Sanchez a les épaules

Samedi soir, le Camp Nou sera orphelin. Lionel Messi ne jouera pas face au Sporting Gijon. L'Argentin est au repos forcé : il est suspendu. Pep Guardiola lui a du coup accordé des "mini-vacances", comme le titre la presse espagnole. Auteur d'un triplé avec l'Albiceleste, mercredi, en Suisse (1-3), la Pulga ne reviendra en Catalogne que lundi. Pour être fringant deux jours plus tard, lors du 8e de finale retour de Ligue des champions, face à Leverkusen. En son absence, un homme portera l'attaque du Barça sur ses épaules. Cet homme, c'est Alexis Sanchez. Et sur ce qu'il montre sous le maillot blaugrana, le Chilien a largement la carrure pour faire oublier Messi le temps d'une rencontre de Liga, sur laquelle les champions d'Espagne ne fondent de toute façon plus aucun espoir.    

Le public catalan se serait pourtant régalé à l'idée de voir l'Argentin associé à l'ancien joueur de l'Udinese. Car si le triple Ballon d'Or a rappuyé sur l'accélérateur après un très léger passage à vide, il le doit essentiellement au natif de Tocopilla. A Leverkusen (1-3), il avait été "l'aspirine qui soigne le Barça", pour reprendre les titres de la presse espagnole. Bilan : un doublé de Sanchez, et un but de Messi. Face à Valence (5-1) comme à Malaga (1-4), le Chilien avait ouvert des brèches. Le N.10 blaugrana s'y était engouffré avec délectation, pour marquer à sept reprises.

Aux côtés du "meilleur joueur du monde", Sanchez "a appris à être ambitieux,à vouloir jouer tous les matches". En début de saison, ses deux mois d'absence ont toutefois freiné son ascension. Depuis, son rendement est à la hauteur des attentes suscitées par son juteux transfert de l'été dernier. La simple lecture de ses statistiques (11 buts et 4 passes décisives en 32 matches) ne suffit pourtant pas à matérialiser son apport dans le collectif barcelonais. "Il aide beaucoup notre équipe, souligne Pep Guardiola. Il nous offre des espaces et je suis vraiment très heureux de ses performances."

A Barcelone, Sanchez est comme un poisson dans l'eau. Il s'est fondu dans le moule avec une facilité déconcertante. Rien d'étonnant. Messi l'avait prédit : "Alexis Sanchez est un grand renfort, disait l'Argentin l'été dernier. Avec ses qualités, je crois qu'il s'adaptera très bien à notre football et au groupe." Sept mois plus tard, ces propos ont trouvé un écho retentissant sur les pelouses de Liga et d'Europe. Avant de le voir revêtir la tunique blaugrana, Ronald Koeman avoue qu'il ne "savait pas grand-chose de lui". Mais depuis Rotterdam, où il entraîne le Feyenoord, l'emblématique défenseur du Barça est "agréablement surpris" par son intégration. "Alexis est le joueur parfait pour Barcelone, insiste Koeman dans le quotidien Sport. Il s'est très bien adapté au style de Barcelone de jeu et s'inscrit parfaitement dans. Il offre beaucoup de variation au jeu du Barça." Sa polyvalence, sa puissance, sa capacité à dévorer les espaces, son sens du but et son goût pour les efforts défensifs sont devenus précieux aux yeux de Guardiola. Ils valaient bien 26 millions et quelque 11,5 millions de bonus.