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L'antisèche de France - Portugal (2-2) : Les Bleus savent où ils vont mais on ne sait pas encore qui ils sont

Maxime Dupuis

Mis à jour 24/06/2021 à 08:06 GMT+2

EURO 2020 – La France a fait match nul avec le Portugal (2-2), mercredi. Elle termine première du groupe F et ce n'est pas loin d'être un miracle. Si elle n'avait pas eu Paul Pogba et Karim Benzema, elle aurait possiblement quitté Budapest avec une défaite et des nœuds dans la tête. Les meubles sont sauvés mais on a encore du mal à définir son identité.

Les Bleus face au Portugal

Crédit: Getty Images

Le jeu : Le 4-2-3-1 de retour

Antoine Griezmann avait fait passer un message dimanche. Tout en douceur. A la Grizou. Didier Deschamps l'a entendu. Et a ressorti son 4-2-3-1 à la russe. Celui qui a permis aux Tricolores de décrocher la lune, en 2018. Et qui avait plutôt bien marché le 14 novembre dernier à Lisbonne. Adrien Rabiot s'était glissé dans les habits de Blaise Matuidi et ça s'était plus que bien passé. Ce mercredi à Budapest, pas de Rabiot, laissé sur le banc par Didier Deschamps mais Corentin Tolisso. Le Bavarois s'en est allé occuper le couloir opposé, un couloir tout neuf puisque complété par Jules Koundé (en lieu et place de Benjamin Pavard).
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Pourquoi Deschamps s’est complètement trompé

Un 4-2-3-1 avec le ballon, un 4-3-3 sans, le refrain était connu. Mais il n'a pas sonné très juste, mercredi soir. Surtout ce côté droit inédit. Après une entame jouée sur un faux rythme des deux côtés, peut-être la conséquence de l'ouverture du score hongroise à Munich, le penalty de Ronaldo a complètement déstabilisé les Bleus sur le rectangle vert. L'égalisation, miraculeuse, est venue sauver les meubles avant la pause. Paul Pogba, dans tous les bons coups, aussi. Il fut d'ailleurs, encore, à l'origine du doublé de Benzema. Après l'entrée de Rabiot, à la place de Digne qui avait remplacé Hernandez, le jeu s'est un peu désordonné et il a retrouvé du liant à l'entrée de Kingsley Coman. Les Bleus ont mieux terminé qu'ils n'avaient débuté.
France v Portugal

Les joueurs : Le récital de Pogba, la renaissance de Benzema

Dans de sales draps, les Bleus ont sauvé l'essentiel grâce à un immense Paul Pogba et un Karim Benzema retrouvé. Ce fut beaucoup plus compliqué pour Hugo Lloris et Jules Koundé. Antoine Griezmann est toujours en difficulté dans son expression offensive. Voici les notes des Bleus.
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La Pogba-dépendance et le néant offensif des Bleus

Le facteur X : La patte de Paul Pogba

La France a longtemps ramé. Heureusement que Paul Pogba fut son détonateur principal. Sans lui, les Bleus auraient perdu, mercredi. Et se dirigeraient vers Wembley et l'Angleterre, lundi. Le danger est venu de ses pieds. Heureusement qu'il était là.

La stat : 17

La France a du mal avec les penalties. Quand elle les tire, même si Benzema a redonné un peu de lustre aux statistiques bleues. Mais aussi et surtout lorsqu'elle les concède. Depuis neuf ans et l'arrêt de Lloris face à Fabregas lors d'un Espagne - France mémorable (1-1), les Bleus ont encaissé toutes les tentatives adverses. Soit un petit 17/17.
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"Je ne vois pas comment ces Bleus peuvent être champions d’Europe"

Le tweet pas de veine

La décla : Karim Benzema

"Je pense que tout le monde l'attendait (ce but), il y avait cette pression un peu sur moi de tout le pays mais je suis un joueur de foot, un professionnel, j'ai besoin de cette pression aussi. Aujourd'hui, ça me fait plaisir de marquer."

La question : Premier, est-ce bien payé ?

Oui et non. Oui, parce que terminer en tête de ce groupe avec 5 points et des prestations inégales est quelque peu inespéré (même si les autres n'avaient qu'à faire mieux...). Ces Bleus-là ont un temps semblé plus proches d'un crochet par Wembley pour aller défier l'Angleterre que d'un huitième de finale à Bucarest face à un adversaire d'un calibre plus modeste, tel que le sera la Suisse.
Non, parce que les Tricolores ont réussi à redresser la barre après une petite quinzaine de minutes où ils ont couru comme des poulets sans tête derrière un ballon qui ne quittait plus les pieds portugais après l'ouverture du score. A l'arrivée, les hommes de Didier Deschamps ont fait match nul (2-2), Karim Benzema s'est débloqué dans les grandes largeurs et Paul Pogba a été formidable. Mais pour le reste, l'heure n'est pas à l'enflammade car il reste du boulot.
Didier Deschamps a beau dire, à raison, que les impressions du premier tour ne sont pas celles qui restent. On aurait quand même aimé que la suite de cette phase initiale soit de l'acabit de ce que l'on a vu en Allemagne. Il y a huit jours, les Tricolores sortaient d'une performance défensive gigantesque. Quand on leur a rendu le ballon, face à la Hongrie, ils n'ont pas su quoi en faire. Et face au Portugal, on n'a pas senti une progression fulgurante. Hormis les ouvertures lumineuses de Paul Pogba, il n'y a pas grand-chose à sauver offensivement. L'animation des trois de devant ne fonctionne pas comme on en rêvait.
On a rarement vu un Griezmann aussi emprunté (même lorsqu'il ratait ses débuts de tournoi, en 2016 et 2018) et, pire, il semble désormais s'agacer. Construire une relation demande du temps. Problème, la France n'en a pas. Et, désormais, elle ne peut plus en gagner en se disant que ça ira mieux demain. Parce que ce lendemain, là, est incertain. Et sans filet désormais.
Kylian Mbappé lors de France-Portugal
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