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FIFA : Chuck Blazer, l’incroyable taupe du FBI

Alessandro Pitzus

Mis à jour 28/05/2015 à 17:50 GMT+2

Ancien membre du comité exécutif de la Fifa de 1998 à 2013 et ex-secrétaire général de la Concacaf, Chuck Blazer apparait comme le personnage-clé du scandale qui ébranle la Fifa depuis mercredi. Le New-Yorkais, dont le nom a été associé à divers scandales depuis plusieurs années, a collaboré avec la justice américaine et le FBI pour faire tomber ses anciens collègues.

Chuck Blazer et Joseph Blatter - FIFA

Crédit: AFP

Longue barbe grisonnante, des allures de père noël hipster et un poids qui frôle le double quintal, Chuck Blazer ressemble à une caricature ambulante. L’homme de 70 ans, retiré des affaires du football depuis deux ans, n’est pas étranger à la rubrique scandale. Pots-de-vin, racket, escroqueries, blanchiment d’argent ou encore évasion fiscale, l’Américain a trempé dans toutes les mauvaises combines. Rattrapé par la justice américaine, Chuck Blazer, qui souffrirait d'un cancer du côlon, a décidé de collaborer contre ses anciens copains pour essayer de sauver sa peau.

Un habitué des scandales

Chuck Blazer était inconnu ou presque jusqu’à mercredi. Mais pas aux Etats-Unis où son nom est synonyme de scandales en tous genres. En 2013, l’ancien dirigeant avait été suspendu 90 jours par la commission d’éthique de la Concacaf après un rapport accusateur. Toujours en 2013, il plaide coupable dans des affaires de racket, de virements frauduleux, de blanchiment d'argent, d’évasion fiscale et d’échec à remplir un dossier sur ses comptes à l'étranger (FBAR). La justice américaine a eu sa tête. C’était une première étape.
La deuxième consistait à faire de l’ancien secrétaire général de la Concacaf un indic’ destiné à faire tomber tous les membres supposés véreux présents à la Fifa, selon le New York Daily News. C’était ça où la prison (10 ans de prison pour le FBAR et 5 ans pour l’évasion fiscale) d’après le journal américain.
La justice américaine a profité des ennuis judiciaires et du défaut de paiement de l'impôt sur le revenu de Blazer pour le "convaincre" de coopérer pour compromettre le microcosme des décideurs corrompus du football mondial.

Un micro placé dans un porte-clés

Le New York Daily News a apporté quelques détails croustillants sur l’affaire et la manière dont elle s’est déroulée. Des méthodes dignes des plus grands films d’action. Chuck Blazer aurait dissimulé un petit micro dans un porte-clés pour enregistrer plusieurs conversations avec des hauts dirigeants de la Fifa lors des Jeux Olympiques 2012 à Londres. Pendant l’évènement, le natif de New-York aurait rencontré le responsable du comité de d’organisation du Mondial 2018 en Russie, Alexey Sorokin, ainsi que Frank Lowy, responsable de la candidature australienne pour le Mondial 2022 en Australie. "La coopération de Blazer a offert aux enquêteurs américains du district est de New York une rare fenêtre sur les coulisses du financement international du football, un monde connu pour sa corruption et ses excès", pouvait-on lire dans les médias américains jeudi matin.
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Chuck Blazer, Joseph Blatter et Franz Beckenbauer

Crédit: AFP

Des pots-de-vin pour acheter un appartement… à ses chats

Dans la vie, Chuck Blazer ne s’est jamais rien refusé. Jets privés, hôtels cinq étoiles et voyages aux frais de la princesse, la liste est longue. Surnommé "Monsieur 10%", en référence aux nombreux pots-de-vin qu’il demandait, l’ancien bras droit de Jack Warner (ancien président de la Concacaf), qui a été interpellé mercredi par le FBI, aurait ramassé la bagatelle de 21 millions de dollars de bakchichs. Des sommes versées sur des comptes offshores dans des paradis fiscaux.
Personnage haut en couleurs, Chuck Blazer aurait utilisé une partie de sa fortune pour s’acheter des propriétés dans toute la planète dont un appartement spacieux et luxueux pour ses chats. On pourrait presque en sourire… Malgré sa collaboration dans les récentes affaires, l’ancien membre du comité exécutif de la Fifa risque quand même une peine d’emprisonnement (10 ans) pour toutes ses casseroles et une lourde amende. Il en avait déjà payé une de 2 millions d’euros en 2013. Ce n’était surement pas la dernière.
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