Euro 2016 - Bleus - La liste des réservistes : l'autre casse-tête de Deschamps

Jeudi soir, sur le plateau de Gilles Bouleau, Didier Deschamps dévoilera la liste tant attendue : on connaitra les 23 Bleus missionnés pour remporter l'Euro 2016 et remettre la France sur le toit de l'Europe. Mais, derrière cette litanie d'heureux élus, il se pourrait bien que DD annonce quelques autres noms. Ceux qui seront conviés aux portes de la fête. Sans en être vraiment : les réservistes.

Si Didier Deschamps n'a pas clairement annoncé la couleur et dit ou écrit noir sur blanc qu'il convoquerait des "doublures", le sélectionneur l'avait laissé entendre lorsqu'on l'avait rencontré en octobre au siège de la Fédération Française de Football.

En 2014, Didier Deschamps avait rompu avec la méthode Domenech/Jacquet qui faisait autorité depuis un bout de temps. A savoir : convoquer un groupe élargi sans délivrer de hiérarchie claire avant le début de la préparation.

Constituer cette liste bis n'est pas chose aisée. Choisir des réservistes, ce n'est pas forcément prendre les joueurs qui raté le cut de justesse. On ne retient pas obligatoirement les 24e, 25e, 26e, etc. Et, ceci, pour des raisons évidentes : le joueur qui se retrouve dans cette liste n'est pas destiné à participer à l'Euro. Peut-on se réjouir d'en être ? A certaines conditions, oui. Mais il en est une qui est indispensable, au-delà de l'état d'esprit (qui doit être irréprochable), de la polyvalence ou du talent (évidemment) :

En 2014, les sept réservistes convoqués par Didier Deschamps cumulaient 11 sélections, dont 6 pour le seul Maxime Gonalons, qui était tout sauf installé dans le groupe.

Les autres ? Stéphane Ruffier (1), Morgan Schneiderlin (0), Loïc Perrin (0), Benoït Trémoulinas (2), Rémy Cabella (0) et Alexandre Lacazette (2).

La plupart de ces joueurs étaient "ravis" d'avoir été appelés par le sélectionneur national, qui ne les avait pas convoqués pour leurs seules compétences footballistiques. Mais aussi pour leur fraîcheur et leur envie.

Jeudi soir, il ne devrait pas procéder différemment. Deschamps n'appellera pas un joueur du calibre de Mathieu Valbuena, par exemple. Parce qu'il n'est humainement pas concevable de faire du Lyonnais, 52 sélections et homme de base de la sélection durant près de trois ans, une doublure. Constat semblable pour un Franck Ribéry (81 sélections) qui, s'il a envie de revenir, ne peut s’asseoir sur un tel strapontin.

Morgan Schneiderlin a connu ça. Et, du haut de ses 15 capes, ne se voit pas recommencer. Ce qu'il parfaitement expliqué dans les colonnes de nos confrères de L'Equipe.

S'ils ne sont pas dans les 23 de Didier Deschamps, des joueurs au profil de Samuel Umtiti (OL), Sébastien Corchia (Lille) ou Alphone Aréola (Villarreal), pour ne citer qu'eux, semblent avoir le profil pour ce rôle ingrat au premier abord. Mais plus essentiel qu'il n'y parait. Preuve en a été donnée il y a deux ans.

Avant la Coupe du monde 2014, 7 réservistes avaient rejoint Clairefontaine en même temps que les 23 Mondialistes. Seulement 4 n'avaient pas embarqué pour le Brésil. Steve Mandanda, Franck Ribéry et Clément Grenier ayant été forcés de jeter l'éponge, Stéphane Ruffier, Morgan Schneiderlin et Rémy Cabella avaient été intégrés aux 23. Etre réserviste, ça mène à tout. Et pas toujours à suivre la compétition devant la télévision.