Un but concédé en huit matches : les forces du Real ne sont pas qu'en attaque

Le nom de Sabin Merino ne vous dit peut-être pas grand-chose. Le jeune attaquant de l'Athletic Bilbao a pourtant réalisé une forme d'exploit en marquant un but à Keylor Navas. Il est le seul à avoir réussi à tromper le gardien du Real Madrid en match officiel depuis la reprise. D'ordinaire, le club merengue fait plutôt parler une force de frappe offensive incarnée par Cristiano Ronaldo. C'est toujours le cas. Mais c'est bien par sa solidité défensive qu'il se distingue depuis le début de la saison.

Dès son arrivée au Real, Benitez n'avait pas caché son intention de mettre l'accent sur une défense qui n'avait pas donné toutes les garanties l'an passé avec 38 buts concédés en Liga. La préparation est allée dans ce sens et la pré-saison donnait déjà une indication de cette tendance. En huit matches, le club merengue n'avait encaissé que trois buts. Ce phénomène s'est confirmé depuis la reprise. En huit matches toutes compétitions confondues, le Real a préservé son but inviolé à sept reprises. Alors que Sergio Ramos, son défenseur référent, a manqué quatre rencontres.

Les Madrilènes ne pratiquent pas un football défensif pour autant. Benitez n'a pas cherché à rompre avec l'identité de jeu d'un Real dont l'effectif est composé essentiellement de joueurs tournés vers l'offensive. La Maison Blanche affiche la deuxième attaque de Liga (14 buts marqués, un de moins que le Celta Vigo) et le plus grand nombre de tirs par match (22,7). Avec un style basé sur la possession du ballon (59,5%) permise par une qualité indéniable dans la transmission (581 passes par match, et 88,2% de passes réussies). A l'image du match de Ligue des champions remporté à Malmö (0-2).

Priver l'adversaire du cuir, c'est un bon moyen de défendre. Mais cela ne suffit pas. La méthode Benitez est aussi à l'origine de la solidité défensive affichée par le Real en ce début de saison. Durant la préparation, l'entraîneur madrilène a insisté sur les fondamentaux, la coordination du déplacement de ses joueurs et de ses lignes, la discipline tactique. Avec succès. Le bloc merengue est plus compact que l'an passé et ne laisse plus autant d'espaces à l'adversaire grâce à un meilleur repli défensif. Il peut aussi compter sur un Keylor Navas impeccable dans son rôle de dernier rempart.

Retrouver cette solidité est essentielle au Real pour lui permettre de rebondir après une dernière saison décevante. Benitez est bien placé pour le savoir. Si l'entraîneur madrilène était parvenu à remporter deux titres de champion d'Espagne avec Valence, en 2002 et 2004, c'est en grande partie parce que son équipe avait la meilleure défense de Liga lors de ces deux sacres (27 buts encaissés). C'est ce qui a contribué à donner à Benitez cette réputation d'entraîneur défensif qui faisait grincer quelques dents à son arrivée à Madrid. Ils ne sont plus très nombreux à élever la voix aujourd'hui.