Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Le pas léger des Ivoiriens

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/06/2011 à 13:38 GMT+2

Jeu léché et avant-centre irrésistible : la Côte d'Ivoire est la sensation du Mondial des moins de 17 ans. Souleymane Coulibaly, 16 ans, 8 buts en trois matches, sera le danger numéro un pour la France jeudi soir en 8es de finale. Reportage au Mexique.

WC U17 Ivory Coast

Crédit: Eurosport

Guadalajara attendait le Brésil, il a eu la Côte d'Ivoire. Heureuse hôte de la Seleçao lors des Coupe du Monde 70 et 86, la deuxième ville du Mexique a conservé un souvenir enchanté de Pélé, Socrates, et consorts. C'est impatientes de prendre leur dose de football samba que 25 000 personnes avaient fait le déplacement dimanche pour le choc du groupe F entre la Seleçaozinha et les Eléphanteaux ... Sauf que depuis 1986, le football a évolué, et le Brésil avec. Même ses plus jeunes représentants se sont convertis au culte de la discipline et de la réduction des risques. En face, la Côte d'Ivoire dansait. Pas un joueur réticent à demander la ballon, un jeu déroulé à terre, des passements de jambes et crochets à foison, parfois réalisés en marchant, et toujours avec grâce. Le stade Omnilife en tira sa propre conclusion : le Brésil jouait en orange. Il finit par huer la Seleçaozinha et acclamer les protégés d'Alain Gouaméné, malgré l'égalisation de dernière minute des auriverde (score final, 3-3).
Séduisante, la Côte d'Ivoire doit cependant son salut à un seul jeune homme : Souleymane Coulibaly, 16 ans. Dimanche, il a inscrit un triplé face au Brésil. Une performance parachevée d'un spectaculaire retourné acrobatique. Depuis son arrivée au Mexique, Coulibaly monopolise la réussite : l'attaquant intégré au centre de formation de Sienne a tout simplement inscrit la totalité des huit buts à l'actif des siens. Une performance qui a même conduit le journal As à évoquer un intérêt du Real Madrid. Il y a deux mois, le jeune homme n'avait jamais revêtu le maillot orange. Coulibaly fait partie du contingent européen appelé par Gouaméné pour renforcer un groupe qui avait échoué en demi-finale de la CAN, en décembre dernier. Devant l'explosion de sa star naissante, le sélectionneur a tenté de refroidir l'enthousiasme des journalistes : "Faut faire attention, c'est un gamin, un jeune qui vient des bidonvilles, et si mon équipe ne marche pas, lui non plus." Avant d'ajouter : "Enfin, c'est vrai qu'il a fait des différences tout seul aujourd'hui."
Des jeunes traumatisés par la guerre
Avant de s'amuser dans la défense brésilienne, Souleymane Coulibaly avait dynamité le Danemark d'un quadruplé. Invité à la conférence de presse, le buteur n'exhiba aucun enthousiasme et parla du ton d'un homme revenant de l'enfer. Coulibaly avait un message à envoyer au pays : "Je souhaite une paix infinie pour la Côte d'Ivoire. Que cette crise ne se répète plus." Comme tous les Eléphanteaux, l'avant-centre a été touché par la guerre qui a déchiré son pays. Dans le conflit, certains jeunes membres de la sélection ont perdu des proches. S'entraîner s'était même transformé en activité périlleuse pour les protégés d'Alain Gouaméné : "La préparation à la CAN a été difficile, témoigne le milieu relayeur, Victorien Angban, quatorze ans et demi et benjamin de la sélection. On ne pouvait plus sortir de l'hôtel de concentration, dehors on entendait les tirs."
Les Éléphanteaux, ce sont les autres qui en parlent le mieux. Le sélectionneur du Danemark n'a pu modérer son enthousiasme au soir d'une cinglante défaite (2-4) : "La Côte d'Ivoire est incroyable, si elle continue comme ça, elle gagnera la Coupe du monde. Ses joueurs sont juste si bons, on n'a rien pu faire." Ceux qui aspirent à imiter Drogba, Yaya Touré ou Zokora, avaient pourtant débuté leur Mondial sur un faux pas, avec une défaite face à l'Australie (1-2). "On n'est pas au même niveau que les autres, nous on apprend à jouer ensemble", martèle Gouaméné, conscient d'une certaine faiblesse tactique de son ensemble. Pour le sélectionneur brésilien, Emerson Avila, le jeune porte-drapeau d'un pays fragilement réconcilié n'en reste pas moins un candidat au titre : "On vient de disputer une finale avant la lettre, je tiens vraiment à féliciter la Côte d'Ivoire." Mais les Eléphanteaux, surprise de ce premier tour, sont désormais attendus, et les Bleuets ont sans doute minutieusement étudié leur adversaire pour briser sa réjouissante marche.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité