Clasico Real-Barça (3-4) : Si Messi n’avait pas été là, Benzema aurait vécu la soirée de sa carrière

Karim Benzema est passé si près de son grand soir. Auteur de deux buts, l'attaquant du Real Madrid aurait pu être le héros du Clasico, dimanche. D’une certaine manière, il l’a été. Mais malheureux. Parce que Lionel Messi l'a éclipsé d'un triplé et d'une passe décisive, donnant la victoire au Barça sur la pelouse de Santiago Bernabeu (3-4). Le buteur français est passé par toutes les émotions au cours de ce match d'anthologie, de l'euphorie d'un doublé à la frustration extrême d'une sortie précoce à l'heure de jeu.

Il a confirmé sa forme éclatante cette saison, incontestablement la meilleure de sa carrière. Avec désormais 17 buts inscrits en championnat, Benzema pointe à la quatrième place du classement des buteurs. Mais il lui restera forcément un goût d'inachevé dans la bouche au terme de cette rencontre. La faute au résultat final. Et à un petit Argentin…

Après deux premières frappes sans conviction, l'ancien Lyonnais a vendangé sa première occasion franche en ajustant mal son tir au point de penalty (13e). Un raté qu'il a fait oublier en deux éclairs, avec la complicité d'Angel Di Maria, double passeur décisif. Benzema a d'abord répondu à l'ouverture du score d'Andrés Iniesta d'une tête à bout portant (1-1, 20e). Il a ensuite réussi un enchaînement de classe internationale pour donner l'avantage aux siens. Sa volée puissante du droit, dans la foulée d'un contrôle de la cuisse délicieux, n'a laissé aucune chance à Victor Valdés (2-1, 24e). Son doublé en l'espace de cinq minutes est le premier d'un Français dans un Clasico depuis Thierry Henry en mai 2009 (victoire 2-6 du Barça à Madrid).

Dans la foulée, Gerard Piqué l'a privé du triplé en revenant en catastrophe sur sa ligne pour sauver les Blaugrana de la noyade (26e). Par la suite, Benzema a continué de se trouver à la conclusion de tous les bons coups du Real. Mais la réussite l'a fui au moment de concrétiser. Sa tête sur un centre de Dani Carvajal est venue lécher l'extérieur du poteau de Valdés (45e). Au retour des vestiaires, l'avant-centre des Bleus a de nouveau illuminé la rencontre de son talent et de sa confiance absolue du moment. Il a buté sur Valdés après un raid solitaire de Gareth Bale (52e). Il a ensuite rendu la pareille à son partenaire d'une talonnade géniale, mais le Gallois n'a pas connu meilleur sort dans la finition (59e).

Sa soirée a définitivement basculé quelques minutes plus tard, sans que le Français ne puisse rien y faire. L'expulsion de Sergio Ramos a contraint Carlo Ancelotti à revoir ses plans et Benzema en a fait les frais. Il a cédé sa place à Raphaël Varane (65e), accompagné par une standing ovation du public madrilène et les mots réconfortants de Zinedine Zidane. Un épilogue que le Tricolore n'avait certainement pas imaginé. Lui a cru pendant un moment vivre le plus beau moment de sa carrière madrilène au Bernabeu. Mais ça, c'était avant. Avant Messi.