Revue de presse après Malaga-Real Madrid (3-2) : "Mourinho tombe dans le ridicule"

Samedi, José Mourinho est reparti de Malaga avec bien plus qu'une défaite dans sa valise. En s'inclinant (3-2), l'entraîneur du Real Madrid a fait une croix sur le titre, plus que jamais à portée de Barcelone et ses 16 points d'avance. En laissant Iker Casillas sur le banc au coup d'envoi, il a surtout perdu son pari. Et la presse espagnole s'en donne à coeur joie dimanche. A commencer par les journaux catalans qui se frottent les mains. Pour eux, le Special One est en train d'offrir la Liga au Barça. "Mou punit Iker et incendie le Real", affiche ainsi sur sa Une El Mundo Deportivo pour qui "le remplacement de Casillas a poussé les Madridistes dans un autre match lamentable" : "Mou ne relègue pas seulement sur le banc l'un des meilleurs gardiens du monde ou le capitaine de l'équipe, mais aussi le leader du vestiaire en désaccord avec certaines décisions de l'entraîneur."

De son côté, Sport souligne que, alors que Tito Vilanova a pu se réjouir de la victoire de son Barça, "Mourinho a coulé Madrid à moins 16". Dans les colonnes du quotidien, Josep Maria Casanovas n'y va pas par quatre chemins. Pour lui, "Mourinho joue en faveur du Barça". Et le journaliste de se lancer dans une attaque en règle : "Il va droit à l'échec. Sa fierté et son arrogance enfoncent Madrid. Hier, il a recalé Casillas de l'équipe et résultat : ils ont encaissé trois buts. L'image de Casillas sur le banc était pathétique. C'est une déclaration de guerre définitive au vestiaire. C'est un égocentrique, un jaloux, un type peu fiable". Dans les mêmes pages, Joan Pi y voit une "autre provocation" et une "stratégie délibérée pour provoquer sa destitution et sauter du train".

Mourinho est également la cible de la presse généraliste. Pour le sérieux El Pais, l'entraîneur "a perdu son va-tout au Real Madrid" en se privant de son capitaine, un "symptôme définitif de la division qui existe dans la maison Blanche". "Casillas humilié, Mou sur un fil", titre de son côté El Mundo qui s'interroge aussi sur l'avenir de l'ancien entraîneur de Chelsea dans la capitale espagnole. Joaquin, à l'origine des trois buts de Malaga, "a mis une autre croix sur Mourinho", surenchérit le quotidien qui rappelle que Sergio Ramos avait déjà subi le même sort que le gardien madrilène contre Manchester City, le 18 septembre dernier. Aujourd'hui, la situation est telle que "Florentino (Perez) se demande que faire du Portugais et aucune option n'est écartée au sein du club".

La presse madrilène n'est pas en reste. Elle ne pardonne pas à Mourinho d'avoir touché à une légende, un symbole du club merengue. "Mourinho tombe dans le ridicule", accuse ainsi en Une Marca, photo d'Iker Casillas tête baissée sur le banc. "Indigné" de voir "le meilleur gardien du mondesur le banc", le quotidien sportif titrait samedi soir sur son site : "Ce n'est pas la faute d'Iker". Une façon de désavouer l'entraîneur. Dimanche matin, il évoque un "chaos tactique", une "nouvelle défiance de l'entraîneur, cette fois contre le saint des saints du club". "Mourinho ne comprend pas la grandeur du Real Madrid", peut-on aussi lire dans son édito.

De son côté, AS montre Antonio Adan, le remplaçant de Casillas, genou à terre et titre : "Punition et pénitence". "Mourinho est devenu un problème insupportable", écrit l'autre quotidien sportif madrilène. Il publie également un sondage sur son site selon lequel seuls 13 % de ses internautes croient les "raisons techniques" avancées après le match par Mourinho ("Adan est meilleur qu’Iker") pour justifier son choix. Et 93 % estiment qu'il fait tout pour se faire limoger. Sur Marca, 80% d'entre eux (sur un total de 80.000 votes) pensent d'ailleurs que le Real Madrid devrait agir dans ce sens. Décidément, le Special One est lâché de toutes parts.