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Dieu était à leur image

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 02/09/2010 à 09:19 GMT+2

Les Bleus reconnaissent sans peine qu'ils ont été subjugués par la venue de Zinédine Zidane auprès d'eux, mercredi. Mais ils ont surtout retenu de la star un discours clair et sain sur les ingrédients qui vous permettent de tutoyer les étoiles. "Ils l'ont fait, pourquoi pas nous ?", interrogent-ils.

FOOTBALL 2010 France Zinedine Zidane

Crédit: AFP

Quand Zidane est entré dans une autre galaxie en marquant un doublé en finale de la Coupe du monde, M'Vila et Sakho venaient de fêter leurs huit ans, Rami en avait douze et Malouda n'était même pas encore en équipe de France Espoirs. "Zizou" a beau n'avoir que 38 ans et pas une ligne de graisse sur l'abdomen, c'est une idole d'un autre temps qui est revenue mercredi à Clairefontaine pour délivrer la bonne parole. "C'est la première fois que je le vois, ça fait quelque chose, lâche Clichy. C'est tellement de souvenirs..." Pas plus pudique, Rami décrit la scène : "On était tous émus, j'ai pu le remarquer. On l'a toujours vu à travers les photos, la télé la pub, et ça nous a fait quelque chose. C'est un sacré personnage, il a du charisme. Je l'avais déjà aperçu à Cannes cet été dans un tournoi en salle pour ELA. Là c'était plus intime, un moment magique." "Merveilleux" reprend Clichy pendant que Guillaume Hoarau se porte garant de l'efficacité de l'échange. "Ça booste. Quand on voit certaines scènes de joie, on se dit qu'il n'y a que le foot pour ça. La route est tracée."
Laurent Blanc avait toujours été un peu vague sur l'intérêt de la démarche : répéter que le maillot de l'équipe de France était important, cela pouvait même apparaître comme vexant pour ses joueurs. "On est assez grands pour savoir ce que représentent les Bleus, admet Clichy. Mais c'est toujours bon à prendre d'écouter les anciens. Et lui, encore une fois, c'était extraordinaire." Phrase après phrase, la leçon retenue se dessine dans la bouche des Bleus de 2010. Il se résume en un slogan: rien ne leur sera impossible s'ils s'en donnent les moyens. C'est Hoarau qui vend la mèche : "A l'époque aussi ce n'était pas facile pour eux. L'élimination pour la Coupe du monde 1994 a été compliquée, il a fallu enchaîner. Derrière, ils ont fait demi-finale à l'Euro et victoire en Coupe du monde. Zidane voulait tout simplement nous dire que le foot est une éternelle remise en question et que les vérités d'hier ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui."
"Eux l'ont fait et ils sont comme nous" (Hoarau)
L'ex-numéro 10 prétend qu'il n'a professé aucune recommandation aux joueurs. Rami l'infirme sans s'en rendre compte. "Il nous a conseillés, mais ce conseil restera entre quatre murs. C'est bien rentré dans nos petites têtes et on compte bien faire quelque chose de grand à notre tour." "Il n'a pas fait pas de long discours mais ce qu'il dit, on sent que ça vient du coeur, témoigne Hoarau. Tout à l'heure, je regardais quatre champions du monde faire du tennis ballon. Je me disais : 'Eux l'ont fait et ils sont comme nous, tout simplement'. Il y avait un mental à part. Les joueurs qui sont ici savent tous jouer au foot, pas de problème. Alors il faut trouver le petit truc qui fait qu'il y a un seul discours et que tout le monde y adhère." Clichy continue sur le thème du potentiel sans limite de l'effectif actuel : "Zidane nous fait confiance pour faire pareil qu'eux. Il nous a dit qu'il fallait être fier de l'équipe de France. C'est quelques années dans la carrière, mais elle est encore en nous quand on s'arrête. Et elle a des répercussions sur toute la France et tous les Français. Il y a une vérité dans tout ça."
Le risque de s'égarer et d'oublier France-Biélorussie est absolument nul aux yeux des joueurs. Le poids du passé n'écrasera personne au Stade de France. "Tout s'est passé dans la décontraction, à l'aise, il ne nous a pas mis de pression, jure Rami. Il nous a dit plutôt des choses pour nous apaiser l'esprit." Le plus gêné de tous était peut-être le personnage légendaire. "On a senti quelqu'un d'un peu gêné, de réservé, sourit Clichy. Cela fait quelque chose de le voir comme ça avec tout ce qu'il a gagné. Rencontrer Zidane ne nous a pas éloignés de l'enjeu du match. Le sélectionneur était très clair là-dessus, on doit monter crescendo et avoir la gagne en tête dès le premier jour." "Il nous a parlé de l'amour du maillot, dit Rami avec une lueur dans les yeux. Savoir que l'homme qui a été l'un des meilleurs joueurs du monde pense la même chose que toi, tu te dis que tu es sur la bonne route. Etre champion d'Europe et du monde, aujourd'hui, on en rêve. Mais on a le droit de rêver, je n'hésite pas à le dire. Ils l'ont fait. Pourquoi pas nous?" Les Bleus ont le moral, on dirait. Merci qui ?
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