Euro 2024 - L'équipe de France de Didier Deschamps est en demi-finale : Encore et toujours lui

Mission accomplie pour Didier Deschamps. Grâce à une séance de tirs au but réussie par les Bleus, le sélectionneur tricolore a validé l'objectif initial fixé par la FFF de Philippe Diallo. L'ombre pesante de Zinédine Zidane s'éloigne fatalement. Malgré les atermoiements tactiques, malgré le spectacle proposé, DD est fidèle au poste. Encore et toujours.

Quelle compo face à l'Espagne ? "Devant, c'est la politique du moins pire"

Video credit: Eurosport

C'est une séquence qui résume assez fidèlement l'apport d'un entraîneur à ce niveau de compétition. Vendredi, juste avant la séance de tirs au but des Bleus face au Portugal (0-0, victoire 5-3 aux tab), alors que les stigmates de 2022 sont encore présents chez certains, Didier Deschamps prend la parole face à son groupe, réuni en cercle. Ses mots sont d'une simplicité qui pourrait paraître risible. "Allez les mecs, hein, tranquille, lucide. […] Les gars, pas de mi-hauteur. Ou au sol ou en l'air. Faites comme vous savez les mecs, hein".
Des encouragements et un petit conseil glissé, comme si de rien n'était. En apparence, c'est anodin. Dans les faits, c'est un 5/5 inédit depuis 1996 et une qualification pour les demi-finales en poche sur un exercice pourtant défavorable historiquement à ses Bleus. Ces paroles symbolisent ainsi parfaitement l'avantage d'avoir été un joueur de très haut niveau dans ces situations. A ce moment-là, il faut être avare en mots, juste et à sa place, près de son groupe sans l'accaparer, rassurer sans inonder de paroles.

A ne pas banaliser

A l'époque de son règne madrilène, les images de Zinédine Zidane au sein de son vestiaire de champions transpiraient de la même sérénité, du même savoir-faire dans des moments pourtant brûlants. Autant évacuer le sujet d'entrée : cette séance de tirs au but improbable mais victorieuse a reporté d'encore deux ans la prise de pouvoir annoncée, et souhaitée par certains, de ZZ à la tête des Bleus. Parce qu'encore une fois, Deschamps a fait le job. L'objectif minimal, fixé par la FFF, avant cet Euro était d'atteindre le dernier carré. Aucune clause ne mentionnait la méthode pour le faire, ni les frissons inhérents, normalement, à ce genre de grand raoût. Ainsi vit et survit DD depuis 2012 et sa nomination au poste : le résultat écrase tout.
picture

Images de l'entraînement des Bleus au lendemain de France-Portugal

Video credit: Eurosport

A l'époque, sa référence s'appelait Joachim Löw et durait depuis 2006 à la tête de la Mannschaft. Depuis ? Comme l'Allemagne de Löw, la France de Deschamps est d'une régularité affolante. Depuis le Mondial 2014, point de départ d'une histoire qui dure encore dix ans plus tard, les Bleus ont rejoint le dernier carré quatre fois sur cinq, avec l'accident suisse comme exception qui confirme la règle.
Il l'avait assené après la Belgique, il l'a répété, à raison, après le Portugal : il ne faut surtout pas banaliser ce type de performances. La France a connu des périodes de vache maigre suffisamment proches dans le temps pour ne pas faire la fine bouche. Être encore en vie à l'heure de la décision est un luxe dont il faut profiter mais jamais réellement s'habituer.
picture

Didier Deschamps après la qualification face à la Belgique

Crédit: Getty Images

La compétition décide de tout

Si la lassitude pourrait guetter, DD n'a pas perdu son mojo pour autant. Sa grande force est peut-être encore plus perceptible dans un Euro où ses cadres offensifs sont absents ou transparents : saisir l'ADN de son équipe et choisir la disposition philosophique qui lui permettra d'aller le plus loin possible. En Allemagne, il a rapidement intégré que ses attaquants étaient limités. Alors, autant jouer la carotte, parfois jusqu'à l'absurde. Tant que ça gagne…
Son autre force, c'est le ciment d'un groupe façonné à son image. Ibrahima Konaté devait être titulaire ? Le défenseur de Liverpool défend William Saliba sur les réseaux sociaux face aux attaques de sa propre fanbase. Antoine Griezmann est baladé partout sauf à son poste préférentiel et semble à côté de ses pompes ? Il répond "besoins du coach", "à disposition de l'équipe" et critique le média qui publie des infos concernant la préparation des Bleus aux tirs au but.
picture

"Griezmann est un sentimental, il y a un truc qui s'est cassé"

Video credit: Eurosport

Deschamps ne changera sans doute jamais et c'est tant mieux. C'est la compétition qui décide de tout, des statuts et de la stratégie, même après une campagne de qualification brillante et enthousiasmante. Avec lui, les Bleus savent à quoi s'en tenir. Peu importe les compos, peu importe les revirements tactiques, peu importe l'encéphalogramme plat. En 2024, Deschamps est encore une assurance. Et c'est parti pour durer encore un temps.
picture

Mbappé explique sa sortie : "J'étais trop fatigué"

Video credit: Eurosport

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité