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"Le plus beau jour de ma vie" : 25 ans après, les supporters marseillais racontent OM - Milan

ParAFP

Publié 26/05/2018 à 00:05 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Ils avaient autour de 20 ans, partis pour un long voyage vers le "plus beau jour de (leur) vie", où ils n'ont même pas bien vu le but de Boli. Trois supporters racontent leur jour de gloire à Munich, le 26 mai 1993, quand ils sont devenus champions d'Europe avec l'Olympique de Marseille.

Basile Boli face au virage marseillais dans le stade olympique de Munich le 26 mai 1993

Crédit: Panoramic

Le plus beau jour de leur vie. Le 26 mai 1993, ces trois supporters de l'OM se sont envolés pour Munich, sans se douter qu'ils assisteraient au plus grand match de l'histoire de leur club. Après 25 ans, ils racontent OM-Milan, finale de la Ligue des champions 1993.
Quand je dis à mon fils que je l'ai gagnée...
Antoine Boissier, étudiant en italien à Montpellier
"Venu du Vigan (Gard), je suis parti avec la section des Fanatics à Beaucaire qui centralisait les supporters de la région. On a pris des trains couchettes à la gare Saint-Charles. C'était une ambiance un peu 'mec', les copains, quoi! C'était 600 francs pour les abonnés, pas hors de prix, les groupes avaient une politique. Le but, c'est extraordinaire, j'étais un peu décalé en virage du côté du corner, je vois Boli qui saute, mais je ne vois pas les filets, je suis très bas, à dix rangs de la pelouse. Je vois les joueurs qui partent vers Boli, et autour de moi, l'apocalypse
Pourtant les 30 premières minutes du match, c'est l'agonie, les arrêts de Barthez, je me dis qu'ils sont trop puissants, et petit à petit tu sens que le match tourne. J'ai un gros souvenir du moment où Deschamps lève la coupe et les joueurs viennent la présenter au virage, une communion extraordinaire. Quand je dis à mon fils que j'ai vu une finale et qu'en plus je l'ai gagnée! Mais le meilleur souvenir pour moi c'est la L2, avec les gars qui étaient là avant, pendant et après. A Munich, c'est le foot français qui gagne. Paris peut faire ce qu'il veut, ils n'auront pas tout le pays derrière, comme nous et Saint-Étienne à Glasgow"
Le plus beau jour de ma vie
Jean-Loup Vardan, 19 ans, en fac d'histoire à Aix-en-Provence
"J'avais un examen le jour du départ, il fallait que je reste au moins 2h avant de sortir. J'y suis allé avec mon écharpe, j'ai remis mon hors-sujet, je n'avais rien révisé, et j'ai couru dans les couloirs en chantant pour l'OM. Je suis parti avec le CCS (Cercle central des supporters) en bus de ville, qui faisait la navette Aix-Marseille, des gros cars intercités où on n'avait pas de place pour les jambes. Ç'avait été compliqué d'avoir une place, cette année là je n'étais pas abonné.
Ca m'a coûté 1300 francs, je n'ai jamais regretté cet investissement! Dans le bus, au départ du rond point du Prado, certains étaient déjà bourrés! Sur le but, je n'ai pas réalisé de suite. A la mi-temps, j'ai pleuré, un trop plein d'émotion. Raconter les dernières minutes? Les 48 dernières minutes, vous voulez dire (rires)? Tout le monde ne fait que regarder sa montre... Une tension de fou... Munich, c'est probablement le plus beau jour de ma vie. Chaque fois que je regarde les images, je pleure."
On est les maîtres du monde
Lionel Tonini, chef des Yankees
"J'avais 23 ans, j'étais à l'armée. Je suis né le 26 mai, c'est mon plus beau cadeau d'anniversaire. A la frontière suisse, trois écharpes de l'OM au douaniers et c'était réglé. En Autriche, ils ont fait plus que du zèle... Puis on a pris le bac pour traverser le lac de Constance. Quel périple! Partis à 21h de Septèmes-les-Vallons le 25, on est arrivé à 17h30 devant le stade Olympique. Le chauffeur n'avait pas de carte de l'Allemagne, on en a acheté une. En fait sur le but, j'avais le dos tourné, j'étais au mégaphone.
On a compris quand on a vu (le gardien Sebastiano) Rossi se retourner et les joueurs partir dans tous les sens. Les dernières minutes, il n'y a plus rien qui sort des voix, quand on a le ballon on pousse, on siffle quand on ne l'a pas, c'est très tendu. Le meilleur moment c'est entre le coup de sifflet final et le protocole de la coupe, où on est les maîtres du monde. Le retour c'est 800 km en sautant dans le bus. A l'arrivée, le bus était mort, comme dans les dessins animés où il se désosse. Ce qu'il m'en reste, c'est 'A jamais les premiers'"
Propos recueillis par Emmanuel BARRANGUET de l'AFP.
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