus. Mais j'essaye de faire de mon mieux et de changer les mots, sinon je dis toujours la même chose." Une légèreté qui ne masque pas son influence. Il n'est plus seulement un leader technique pour la Belgique. Il est un leader tout court.

Ce Hazard n'est plus celui qui arrivait à l'Euro un peu sur la pointe des pieds, après la saison la moins aboutie de sa carrière en club. Il ressemble de plus en plus à l'élément moteur que la Belgique attendait dans sa quête de gloire européenne. Il lui reste à la prouver pour de bon dans cette deuxième phase où les Belges ont hérité d'un tableau abordable, mais piégeux compte tenu de leurs difficultés à faire le jeu. A l'image de la Hongrie, qui promet d'être un test révélateur pour les Diables Rouges. Face à ces Hongrois, Hazard aura un nouveau rendez-vous à ne pas manquer. Et il semble fin prêt à relever ce défi.