La Liga – La blessure de Pedri va-t-elle condamner les chances de titre du FC Barcelone ?

Nous sommes début novembre. La Catalogne est de moins en moins baignée de rayons et voit des nuages noirs assombrir un ciel de plus en plus voilé. Le FC Barcelone est piégé dans un orage qui dure, qui dure. Le tonnerre a grondé à nul autre pareil sur la pelouse du Bernabéu, avec une défaite courte mais cinglante dans le contenu face au Real Madrid (2-1). Acmé d'une après-midi chargée en électricité, le carton rouge adressé à un Pedri médusé.

Méconnaissable, le joyau de l'entrejeu barcelonais n'a jamais trouvé son rythme sur le pré des Merengue. La faute, d'abord, à un état de forme qui n'a cessé ces dernières semaines de décliner. Une déliquescence à l'image d'un groupe fatigué, usé, et donc incapable de répéter les efforts exigés par le système et les préceptes marqués d'Hansi Flick. En plus du coup de mou physique, l'international espagnol a dû se coltiner un Jude Bellingham des grands jours, à l'activité dévorante et au harcèlement constant, quitte à flirter avec la ligne jaune.

Éclipsé par l'Anglais, Pedri a terminé la rencontre sur les rotules, le visage creusé, et, peut-être sans le savoir, avec l'imminence d'une blessure prête à frapper. Les tests médicaux effectués juste après le Clasico ont révélé une blessure musculaire pour le Canarien. Les premiers échos autour du club avançaient une absence de trois à quatre semaines. Les médias catalans ont laissé filtrer d'autres délais, bien plus pessimistes. On évoque maintenant une absence d'un mois et demi.

Pilier du jeu blaugrana, meilleur joueur, et de loin, du Barça en ce début de saison, Pedri va terriblement manquer. Il est tout aussi rageant d'observer que ce forfait aurait pu être évité sans une intersaison mal gérée. Certes, Barcelone n'a pas eu à ferrailler aux Etats-Unis dans des conditions humides et chaudes lors de la Coupe du monde des clubs, mais le club culé s'est quand même astreint à une tournée asiatique très énergivore.

Plusieurs voix questionnent également la préparation physique des hommes d'Hansi Flick, jugée bien moins intense que celle de la saison passée. Un facteur majeur de l'accumulation des blessures dans un effectif où chaque joueur, ou presque, a effectué un tour à l'infirmerie depuis la reprise. Pour ne rien arranger, le manque de rotation a précipité le forfait de nouveaux joueurs, notamment Pedri, qui n'a pu dignement souffler depuis août. Le cas Lamine Yamal résonne tout autant devant cette problématique. S'il tente de soigner une pubalgie, le numéro 10 barcelonais a enchaîné les rencontres faute d'alternative fiable, quitte à jouer sans sa pleine mesure physique, et risquer d'aggraver son état.

Le constat, alarmant, aurait poussé Flick à individualiser le suivi et la gestion des plages de repos. Le problème, c'est que l'Allemand ne trouvera plus le moment pour reconstruire la condition physique de ses ouailles. A ce rythme-là, l'hypothèse d'une saison bâclée fait son chemin. Sans s'avancer jusqu'au crépuscule d'une Ligue des champions qui n'exclut aucun scénario surprise (rappelez-vous d'où revenait le PSG avant de conquérir la C1), le Barça voit ses chances de lutter pour la Liga réduites à peau de chagrin.

Et ce n'est évidemment pas l'absence de Pedri qui arrangera les choses. Face à Elche (18h30), équipe frisson et révélation du début de saison, rien n'est acquis. Encore moins à Vigo (9 novembre), qui ne réussit que trop rarement aux Blaugrana, où encore lors des réceptions de l'Athletic Club (22 novembre) et l'Atlético (2 décembre). Un casse-tête de plus en plus insoluble pour Flick. Avec déjà cinq unités de retard sur un Real gonflé à bloc, le Barça glisse déjà vers un échec en championnat : d'ici peu, le titre se sera peut-être (déjà) envolé.