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Real Madrid - Jude Bellingham vu par Maxime Colin, son ancien coéquipier : "Il veut être Ballon d'Or"

Cyril Morin

Publié 22/09/2023 à 00:01 GMT+2

Sensation du début de saison madrilène, Jude Bellingham surprend par sa capacité à apprivoiser un environnement pourtant pas simple. Mais, à écouter Maxime Colin, joueur du FC Metz qui l'a côtoyé à Birmingham, club formateur du prodige, les germes du phénomène étaient déjà bien en place très tôt. Sa prise de pouvoir madrilène n'est que la suite logique de sa mentalité hors-norme.

Jude Bellingham une nouvelle fois buteur avec le Real Madrid, face à Getafe (2-1) au Bernabéu, lors de la 4e journée de La Liga 2023/2024

Crédit: Getty Images

Vous avez vu débuter Jude Bellingham en pro à 16 ans en 2019. Vous êtes surpris de le voir aussi haut, aussi tôt quatre ans plus tard ?
Maxime Colin : Non. Pas du tout. Ce n'est pas forcément lié à ses qualités footballistiques d'ailleurs mais surtout par sa mentalité. J'avais remarqué très tôt qu'il était très mature. Pour aller aussi haut, il faut ce petit truc en plus. Je savais qu'il allait franchir ces étapes-là même si on ne sait jamais si ça va prendre plus de temps que prévu. Mais, vraiment, je ne suis pas plus surpris que ça en réalité.
Vous vous souvenez de son premier entraînement avec les pros à Birmingham ? C'est le genre de joueur qui saute aux yeux d'entrée ?
M.C : Avant même sa première année professionnelle avec nous, il nous avait rejoints pour un entraînement. Il était très fort. Je me rappelle qu'on avait des duels en un-contre-un ou deux-contre-deux et qu'il avait marqué pas mal de buts. Pour un petit jeune de 15 ans, c'était quand même incroyable. Et puis finalement, on ne l'avait pas revu. On se disait 'tiens, il devient quoi le petit jeune ?'. L'année d'après, il fait la présaison avec nous et on l'a vraiment découvert à ce moment-là au quotidien.
Et ses premiers matches, vous vous en souvenez ?
M.C : Son premier vrai match (il était entré la semaine d’avant, NDLR), il entre en jeu contre Stoke City. Notre milieu droit sort sur blessure, c'est lui qui le remplace alors qu'il ne joue pas à ce poste normalement. Je me rappelle que j'avais été surpris qu'il rentre là. Mais l'histoire est belle puisque c'est lui qui marque le but du 2-1. Ça commençait déjà bien pour lui.
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Jude Bellingham | Birmingham City

Crédit: Getty Images

En parlant des buts : son début de saison est dingue à ce niveau-là. Il avait déjà ce don dans le dernier geste à Birmingham ?
M.C : Non, pour le coup, c'est quelque chose qu'il a vraiment perfectionné. D'ailleurs, je suis retombé sur des déclarations de l'entraîneur de Dortmund qui expliquait que sur sa première année, ce n'était pas forcément ça niveau statistique. Donc c'est vraiment quelque chose qu'il a développé sur les dernières années. Sur notre saison ensemble, il avait marqué 4 buts. A notre époque, c'était un très bon jeune, très complet mais ce n'était pas lui qui allait faire la différence.
On l'a vu marquer de la tête, on connaît sa qualité dans les petits espaces mais aussi de loin. Pour vous, quel est son gros point fort ?
M.C : Son point fort, justement, c'est d'être ultra-complet. On me demande souvent où il est très fort. Bah, il n'est pas super rapide mais il est rapide, il est très technique sans trop en faire, il a une bonne frappe de balle sans que ça soit très visible. Donc en fait, il est juste très complet, partout. Mais il y a quelque chose que les gens ignorent, c'est que physiquement, c'est très très costaud. En termes d'endurance, c'est quelque chose. Même à 16 ans, il nous avait surpris dans les tests physiques du début d'année. Si ce n'est le meilleur, il était vraiment au top de l'effectif de ce point de vue-là. Donc quand tu tiens la route physiquement, que tu as un très bon bagage technique et qu'à 16 ans tu es mature comme un mec de 30 ans… Forcément, tu gagnes du temps. On dit souvent que certains joueurs deviennent matures à 27-28 ans. Lui il avait déjà tout ça à 16 ans.
C'est ce qui explique qu'il soit déjà une star mondiale à 20 ans ?
M.C : Oui. Ce n'est vraiment pas le genre de mecs qui va se croire arrivé parce qu'il a signé au Real. Il voit très très grand. Il veut être Ballon d'Or, il veut être remarqué comme un très grand joueur. Ça ne m'étonne même pas de le voir arriver au Real. Il veut vraiment plus pour lui et sa carrière. Quand il était avec nous à Birmingham, il aurait pu signer à Manchester United mais il avait choisi Dortmund parce que, dans son projet de progression, c'était le plus cohérent. Tout est bien calculé, bien pensé. L'argent ne rentre pas en jeu, c'est vraiment un passionné qui voit les choses en grand pour lui. Je pense qu'on n'a pas fini de le voir au haut niveau.
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"Bellingham ? L'Angleterre est à la fois ravie et choquée"

Depuis son arrivée au Real Madrid, on le voit numéro 10 avec des allures de faux numéro 9. Quel est son meilleur poste à vos yeux ?
M.C : Il aime beaucoup faire box-to-box. Moi, je pense que c'est en numéro 8 qu'il peut donner le meilleur de lui-même parce qu'il est souvent bien positionné défensivement. Il sait être devant, marquer des buts ou faire des passes décisives mais il sait aussi revenir.
Mais alors un numéro 8 à la Frank Lampard de l'époque Chelsea, avec la barre des 20 buts par saison ?
M.C : Oui, exactement.
Vous êtes encore en contact avec lui ? Ou au moins des retours sur son évolution depuis son départ de Birmingham ?
M.C : C'est un amoureux de Birmingham, qui est le club de son cœur. On a joué aussi avec son frère. Il revenait nous voir parfois. On a gardé contact, quand j'étais en fin de contrat l'été dernier, il me demandait où j'allais signer. On ne s'appelle pas tous les jours mais il suit la carrière des gens avec qui il a travaillé. C'est aussi un signe d'humilité. Mentalement, c'est très très fort.
Vous êtes français, il est fan de Zidane. Il vous parlait beaucoup de lui ? Le fait de le voir avec le N°5, c'est une suite logique ?
M.C : Oui, je savais qu'il l'aimait beaucoup. Le numéro, c'est un petit clin d'œil mais ça montre aussi l'ambition du garçon. Il voit les choses en grand et n'a pas peur d'avoir le poids de ce maillot sur les épaules. Au contraire, il recherche ça et veut prouver l'inverse. Il a beaucoup d'ambition, un sacré mental, un très bon entourage avec son père qui est ancien pro… Donc ça fait plaisir de le voir là.
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Jude Bellingham

Crédit: Getty Images

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