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La Quinta del Buitre, ce Real maison

Au début des années 90, Miguel Pardeza, Manolo Sanchis, Michel et Rafael Martin Vazquez formaient avec Emilio Butragueno la "Quinta del Buitre". Un quintet symbole du renouveau du Real Madrid.

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Il Real Madrid della stagione 1988/89. Tra gli altri: Hugo Sanchez, Emilio Butragueno e Jose Antonio Camacho

Crédit: Imago

Si le Real Madrid a connu diverses époques dorées dans son histoire, de la fin des années 50 avec les Di Stefano-Kopa-Puskas à la décennie 2010 avec l'ère Cristiano Ronaldo en passant par la période des Zidane, Beckham, Ronaldo and co au début du siècle actuel. Mais une génération talentueuse avait réussi à remettre les Merengue sur pied trente ans plus tôt : "La Quinta del Buitre". Marquant ainsi l'histoire du football madrilène et mondial, grâce à ses cinq pépites issues de la cantera.
Les heures de gloire européenne se sont dissipées. Depuis qu'Alfredo Di Stefano, Raymond Kopa, Francisco Gento, et plus tard Ferenc Puskas, ont terminé de tourmenter les défenses adverses. Des collaborations permettant au club de la capitale espagnole de glaner les cinq premières C1 et huit titres de championnat. Si la fin du mandat de Santiago Bernabeu (1943-1978) sera tout de même couronnée de succès - surtout au niveau national -, le club n'arrive plus à peser sur le Vieux Continent, malgré une autre victoire dans la plus prestigieuse des compétitions européennes (en 1966, ainsi que deux finales disputées en 1964 et 1981). A la fin des 35 années de présidence d'un homme qui aura dévoué sa vie à tout un club, les périodes sombres arrivent et, au début des années 80, le Real Madrid remporte peu de titres au regard de son passé prestigieux.
Paradoxalement, ces trophées (doublé Liga-Coupe du Roi 1980, Coupe du Roi 1982) sont désignés comme les plus méritoires et mémorables pour les supporters. Le Real Madrid n'est pas passé à la postérité pour son jeu léché et sa tactique employée, mais pour son courage et son dévouement - malgré de grands noms comme Stielike, Del Bosque, Camacho ou Cunningham. Tout le contraire de cette deuxième partie de décennie où la direction merengue verra surgir l'explosion d'une génération de jeunes joueurs qui vont totalement changer la face de l'échiquier national et européen. Des techniciens hors pair cohabitant avec les besogneux. Et lancés sous l'égide d'un homme : Alfredo Di Stefano, revenu aux affaires en 1982 dans le club qui lui a tout donné. Et qui le lui a bien rendu. Quatre joueurs débarquant du Castilla - Miguel Pardeza, Manolo Sanchis (fils de Manuel, autre légende du club), Michel et Rafael Martin Vazquez - entourant le plus charismatique du groupe, "El Buitre" Emilio Butragueno, pièce symbolisante du renouveau madrilène.

