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La pression les a écrasés

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/10/2011 à 01:36 GMT+2

France - Bosnie (1-1) a été l'exact contraire du match-référence réussi par les Bleus à l'aller (0-2 à Sarajevo). Avec une équipe aux deux tiers différentes, plus technique et moins physique, le onze de Laurent Blanc a subi la pression de l'événement. Heureusement que la Bosnie manquait de jambes.

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Crédit: Eurosport

France - Bosnie, en somme, c'est un match de foot assez simple. Il faut priver l'autre du ballon pour l'agacer, le faire courir, et prendre un ascendant irrésistible. L'équipe de France le savait. Mais entre savoir et pouvoir, il y a une différence criante à laquelle le Stade de France a assisté, mardi en clôture des qualifications pour l'Euro 2012. Tout ce qu'elle avait su très bien faire à Sarajevo (victoire 0-2), elle a échoué à le répéter mardi soir. "Les 45 premières minutes, on ne les a pas jouées", n'a pu que constater Laurent Blanc. Cela a ouvert les vannes à une domination incontestable de la Bosnie qui a duré l'essentiel de la rencontre. Domination qui fut notamment flagrante dans ce que Laurent Blanc appelle "le coeur du jeu" : le milieu de terrain. Il a manqué à l'équipe de Safet Susic la constance que la France avait su maintenir au match aller, quand les Bleus avaient eu un impact dévastateur. Au retour, il a fallu du souffle pour parvenir à rééquilibrer les débats et le tableau d'affichage (1-1). Ouf.
Bien sûr, on savait que ce serait différent. Blanc avait prévenu. "Le groupe qui sera apte à jouer sera très différent de celui présent en Bosnie. Mais même si la composition d'équipe sera différente, il faudra avoir la même mentalité". Au coup d'envoi, ils étaient seulement quatre présents d'entrée à Sarajevo le 7 septembre 2010 (Lloris, Rami, M'Vila, Malouda). Par rapport à l'année dernière, il y avait surtout deux absents de marque : Abou Diaby et Karim Benzema, décisifs lors du premier acte. Le milieu d'Arsenal, dont Laurent Blanc ne cesse de déplorer les absences à répétition, avait livré une de ses meilleures partitions sous le maillot tricolore. Il revenait déjà d'une longue blessure à la cheville, mais il avait été omniprésent dans un milieu qui avançait et qui pressait le plus haut possible. Il avait notamment été le déclencheur de l'action qui avait amené le deuxième but signé Malouda (78e). Son entente avec Benzema s'était également avérée pleine de promesses. Et c'est l'attaquant du Real Madrid, pourtant pas dans sa réussite actuelle, qui avait débloqué la situation à la 72e minute.
Dix tirs bosniens à la pause
Au 4-3-3 de Sarajevo, Laurent Blanc aura préféré au Stade de France un 4-2-3-1 plus prudent, sans monstre physique (Diarra sur le banc), mais, surtout sans boussole capable d'indiquer la marche à suivre. "J'ai été abasourdi par les erreurs de la première période. On a été transparent", s'est même étonné Blanc. Titularisé en pointe, Loïc Rémy n'a pas eu la réussite de ses dernières sorties. Trop impatiente en début de match puis trop brouillonne et imprécise, l'équipe de France n'a pas su jouer en avançant au milieu comme elle avait si bien su le faire à Sarajevo. Le penalty transformé par Samir Nasri (77e, 1-1), pas plus que son coup franc détourné sur la barre par Hasagic (71e), n'altèrent fondamentalement ce discours sur le contenu. "On avait sorti un gros match défensivement, dans le pressing, dans l'utilisation du ballon, se souvenait Blanc avant le match. Les Bosniens ne s'étaient quasiment pas créés d'occasions". Ils auront tiré dix fois au but à la pause au Stade de France.
Les raisons qui ont conduit les Bleus à faire (pratiquement) tout ce qu'il ne fallait pas sont multiples et un peu mystérieuses. Ils n'ont pas voulu jouer le match nul, non. Peut-être s'attendaient-ils à une équipe bosnienne plus prudente dans son approche, c'est probable. "Quand vous ne jouez pas, vous êtes en retard et vous commettez des fautes et vous subissez", a tenté d'expliquer Blanc. La qualité de jeu et la progression adverses en première période, d'un excellent niveau, au point de paraître en surnombre la plupart du temps, ont aussi bousculé tous les plans établis. La pression de l'évènement et le manque d'expérience ont fait le reste, plaçant l'équipe de France dans la peau de l'équipe sous pression. Cela explique une entame de match catastrophique où une seule occasion (Rémy lancé par un jaillissement de Malouda à la 9e) a vaguement rappelé ce qui avait si bien fonctionné alors. Au bout de dix minutes à l'aller, Susic avait compris que la Bosnie ne gagnerait pas. Au bout de dix minutes au retour, chacun avait compris que la qualification française serait une épreuve.
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