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Gianni Infantino : "Le football risque la récession"

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 23/03/2020 à 10:53 GMT+1

Dans un entretien accordé à La Gazzetta dello Sport, Gianni Infantino, président de la FIFA, a fait un large tour d'horizon de l'actualité d'un football mondial actuellement à l'arrêt. L'Italo-Suisse évoque notamment les risques écominiques encourus par cette crise liée à la pandémie du Covid-19.

Gianni Infantino

Crédit: Eurosport

Gianni Infantino aurait certainement préféré fêter ses 50 ans d'une autre manière. Mais face à la pandémie du coronavirus qui frappe actuellement le monde entier et donc, par ricochet, celui du football, le patron de la FIFA n'a pas le coeur à la fête ce lundi. "Aujourd'hui, même un anniversaire aussi spécial passe en second plan", a-t-il confié dans un long entretien à La Gazzetta dello Sport. Extraits.

La reprise ? Pas pour maintenant

Interrogé tout d'abord sur une possible date de reprise des compétitions, Infantino n'a pas voulu se projeter. Face à la crise sanitaire actuelle, la santé "passe avant tout". "Ensuite, il y a tout le reste. Et dans le reste, les dirigeants doivent se préparer au meilleur mais aussi au pire. Il ne faut pas paniquer, mais il faut le dire clairement : nous recommencerons à jouer quand nous ne mettrons en danger la santé de personne. Les Fédérations et les Ligues doivent suivre les recommandations des gouvernements et de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)", a expliqué le président de la FIFA, remerciant au passage "ceux qui risquent leur vie" pour en sauver d'autres.
Alors, quel rôle peut jouer l'instance dans cette crise ? "On va maintenant penser au calendrier des sélections. Puis ensuite aux modifications et dispenses temporaires des règlements sur le statut des footballeurs et des transferts (...) Il faut des mesures plus dures. Il n'y a pas d'autres choix. On doit tous faire des sacrifices", répond-il. Gianni Infantino évoque également un don de 10 millions de dollars de la FIFA à l'OMS. "Puis la mise en place d'un fond global d'assistance au football", annonce l'Italo-Suisse.

La perte d'argent pour le football

Toujours concernant la pandémie du Covid-19, Infantino ne cache pas l'énorme enjeu économique pour le monde du foot, actuellement à l'arrêt total. "La récession ? C'est un risque, lâche-t-il. Il faut une vision globable de l'impact économique (...) On ne sait pas quand on va revenir à la normalité. Mais regardons l'opportunité : on peut réformer le football mondial en faisant un pas en arrière. Moins de compétitions, mais plus intéressantes. Peut-être moins d'équipes, mais plus équilibrées. Moins de matches pour protéger la santé des joueurs, mais plus combattus. Ce n'est pas de la science-fiction, parlons-en."
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Gianni Infantino

Crédit: Getty Images

Pour le patron de l'instance mondiale, il va falloir "quantifier" les pertes, voir comment "les couvrir" et "faire des sacrifices". "Les équipes bien gérées seront avantagées. On ne repartira pas de zéro car on est des privilégiés. Mais sauvons tous ensemble le football d'une crise qui risque d'être irréversible", conclut-il.

Le Mondial des clubs ? "On décidera bientôt"

Avec le report de l'Euro en 2021, Gianni Infantino s'est vu contraint de décaler "son" projet, le Mondial des clubs, prévu pour l'année prochaine. "Ce n'est pas mon rêve, mais un tournoi de la FIFA pour développer le football de clubs au niveau mondial, voulu par tous les clubs, y compris les top européens, affirme-t-il. Tout le monde en tirera des bénéfices (...) On verra ce qu'ils diront dans 30 ans. On décidera bientôt si la première édition aura lien en 2021, 2022 ou au maximum 2023. Il ne faut pas oublier une chose : il n'y a que nous qui faisons de la solidarité mondiale. Le Mondial pour clubs et le Mondial tout court sont l'unique source de revenus pour les fédérations."
Concernant le calendrier international, ce dernier, qui précise que reporter le Mondial des clubs cause une perte de "plusieurs centaines de milliers d'euros à la FIFA et aux fédérations", assure qu'il sera discuté avec tous les acteurs du monde du football : "Les fédérations, les ligues, les clubs, les joueurs.... Tout le monde sera prêt à faire un pas en arrière comme nous, j'en suis certain."

L'arbitrage vidéo vers une évolution

Enfin, concernant l'arbitrage vidéo (VAR), Infantino estime que ce dernier est "indispensable" au football. "S'il est utilisé comme il se doit, les critiques s'arrêteront. Il peut être encore amélioré, mais certains pays ne respectent pas le protocole de l'International Board (IFAB). C'est important que la vidéo aide l'arbitre, et pas quelqu'un d'autre qui prenne la décision", explique Infantino, visiblement mécontent de ce qu'il voit dans certains championnats. "Mais elle est utilisée dans des centaines de pays, ses détracteurs ont dû se raviser", estime-t-il toutefois.
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VAR

Crédit: Getty Images

Des nouveautés sont-elles à prévoir ? "On investira plus selon ma vision pour 2020-2023, pour faire une VAR plus légère, économique et fonctionnelle. En résumé, plus globale", annonce le patron de la FIFA, qui rappelle que personne n'est "obligée" de l'utiliser. "Mais demandez aux critiques s'ils veulent retourner à l'âge de pierre", conclut-il laconiquement.
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