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OM 2013-2014 : Elie Baup à la tête d'une délicate transition technique

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 11/08/2013 à 09:54 GMT+2

Après une saison à 42 buts marqués et de nombreux 1-0, l'OM s'est promis de produire davantage de jeu. Beaucoup plus facile à dire qu'à faire.

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Crédit: Eurosport

Après le PSG vendredi, l'ASM et l'OL hier, c'est au tour du quatrième membre du présumé Big Four de la L1 2013/2014 de faire sa rentrée ce soir sur la pelouse de Guingamp. Dauphin du PSG la saison dernière, les Marseillais débutent la saison avec l'objectif de faire au moins aussi bien sur le plan sportif (se qualifier pour la Ligue des Champions) tout en se faisant la promesse de développer plus de jeu. Avec seulement 42 buts inscrits la saison dernière, les Phocéens avaient rejoint un cercle très fermé en mai dernier : celui des équipes ayant réussi à terminer sur le podium en ayant inscrit moins de 45 buts.
Revenir sur le podium : une tâche difficile pour les "petites" attaques
Depuis que la Ligue 1 est repassée à 20 clubs lors de la saison 2002/2003, elles ne sont que cinq à avoir réussi ce petit exploit défensif. En 2002/2003, l'OM avait terminé sur le podium derrière Lyon et Monaco en n'ayant inscrit que 41 buts en 38 journées (pour 36 encaissés). Trois ans plus tard, ce sont les Girondins de Bordeaux de Ricardo qui étaient passés du statut de candidat au maintien à celui de vice-champion de France derrière le grand Lyon (43 buts marqués, 25 encaissés). Un an plus tard, c'est le Téfécé qui se hissait sur la troisième marche du podium avec la même recette (44 buts marqués, 43 encaissés). Jusqu'à ce que les Marseillais refassent le coup d'il y a dix ans la saison dernière, c'est l'AJ Auxerre qui restait le dernier exemple en date avec sa troisième place lors de la saison 2009/2010 (42 buts marqués, 29 encaissés).
"Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient" dit le proverbe. Pour savoir ce qui attend les Marseillais cette saison, regardons ce qu'il est advenu de ces petites attaques lors des saisons suivantes. En 2003/2004, l'OM a terminé à la 7e place du championnat : plus efficaces en attaque (51 buts marqués), les Phocéens avaient perdus en rigueur défensive (45 buts encaissés). Les Girondins de Bordeaux n'étaient eux pas parvenus à conserver la même rigueur défensive ; pire, ils avaient réussi à faire moins bien offensivement, terminant la saison à la 6e place (39 buts marqués, 35 encaissés). Laminé par Liverpool lors du tour préliminaire de Ligue des champions, Toulouse avait vécu une saison cauchemardesque, terminée à la 17e place avec une différence de buts négative (36 buts marqués, 42 encaissés). Enfin, l'AJ Auxerre avait réussi à se maintenir dans la première partie de tableau mais était rentré dans le rang, la Ligue des champions pesant trop lourd dans le calendrier.
S'ils ne suffisent pas pour établir une statistique sûre, ces quatre exemples permettent de constater l'ampleur de la tâche qui attend Elie Baup et ses hommes. Même sans parler du nouveau concurrent monégasque, l'OM va devoir réaliser quelque chose que personne n'a réalisé depuis très longtemps : réussir la transition entre une équipe avant tout efficace derrière à une formation équilibrée capable d'envoyer du jeu en attaque. Il faut remonter plus de vingt ans en arrière pour retrouver trace d'une telle transition. Lors de la saison 1991/1992, le PSG d'Artur Jorge avait terminé à la 3e place du championnat avec 43 buts marqués et 27 encaissés. Un an plus tard, boosté par l'arrivée de George Weah en provenance de Monaco qui avait réussi la même transition deux ans plus tôt, le PSG finissait la saison avec 61 buts au compteur tout en n'ayant encaissé que 29 buts en 38 journées. Un an plus tard, les Parisiens décrochaient le second titre de champion de leur histoire. Un scénario qui peut aujourd'hui faire rêver la Canebière.
Retoucher sans chambouler :
En attendant les actes, Elie Baup fait aujourd'hui face au même casse-tête qu'ont dû résoudre en leur temps Artur Jorge, Ricardo ou encore Jean Fernandez : faut-il conserver l'équilibre qui a fait la force de l'équipe lors de la saison précédente ou prendre le risque de changer de formation ? A la vue du mercato olympien, le 4-2-3-1 a toutes les chances de rester le système principal pour cette saison encore. Toutes les recrues ont en effet des postes naturels dans ce système de jeu. Dimitri Payet peut occuper les deux ailes, tout comme Saber Khlifa qui est aussi capable de remplacer André-Pierre Gignac à la pointe de l'attaque. Benjamin Mendy va logiquement entrer en concurrence avec Jérémy Morel sur le flanc gauche de la défense, tandis que Giannelli Imbula se mêlera à la lutte pour les deux postes dans l'entrejeu. Bref, l'OM a renforcé son effectif et son système de jeu avec ces arrivées.
Mais quelle est la marge de manœuvre d'Elie Baup sur le plan tactique ? Défensivement, le 4-2-3-1 se bâtit autour de deux paires : les défenseurs centraux et les milieux axiaux : Lucas Mendes-Nkoulou et Romao-Cheyrou lors de l'exercice de la saison dernière. Pour conserver la même assise défensive à court terme, le coach marseillais devrait normalement se pencher sur les systèmes se basant sur la même assise axiale. Et naturellement, c'est le 4-4-2 qui semble être aujourd'hui l'organisation la plus à même de faire basculer l'OM dans une option plus offensive, d'autant plus que les recrues sont encore là pour l'animer de manière très intéressante.
Prenons le cas de Dimitri Payet. Dans le 4-2-3-1, le néo-Marseillais serait certainement cantonné à l'animation d'un couloir. Un registre qu'il connaît mais dont il s'est détaché lors de ses deux dernières saisons dans le Nord. A Lille, il se rendait régulièrement disponible dans le coeur du jeu, d'où il plaçait ses accélérations. Dans un 4-4-2 à plat, il pourrait retrouver ses habitudes lilloises : l'absence d'un véritable n°10 permet en effet aux deux milieux excentrés de repiquer à l'intérieur pour combiner entre eux, avec leurs milieux ou rechercher leurs attaquants.
Avec Valbuena d'un côté et Payet de l'autre, Elie Baup pourrait compter sur deux profils assez complémentaires pour se partager les tâches. Devant, l'association de Gignac et de Khlifa, tous deux capables de prendre les espaces abandonnés par la défense, apparaît tout aussi séduisante sur le papier. Les deux hommes auraient toutefois pour mission supplémentaire de bien se positionner en phase défensive, de manière à limiter les espaces à couvrir pour leurs milieux de terrain. Bref, une assise défensive forte, deux créateurs autour desquels tournent l'animation offensive (attaquants, mais aussi milieux axiaux et latéraux) : en France, on a longtemps appelé ça un 4-4-2... baupien (cf. Bordeaux 98/99). Tiens donc. Alors quinze ans après, l'entraîneur marseillais va t-il le ressortir de sa casquette ?
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FOOTBALL 2013 OM Marseille Dimitri Payet

Crédit: Panoramic

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