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Real Madrid - Jude Bellingham a-t-il un don pour le but ?

Cyril Morin

Mis à jour 22/09/2023 à 17:18 GMT+2

Auteur de 6 buts en 6 matches avec le Real Madrid, Jude Bellingham a surpris son monde en devenant le meilleur scoreur d'une équipe qui pensait en manquer. L'Anglais, qui évolue en pointe haute du milieu d'un 4-4-2 losange, bénéficie d'une liberté accrue pour se projeter dans la surface. Alors, jusqu'où peut-il aller ? Personne ne le sait vraiment tant le gamin apprend vite.

Jude Bellingham, le nouveau sérial-buteur du Real Madrid ?

Crédit: Quentin Guichard

"Baptisé aux miracles" ou "Bellingham fait tomber le mur de Berlin". Ce jeudi, les titres de la presse madrilène ne juraient que par un seul homme, le nouveau gamin en or qui régale le Real Madrid match après match. Mercredi, embêté par l'Union Berlin, les Merengues ont eu, une nouvelle fois, besoin du "Bellinghtime" pour faire la différence : un but de renard dans le temps additionnel pour offrir les trois points à son équipe mais également ouvrir son compteur but en C1. Au total, l'Anglais a marqué 6 buts en 6 matches avec Madrid.
Désormais, il n'y a pas que le sourcil de Carlo Ancelotti qui se lève à la vue du classement des buteurs de Liga. Au sommet de la chaîne alimentaire, pas de vieux renard comme Robert Lewandowski, Alvaro Morata ou Joselu mais plutôt ce jeune lionceau que personne n'attendait là. Jude Bellingham est un pichichi étonnant car inattendu.
Même Carletto, qui claironnait pourtant au cœur de l'été que le départ de Karim Benzema serait compensé autrement, n'avait pas songé à pareil scénario. "Au niveau de la qualité, on n'est pas surpris. En revanche, ce qui nous surprend, c'est le nombre de buts en ce début de saison, avait-il avoué après la victoire arrachée face à Getafe (2-1) grâce à un but de… Bellingham dans le temps additionnel. Il peut arriver à 15 buts sans souci."
Sans souci et sans forcer ? La question mérite d'être posée tant les prédispositions de Bellingham face au but n'ont jamais sauté aux yeux de ceux qui l'ont connu durant sa carrière. "Pour le coup, c'est quelque chose qu'il a vraiment perfectionné, nous explique ainsi Maxime Colin qui l'a connu à ses débuts à Birmingham et l'a suivi de près depuis. Sur notre saison ensemble, il avait marqué 4 buts. A notre époque, c'était un très bon jeune, très complet mais ce n'était pas lui qui allait faire la différence."

Transformation sans Haaland

La sentence s'était confirmée du côté de Dortmund où son rendement statistique fut honorable sans être complètement dingue (132 matches, 24 buts). Mais, dans le détail, sa dernière saison dans la Ruhr avait déjà dessiné une progression face au but (42 matches, 14 buts). Que s'est-il passé ? Bellingham a grandi et progressé, bien sûr. Mais après le départ d'Erling Haaland, Edin Terzic avait insisté auprès de ses milieux offensifs d'être plus impliqués dans les derniers mètres.
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Jude Bellingham sous le maillot de Dortmund

Crédit: Getty Images

Cette responsabilisation n'a fait que grandir à Madrid où le système imaginé par Ancelotti met en valeur toutes ses qualités de projection. A l'heure de se pencher sur sa réussite actuelle, Bellingham avait insisté sur cette totale autonomie. "Je crois vraiment que c'est une histoire de liberté, expliquait-il à Channel 4 après un nouveau pion, en sélection cette fois. Si vous regardez mes matches, ils sont très complets, je pense justement parce qu'ils me donnent autant de liberté, que ça soit mes incroyables coéquipiers mais aussi les membres du staff. Ce sont eux qui me permettent de me balader un peu partout pour aider à la construction mais aussi pour être dans la surface, pour créer et terminer les actions. Pour l'instant, je pense que je me débrouille pas mal mais que je peux encore faire mieux. C'est ce que j'ai envie de montrer à tout le monde".
Dans le détail, cette liberté ressort dans la typologie de ses buts. Face à Bilbao (0-2), c'est une combinaison sur corner qui lui permet d'ouvrir son compteur avec les Merengues. Face à Almeria (1-3), c'est par un but de renard en traînant dans la surface pour exploiter une tête de Valverde puis une course verticale convertie par un coup de casque que Bellingham avait confirmé son potentiel de buteur. Face au Celta Vigo (0-1), une tête à bout portant tout en bataillant avec le défenseur adverse. Face à Getafe (2-1), c'est un ballon relâché qu'il a su exploiter qui a fait chavirer le peuple madrilène. Face à Berlin (1-0), enfin, un "tap-in" qui ne doit rien au hasard, surtout dans le temps additionnel.

Une "bête" physique, une éponge technique

Les constantes ? Bellingham est souvent en mouvement dans la surface, soit grâce à ses projections venues de loin, soit parce qu'il reste à l'affût de chaque situation. Peut-être une transmission de son papa, Mark, scoreur invétéré en amateur – il se targue d'avoir marqué près de 700 buts en "carrière" avec Paget Rangers (11e division anglaise). Peut-être une conséquence du côté éponge de Bellingham, l'une des choses les plus repétées à son propos depuis son arrivée au plus haut niveau. "Il veut toujours s'améliorer, insistait d'ailleurs Gareth Southgate récemment. C'est un livre ouvert quand on parle avec lui de choses qui pourraient améliorer son jeu. Il est fantastique pour recevoir une information, la retenir et l'appliquer".
Joselu aussi a été soufflé par l'action-réaction du prodige de 20 ans. Face à Vigo, il avait glissé un petit conseil à son coéquipier. "Je savais que je voulais attaquer le premier poteau, expliquait-il. Une fois que le ballon est arrivé, je savais que je ne pouvais pas viser le but donc j'ai cherché à prolonger car je savais qu'on a des bêtes derrière qui surgissent très bien en deuxième lame. Je l'avais dit à Jude d'être près de moi sur les ballons longs ou coups de pieds arrêtés". Qui a surgi au deuxième ? La "bête" Bellingham, évidemment, comme ce mercredi face à Berlin.
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Jude Bellingham

Crédit: Getty Images

C'est peut-être le dernier point à mettre en avant : "Il y a quelque chose que les gens ignorent, c'est que physiquement, c'est très très costaud. En termes d'endurance, c'est quelque chose", confirmait d'ailleurs Maxime Colin, désormais à Metz. Physiquement, c'est un beau bébé qui, dans la boîte, fait des ravages. "Il est plutôt grand, confirmait Roy Keane, fan absolu du gamin d'1m86. En fait, il a à la fois le physique d'un footballeur et d'un boxeur. Il est puissant, très fort". La panoplie d'un tueur des surfaces, fatalement.
Alors, jusqu'où ira-t-il ? Personne ne le sait, pas même le principal intéressé. Haut, très haut, forcément, quel que soit le rôle dévoué. A Madrid, cette année, il est utile à ce poste très avancé. Mais, le pire, c'est que ce n'est pas forcément là qu'il est le meilleur. "Moi, je pense que c'est en numéro 8 qu'il peut donner le meilleur de lui-même parce qu'il est souvent bien positionné défensivement, estime Maxime Colin. Il sait être devant, marquer des buts ou faire des passes décisives mais il sait aussi revenir". Bref, un crack qui fait lever les sourcils de tout le monde.
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"Bellingham ? L'Angleterre est à la fois ravie et choquée"

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