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Les clubs de l'Est épargnés par le fair-play financier ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/07/2013 à 23:44 GMT+2

Le modèle économique des grands clubs de l'Est est difficilement conciliable avec le fair-play financier. Et l'UEFA s'expose à une Europe à deux vitesses.

Platini pologne 2012

Crédit: Panoramic

Le fair-play financier a fait ses premières victimes. Dont Malaga, premier gros poisson à tomber dans les mailles du filet et ainsi privé de Coupe d'Europe pour les quatre prochaines saisons en raison d'arriérés de paiement. L'UEFA veut se montrer de plus en plus intransigeante. Elle scrute d'un oeil attentif les gros contrats de sponsoring signés par le PSG et Manchester City avec le Qatar Tourism Authority et Etihad Airways. Des contrats colossaux de centaines de millions d'euros derrière lesquels se cachent les propriétaires des deux clubs. Or le fair play financier interdit les intérêts liés : "C'est un accord qui paraît assez étonnant et qui pose certainement la question de sa crédibilité. Cela ne servirait à rien de définir des règles si c’est certains ne les respectaient pas", déclarait Uli Hoeness en avril à propos de la situation du PSG.
Le problème, c'est que si Paris ou City sont encore des exceptions en Europe de l'Ouest, les grands clubs de l'Est fonctionnent quasiment tous selon le même modèle : ils appartiennent à un propriétaire multimillionnaire (Anzhi Makachkala, Shaktar Donetsk) ou sont financés par de grands groupes (Zenit Saint-Pétersbourg, Spartak Moscou). Dans une Europe qui prône le fair-play financier et l’équilibre budgétaire, les clubs russes et ukrainiens défient clairement les lois de la gravité. "Pour le moment, ces clubs ne se soucient pas un instant du fair-play financier", témoigne Damien Comolli, ancien directeur sportif de Liverpool ou Tottenham et spécialiste de la question. "Ils paient des salaires et des transferts colossaux alors que la plupart de ces clubs ont des stades qui ne dépassent pas les 20 000 places, alors que les droits TV sont minimes et que les ventes de maillots sont très faibles."
Gazprom, propriétaire du Zénith et sponsor de la C1
Ils sont donc encore très loin de l'équilibre budgétaire prôné par l'UEFA. Or, les fédérations russes et ukrainiennes font partie des 54 fédérations qui doivent fournir leurs comptes dans le cadre du fair-play financier. L'UEFA va-t-elle parvenir à faire tenir les engagements du fair-play financier à l'Europe de l'Est ? La réponse est négative pour Damien Comolli, qui craint une Europe du foot à deux vitesses : "Si l'UEFA impose l'équilibre budgétaire, c'est l'ensemble ou presque des modèles économiques des grands clubs russes et ukrainiens qui s'écroulent. Je ne vois pas l'UEFA capable de faire respecter ces règles à l'Est." Avec une dotation de 22 millions d’euros pour la simple participation et de 92 millions d’euros au vainqueur, la nouvelle Ligue espérée, fusion des championnats russes et ukrainiens, pourrait être une vache à lait pour équilibrer les budgets.
Mais les sommes engagées sur le marché des transferts (100 millions d'euros pour Hulk et Witsel dépensés par le Zenith l'été dernier) sont telles que l'équilibre budgétaire parait illusoire. L'UEFA osera-t-elle tout de même s'y attaquer ? Si la réponse est oui, elle pourrait se retrouver en position de suspendre de la C1 un club, le Zenit Saint-Pétersbourg, dont le propriétaire, Gazprom, n'est autre que le sponsor de la Ligue des champions.
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