Une récupération journalistique

Le surnom du groupe apparaît pour la première fois dans un article du quotidien El Pais en novembre 1983, signé par Julio Cesar Iglesias - rien à voir avec le chanteur qui fut gardien de but du Castilla – dans lequel le journaliste décrit les cinq lurons menant l'équipe réserve au titre de Segunda Division en 1984. "La Bande du Vautour" fera son apparition au compte-gouttes dans l'effectif de Di Stefano. Si Sanchis et Martin Vazquez débuteront en premiers chez les A, c'est bien Butragueno qui marquera le plus les esprits. Deux buts et une passe décisive pour ses débuts face à Cadiz (alors que le Real est mené 0-2), une performance qui retournera le sort du match et enverra déjà un signal à toute la péninsule ibérique.
Avec l'intégration du dernier du quinté, Michel, en septembre 1984, le Real possède désormais une génération issue de son cru sans complexe et qui avalera la pression médiatique. Après la légende Di Stefano, partie à l'orée de l'explosion de cette "Quinta" quise relèvera diabolique, le Real Madrid pratique un football chatoyant, direct, rapide, très physique autant qu'agressif. Cinq joueurs rapidement réduit à quatre. Miguel Pardeza, le seul à ne pas être Madrilène de naissance et à quitter le navire, prêté au Real Saragosse en 1985,avant d'y être cédé deux ans plus tard.
Emilio Butragueno
Sous les directions successives de Luis Molowny, Leo Beenhakker et John Toshack, la Maison Blanche remet de l'ordre au pays et sur le continent. Les conduites de balle succulentes et la vista terrifiante de Martin Vazquez régalent. La définition du pur libéro ne peut être mieux qu'être expliquée par les prestations tout en maîtrise de Sanchis, alors que la qualité de centre de Michel, mêlée à sa grinta et sa capacité à déconcentrer l'adversaire parfois peu conventionnelles, sont autant de facteurs footballistiques pour incarner la renaissance de la Casa Blanca.
Quid du vautour principal ? Sa capacité à se faire oublier et à roder dans la surface de réparation pour profiter de la moindre occasion en fait la principale menace de ce Real new look d'alors. Et Emilio Butragueno savait parfaitement utiliser ses qualités : vif, opportuniste,réputé pour ne presque jamais manquer ses occasions de but. En dépit d'un physique peu avantageux (1m70), le rapace n'en a eu cure : son flair lui permit d'enquiller 165 buts en 341rencontres avec la Casa Blanca. Lui qui fut révélé à la face du monde un soir de juin 1986, àQuerétaro, lors du Mondial mexicain, plantant rien qu'un quadruplé face au Danemark en huitièmes de finale.

Poulidor et Dream Team barcelonaise

S'appuyant sur son socle, le Real comptait également sur l'ambiance de feu du stade SantiagoBernabeu, poussant les siens à performer et se surpasser. Ceux-ci outrepassant parfois les règles de bonne conduite sur un terrain. Des comportements dont se plaindront certaines figures du football européen, Lothar Matthäus et Franco Baresi en tête. Un traitement rugueux qui portera ses fruits : la Maison Blanche soulèvera deux (et ses seules) Coupe de l'UEFA(1985 et 1986), cinq Ligas successives (1986 à 1990), ainsi qu'une Coupe du Roi (1989). Mais cette génération dorée a failli dans sa quête principale : soulever de nouveau la Coupe d'Europe des Clubs champions après vingt ans d'abstinence, et ainsi redonner le trône tant occupé par le club lors des premières éditions.
Un manque qui peut faire tâche, au regard du jeu et de la contribution apportés par la bande àButragueno. Mais qui ne doit pas masquer la grandeur et la folie footballistique créées, dans un Bernabeu qui repris goût au succès de son équipe, après des années de vaches maigres,celle qui fera dire à Di Stefano entraîneur : "Nous sommes les Poulidor du football" (vice-champion d'Espagne 1983 et 1984, finaliste de la Coupe du Roi 1983 et de la Coupe des Coupes la même année face au Aberdeen d'Alex Ferguson).
La "Quinta del Buitre" était lancée en 1983 et semblait n'avoir pas de limite. C'était oublier lecharme des rivalités, même les plus honnies. Barcelone voyait débarquer Johan Cruyff, aux commandes en 1988, et son football total inculqué de l'Ajax lorsqu'il y était joueur avec lui.Au début des années 90, la quinte n'était plus, voguant vers d'autres horizons plus exotiques pour certains (Butragueno, Michel), vers des destinations en guise de challenge pour d'autres(Martin Vazquez). Seul Manolo Sanchis resta fidèle toute sa carrière à cette Maison Blancheen déclin, préparant le terrain pour la génération suivante (Hierro, Raul, Casillas). Bien lui en a pris : il remportera les deux premières Ligues des champions du club (1998 et 2000) depuis la nouvelle réforme (1992) avant de se retirer en 2001.
Sous la présidence de Florentino Perez, le Real prendra une autre dimension, avec des stars àfoison. Au cours de la saison 2002-2003, certains socios, peu satisfaits de la contribution de ses vedettes du ballon rond, se distinguèrent avec la plus explicite des banderoles : "Moins de millions, davantage de caractère". Référence à cette "Quinta" maison, à l'attitude énergique et passionnée. Finalement, rien ne peut mieux représenter cette période dorée.
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