L'Observatoire du Clasico

Fabio Coentrao partage un point commun avec Iker Casillas, Sergio Ramos et Xabi Alonso. Ces quatre joueurs sont les seuls à avoir joué l'intégralité des 90 minutes des cinq défaites du Real Madrid cette saison, toutes compétitions confondues : face à Barcelone en finale retour de la Supercoupe d'Espagne (3-2), en Liga (1-3) et en quart de finale aller de la Copa del Rey (1-2), face à Levante en championnat (1-0) et mardi face au Bayern Munich en Ligue des Champions (2-1). Le cas du défenseur portugais est un peu particulier. Car, contrairement à Casillas, Ramos et Xabi Alonso, il n'est pas un titulaire à part entière du club merengue.

L'arrière gauche madrilène porterait-il malheur à son équipe ? Pas vraiment. Cela montre surtout que l'ancien joueur du Benfica, recruté l'été dernier pour 30 millions d'euros, commence à supplanter Marcelo au poste d'arrière gauche. Le quotidien As souligne notamment que le Portugais a été titulaire lors des onze rencontres les plus cruciales pour le Real cette saison, et que son temps de jeu en Ligue des Champions est quasiment deux fois supérieurs à celui de Marcelo. As ajoute que Mourinho apprécie davantage son compatriote que le Brésilien pour des questions de rigueur tactique. Au match aller, les deux étaient titulaires. Coentrao avait joué à droite pour compenser l'absence d'Alvaro Arbeloa. Samedi, il n'en restera plus qu'un. Et même si le Portugais a connu toutes les défaites du Real, même s'il a été pointé du doigt après le revers de mardi à Munich, il y aura fort à parier que ce sera lui.

Bernd Schuster est bien parlé du Clasico. Pour l'ancien meneur de jeu allemand, joueur du Barça de 1980 à 1988 puis du Real de 1988 à 1990, l'écart de dix points entre les deux équipes il y a quelques semaines n'était pas vraiment conforme à la réalité. Et il n'imagine pas une seconde que José Mourinho va jouer l'attaque au Camp Nou. "Le Barça et le real sont fatigués. Un nul serait précieux pour Madrid, et une victoire serait définitive. Je ne pense que pas que Mourinho va jouer pour gagner. Il ne prendra pas ce risque, il n'a jamais abordé ces matchs comme ça. Perdre la Liga serait un désastre pour le Real. Et je pense que les 10 points d'écarts il y a quelques semaines étaient exagérés. L'écart actuel est plus conforme à la réalité", estime Schuster.

Samedi, il ne faudra pas attendre le coup d'envoi pour se mettre devant le Clasico. L'animation prévue avant le début de la rencontre s'annonce elle aussi spectaculaire. Plus de 90 000 cartes seront distribuées aux spectateurs du Camp Nou pour représenter une mosaïque sur laquelle on pourra lire la devise "Som i Serem" ("Nous sommes et nous serons"). Elle sera visible sur la face latérale du stade, donc également pour les 400 millions de téléspectateurs estimés pour ce Clasico, tandis que les tribunes latérales seront aux couleurs du drapeau catalan. Les spectateurs trouveront également sur leur siège un exemplaire du conte de Victore Panicello, "La samarreta magica" (Le t-shirt magique). Une initiative destinée à promouvoir l'usage la lecture du catalan chez les plus jeunes, et de créer une prise de conscience de la situation des enfants malades.

Mercredi dernier, José Callejon est entré dans l'histoire du Real Madrid. En marquant le quatrième but de son équipe lors du derby face à l'Atletico (1-4), l'Espagnol a inscrit le 2000e but de l'histoire du club merengue à l'extérieur en Liga. En 1283 matches. Le Real est le club le plus prolifique en déplacement dans l'histoire de la Liga, devant le FC Barcelone qui a marqué 1909 buts en 1284 rencontres hors de ses bases. Reste à savoir si le Real va parvenir à franchir la barre des 2000 sur le terrain du grand rival. Si c'est le cas, il aura bouclé la boucle. Les deux premiers buts à l'extérieur du Real en Liga avaient en effet été inscrits à Barcelone, le 17 février 1929, pour une victoire des Madrilènes sur le Barça (1-2).