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Surprise plus que donneuse de leçons, l'Espagne ne lâche pas Benzema dans la tempête

François David

Mis à jour 06/11/2015 à 10:22 GMT+1

LIGA - Si la presse espagnole s'étonne que Karim Benzema puisse se retrouver impliqué dans l'affaire Valbuena, elle ne le condamne pas pour autant. Au contraire, l'attaquant du Real Madrid, très respecté de l'autre côté des Pyrénées, est entièrement soutenu par son club et dédouané par une partie des journaux, qui y voient davantage une faute de son entourage.

Karim Benzema lors de Real Madrid - Manchester City en match amica

Crédit: Panoramic

En Espagne, où il sévit depuis plus de sept ans, Karim Benzema est un joueur apprécié et très respecté. Un crack comme on dit ici. Un de ces joueurs pour lesquels les spectateurs payent leur place pour prendre du plaisir. Certains analystes reconnus, comme l'excellent Marcos Lopez, commentateur de la Ligue des Champions et ex-adjoint de Luis Enrique, lui a même adjoint un qualificatif repris aujourd´hui par beaucoup : celui de "10,5". Un joueur capable de créer... puis de marquer.
S'il inscrit généralement plus de vingt buts par saison, Benzema est surtout le compagnon idéal de Cristiano Ronaldo, le vrai buteur du Real Madrid. Il ouvre des brèches, donne des passes, combine bien. "Le problème de Benzema est qu'il porte le numéro 9. Il porterait le 10, il serait bien plus accepté et la spéficité de son jeu aussi. Les gens ont eu du mal à comprendre Karim", avait déclaré Marcos Lopez lors d'un match européen du Real. Effectivement, les supporters du Real ont eu du mal à accepter que le numéro 9 ne soit pas un "tueur", mais un joueur plus collectif, de l'ombre, au service de la superstar CR7.

Une vie madrilène tranquille

J'exclus volontairement l´équipe de France dans ce blog. Je connais les débats qui ont tourné autour de Benzema, autour de son manque de finition, jusqu'à son doublé face à l'Arménie. Je vous donne dans ces quelques lignes le ressenti espagnol. Depuis presque trois ans, et le départ de Gonzalo Higuain à Naples, Benzema a acquis le respect en Liga. A commencer par celui des spectateurs du Bernabeu. Il est rarement décevant en championnat et est sans doute l'un des meilleurs madrilènes lors des Clasicos. En Ligue des Champions aussi, Benzema tire son épingle du jeu. Il fait partie de la BBC (Bale, Benzema, Cristiano) qui est entrée dans l'histoire du Real Madrid, vainqueur en 2014 de la Decima.
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Benzema et Cristiano Ronaldo

Crédit: Eurosport

C´est pour cela que ses soucis judiciaires ont beaucoup fait parler en Espagne. Les deux grands journaux sportifs de Madrid, AS et Marca, en ont fait leur "Une" dans leur édition du 5 novembre. Dans les pages, un rappel des précédents de Benzema, entre affaire Zahia, accidents de voiture en vacances, conduite sans permis (il a été absous de la seconde affaire) ou saut en parachute non autorisé. Mais également le souci d'expliquer que Benzema, sans être un saint, n'est pas non plus le diable que certains veulent bien montrer du doigt. A Madrid, Benzema vit plutôt tranquillement. S'il ne déteste pas profiter de sa notoriété pour sortir dans des établissements réputés, il le fait d´une manière assez discrète.

Son "papa" Florentino Perez comme grand soutien

Au Real Madrid, Benzema a surtout un soutien de poids. Celui du président Florentino Perez. Benzema est le joueur préféré du "big boss", ce n'est un secret pour personne. Il est aussi sa grande fierté. Quand beaucoup lui déconseillaient de signer un jeune joueur qui n'avait pas encore quitté la France, Perez avait tenu bon en 2009. Il était venu à Bron, dans la banlieue lyonnaise pour parler avec Benzema et sa famille. Le Barça et son directeur sportif Txiki Begiristain, en accord avec le tout nouveau coach du Barça, un certain Pep Guardiola, étaient aussi sur les rangs. Mais la figure "paternelle" de Florentino Perez avait finalement charmé Benzema, selon les dires de son propre agent. Un Florentino Perez qui avait été ébloui par la gestuelle de Benzema, qui lui rappelait celle de Zidane. Il était tombé amoureux de Benzema sur une feinte faite au Camp Nou, avec Lyon, face au Barça en Ligue des Champions. Feinte qui avait abouti à un but de Juninho. Une vraie complicité lie les deux hommes depuis presque huit ans maintenant.
Et quand Benzema est finalement arrivé à Madrid aujourd'hui, Perez l'attendait évidemment à Valdebebas, le centre d'entrainement du Real. Selon toutes les sources concordantes à ce dossier, le président lui a accordé tout son soutien. En lui assurant que le Real, comme lors de l´affaire Zahia, allait agir comme une "mère protectrice", pour vous donner une image. Du côté de la presse, au fur et à mesure de la journée, d'autres termes sont revenus sans cesse. "Naïf" et "sot" pour ne citer qu´eux. Mais pas plus d´agressivité que ça. Selon les médias, l'idée dominante est qu'un footballeur de son calibre et de sa renommée n'avait aucun intérêt à être mêlé à des histoires de brigands à la petite semaine. Et même s'il voulait aider un ami d'enfance, il n'aurait jamais dû s'impliquer (si tant est qu´il ait été vraiment impliqué)...
L'entourage de Benzema est plus mis en cause que le joueur lui-même en Espagne. Certaines voix s'élèvent toutefois pour dire que le président Santiago Bernabeu, à son époque, aurait renvoyé le joueur, histoire d'honorer la réputation de "seigneur", "pure" comme le maillot blanc, que le club merengue aime véhiculer. Mais les temps ont changé. Au Real, on attend surtout de voir ce qui va se passer, avec une legère pointe d'inquiétude compte tenu que les faits se sont déroulés en France, loin de la juridiction espagnole. En attendant, soutien total au "10,5".
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Karim Benzema et Rafael Benitez lors de Real Madrid-Malaga - 2015

Crédit: Panoramic

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