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La Liga | Aurélien Tchouameni (Real Madrid) en défense centrale : un pari risqué ou un choix forcé ?

Amaury Erdogan-Gutierrez

Mis à jour 03/01/2024 à 17:49 GMT+1

Début octobre, lorsque Carlo Ancelotti s’est essayé à redescendre Aurélien Tchouameni d’un cran, ce dernier pensait que cela allait durer l’espace de quelques rencontres, pas plus. L’infirmerie désormais pleine du Real Madrid et la conjoncture défavorable sur le marché des transferts poussent toutefois le "Mister" à récidiver, quitte à frustrer le Français. Mais a-t-il seulement le choix ?

Pas de recrues derrière ? "En l'état, le Real est sur un fil"

Un milieu de terrain international français contraint de redescendre d’un cran pour pallier un amont de blessés, cela ne vous rappelle rien ? Le cas Aurélien Tchouameni répond sans ambages au précédent Eduardo Camavinga, parachuté dans le couloir gauche par Carlo Ancelotti lorsqu’il le juge nécessaire. Mercredi contre Majorque (19h15), le "Mister" n’aura sans doute pas d’autre choix que de titulariser l’ancien Bordelais en défense centrale, une nouvelle fois. Un décrochage temporaire qui n’est pas nécessairement du goût du Français.
Tout commence lors d’une après-midi d’octobre. Eder Militao et David Alaba indisponibles pour blessure, Aurélien Tchouameni se voit redescendre d’un cran, et former une paire de centraux inédite, au côté d’Antonio Rüdiger. Face à Osasuna (4-0), le pari de "Carletto" est gagnant. Auteur d’un excellent début de saison à son poste (milieu devant la défense), Tchouameni est coupé dans son élan lors du Clasico (remporté 2-1), qu’il termine blessé. Victime d’une fracture du pied gauche, l’international tricolore a dès lors manqué près de deux mois de compétition.
Le futur de Tchouameni au Real Madrid, c’est comme milieu de terrain
A son retour, il pensait certainement retrouver une place au cœur de l’entrejeu, mais c’était sans compter sur l’avalanche de blessures frappant la Maison Blanche. Conséquence, Tchouameni doit s’attendre à rendre de nouveaux services en charnière centrale. En conférence de presse d’avant-match à Alavés (0-1, 21 décembre), Carlo Ancelotti a tenté de justifier son choix, avec un joli lapsus en guise d’introduction.
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Aurélien Tchouaméni (Real Madrid)

Crédit: Getty Images

"Tchouameniga… euh…, s’est emmêlé le "Mister." Tchouameni n’aime pas jouer défenseur central comme Camavinga n’aime pas jouer défenseur latéral. Mais il est très bon comme défenseur central et il le sait. Il a compris que s’il y a une urgence, il jouera défenseur central pour un ou deux matches. Après, le futur de Tchouameni au Real Madrid, c’est comme milieu de terrain, et nous le savons tous."

Prédiction paternelle et patience limitée

Le héraut transalpin le sait, Tchouameni a une préférence marquée pour son poste de prédilection. Le Madrilène a d’ailleurs livré son point de vue sur la question lors du rassemblement avec les Bleus en octobre. "Mon père me disait que les 6 reculent peu à peu, confiait-il d’un air amusé. Il a bien rigolé. J’ai pris du plaisir. J’ai plutôt fait une bonne prestation (contre Osasuna, ndlr), mais je prends plus de plaisir au milieu. Possible que l’équipe ait besoin de moi à l’avenir en défense."
Pourtant, la réaction du Français à un post de son coéquipier Rüdiger sur X a soulevé son lot de polémiques de l’autre côté des Pyrénées. Avec un court message – "" -, Tchouameni a probablement voulu faire passer le message qu’il n’était pas satisfait d’enchaîner les rencontres comme central. Ancelotti répondra après la rencontre contre Alavés avec une bonne dose d’emphase. "Il se fâchera s'il joue là mais c'est un défenseur central spectaculaire, il récupère le ballon comme peu d'autres, il a de la chance de pouvoir jouer aux deux postes."

Ancelotti a-t-il le choix ?

Une polyvalence qui peut subvenir à quelques besoins ponctuels mais qui pourrait se révéler insuffisante à l’aune des grandes échéances du printemps. Recourir à une solution interne a des limites. Protagoniste au milieu jusqu’à sa blessure, Tchouameni possède un profil unique de régulateur dans l’effectif merengue. Combler un manque en défense avec le Français conduit irrémédiablement à en creuser un autre au milieu. Dans un registre similaire, Eduardo Camavinga peut remplacer au pied levé son compatriote, à condition qu'il ne soit pas lui-même utilisé comme soupape au poste de latéral gauche.
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Eduardo Camavinga (Real Madrid).

Crédit: Imago

Alors, que peut faire le Real ? La piste d’un renfort hivernal n’est pas totalement écartée, mais le marché actuel des centraux n’est pas très florissant, et les rares joueurs potentiellement disponibles sont surtout des talents bruts à polir. Sans compter les sommes exorbitantes demandées pour ces pépites (Antonio Silva, Gonçalo Inacio ou encore Leny Yoro sont évoqués par Marca). "Carletto" ne se fait pas d'illusions et a même confié mardi face à la presse que le Real ne recruteras pas de central cet hiver : "en cas de situation urgente, nous avons Tchouameni et Carvajal qui peuvent le faire très bien." Toutes ces données mises bout à bout, on peut légitimement penser qu’Ancelotti a les mains liées et, face à l’impossibilité de recruter une valeur sûre à ce poste, qu'il va devoir ménager l’égo de Tchouameni, qui n’en pas a fini de jouer les pompiers de service.
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