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L'Atletico a le niveau, mais il commence à serrer les dents

François David

Mis à jour 21/01/2014 à 09:38 GMT+1

Alors que le Barça, l'Atletico et le Real se tiennent en un point, analyse en trois temps de la course au titre en Liga avec notre blogueur "espagnol" François David.

David Villa Atletico Madrid Barcelona 2013

Crédit: AFP

Comment en est on arrivé là 

L'Atletico Madrid est une force collective impressionnante. Peu d'équipes en Europe travaillent comme elle. Le bloc dirigé par Diego Simeone joue dur, fait mal, laisse peu d'espaces à l'adversaire et fait preuve d'une intégrité telle que le manque d'individualités (en comparaison avec le Barça et le Real Madrid) l'a élevé aux cîmes de la Liga grâce à un bilan phénoménal : 16 victoires en 20 journées, une seule défaite, sur le terrain de l'Espanyol.
Ce travail et cette évolution datent de deux saisons et demi, depuis l'arrivée de Simeone sur le banc de touche. A l'époque, l'équipe ne marchait pas. Falcao était perdu. L'Argentin, qui avait coaché "El Tigre" à River Plate, avait alors redéfini son équipe pour le mettre en valeur. Homme discret, travailleur et éthiquement irréprochable, Falcao allait bientôt redevenir le symbole d'un Atletico victorieux (Une Europa League et une Coupe du Roi, remportée face au Real), grâce à une solide base défensive.  
Les Colchoneros ont tout reconstruit en partant de derrière. Autour d'un axe fort Godin-Miranda-Gabi, représentant parfaitement ce que souhaitait Simeone, ils ont su regagner le respect. Etre considéré, en premier lieu, comme une équipe "chiante à jouer". Avant de basculer vers une équipe dominatrice, sachant gérer ses rencontres et en prendre l'initiative. C'est l'une des grandes victoires de Simeone. Aujourd'hui, le club du sud de Madrid peut regarder n'importe quel adversaires les yeux dans les yeux. 
Evidemment, il y a quelques figures marquantes au sein de ce club. Diego Costa qui, s'il n'a pas encore marqué en 2014, reste l'un des meilleurs attaquants de Liga. Thibault Courtois, de plus en plus imposant dans le but. Koke et Arda Turan, aussi bons dans la création qu'à l'heure de mettre le bleu de chauffe. Plus d'autres, plus surprenants comme Filipe Luis (le meilleur latéral gauche à mi-saison, selon la Ligue professionnelle) ou Raul Garcia, qui est gentiment en train de se faire un nom, au point que Vicente del Bosque envisagerait de l'essayer avant le Mondial. Un petit mot sur Garcia : milieu travailleur très physique, l'un des rares "box to box" du championnat espagnol, il a su depuis peu se travestir en un joueur offensif de premier plan. Simeone peut le faire rentrer dans l'axe, sur les côtés et même en soutien de l'attaquant où son abnégation fait merveillle. Garcia a débloqué nombre de matches cette saison, justifiant ainsi la confiance que Simeone a toujours placé en lui. 
A noter que le coach argentin est très populaire pour : 
1. Ses capacités de leader et de stratège (on vient de le voir)
2. Sa volonté de toujours mettre le groupe et le staff en avant plutôt que lui. L'exemple le plus notable est lorsqu'il a rendu hommage aux médecins et kinés du club en ouverture de conférence de presse ("C'est grâce à eux que nous en sommes là")
3. Son indépendance totale à l'heure de faire des choix. L'exemple le plus flagrant concerne malheureusement un Français, Joshua Guilavogui. Recruté 10 millions d'euros (plus bonus), le milieu international ne joue quasiment pas. Pourquoi ? Car on a "conseillé" à Simeone d'avaliser le transfert. Le joueur appartient à Doyen Group, un fonds d'investissement. Il n'a quasiment rien coûté (c'est Doyen qui a presque totalement acheté le joueur) et pouvait rapporter gros à l'Atletico comme à Doyen en cas de revente. Mais, de plus-value, il n'y aura pas car Simeone le laisse sur le banc...

Perspectives 

Bonnes, très bonnes si le groupe ne se désagrège pas. Les blessures menacent. D'ici quelques semaines, l'Atletico jouera une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions face au Milan AC. Un évènement du côté de Calderon, car pour la première fois depuis longtemps, l'Atletico ne jouera pas les figurants de luxe. Le club y va avec de l'ambition. Mais tous ces efforts entraînent une fatigue morale et physique à des joueurs finalement peu habitués.
Pour le relâchement moral, Simeone compte sur son staff. Les blessures, elles, ne sont pas toujours prévisibles, tout comme les coups de pompe. Diego Costa, David Villa et Koke jouent par exemple à un niveau moindre par rapport à novembre-décembre. Heureusement, Mario Suarez revient pour apporter de la densité et du physique au milieu de terrain. L'éternelle promesse Sosa, ex du Bayern Munich, a aussi intérêt à exploiter son potentiel. Il y a enfin, la nécessaire obligation d'en savoir plus sur l'avenir de cette équipe. Va-t-elle exploser ? Se renforcer ? Je vous invite à relire une partie de ce blog. Les choses n'ont pas tellement changé depuis (Lire ici

Calendrier

L'Atletico Madrid reste sur deux nuls consécutifs et c'est sur le terrain du Rayo Vallecano (19e), puis face à la Real Sociedad (6e), que l'équipe de Simeone devra retrouver un rythme de champion. Et si les Rouge et Blanc collent le Barça jusqu'à l'issue de la saison, ils joueront le titre sur le terrain du Camp Nou le 17 mai.
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