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Griezmann ? Le fond sans la forme

Glenn Ceillier

Mis à jour 15/06/2018 à 09:42 GMT+2

LIGA – La décision d'Antoine Griezmann de choisir une communication millimétrée pour annoncer sa décision de rester à l'Atlético Madrid interpelle. Cette mise en scène détonne, même si c'est son timing qui fait le plus tiquer. En revanche, on ne peut que saluer son envie de marquer l'histoire de l'Atlético.

Antoine Griezmann

Crédit: Getty Images

Il y a la forme et le fond. L'un se comprend. L'autre beaucoup moins. Antoine Griezmann a choisi de se mettre en scène pour annoncer son futur. Dans un documentaire diffusé par la chaîne Cero de Movistar+, on a pu voir l'attaquant tricolore évoquer ses états d'âme, ses doutes et ses interrogations dans sa villa luxueuse de la banlieue de Madrid, chez ses parents en France, avec sa fille, avec ses chevaux, en train de se faire tatouer, de manger du pop-corn. Avec ce storytelling bien éloigné des mœurs du football européen, Grizou a soigné sa communication. Et fait passer un nouveau cap au football. On peut le regretter. Ou se dire que Griezmann vit juste avec son temps. Celle des réseaux sociaux, de la télé-réalité et de l'entertainment.
Au final, qu'importe la manière. Chacun est libre d'apprécier cette mise en scène. En revanche, ce qui choque plus est le timing choisi par Antoine Griezmann. Il voulait annoncer son avenir avant la Coupe du monde, histoire d'être libéré de cette pression. Mais à deux jours de l'entrée en lice de la France en Coupe du monde, cela interpelle. On imagine qu'il ne devait pas totalement avoir la tête à ce France-Australie ces derniers jours, attendant de savoir comment son petit documentaire allait être reçu par le public. Et Didier Deschamps n'a pas vraiment dû goûter toute cette démarche.
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Antoine Griezmann

Crédit: Getty Images

Etre l’idole plus qu’un lieutenant

Oui mais voilà, Antoine Griezmann aime tenter. Innover. Et s'inspirer de la NBA, qu'il adore tant. Or, dans la grande ligue américaine de basket plus qu'ailleurs, "business is business". Avec cette opération, la "marque Griezmann" a encore fait parler d'elle. Or, en bien ou en mal, ce qui compte c'est de faire parler. Dans l'histoire, sa chance est cependant d'avoir choisi de rester à l'Atlético Madrid. Il s'évite bien des foudres sur ce documentaire en prenant l'option de la stabilité. LeBron James avait ainsi payé la forme et fond lors de son choix d'annoncer sur ESPN lors d'une émission spéciale son départ de Cleveland pour Miami.
Pour le football espagnol et européen, ce n'est pas une mauvaise nouvelle non plus. Ces dernières années, il y avait une tendance à amonceler les stars au sein de "super teams" comme le FC Barcelone, le Real Madrid ou encore Manchester City. Et ce n'est pas désagréable de voir certaines têtes d'affiche vouloir voler de leurs propres ailes. Prendre l'option de ne pas être un lieutenant. Pour tenter le pari d'être l'idole de son club.
L'été dernier, Neymar a ainsi fait le choix de quitter l'institution Barça et l'ombre écrasante de Lionel Messi pour prendre toute la lumière à Paris. Un an plus tard, le Français décide de rester à Madrid où il peut marquer l'histoire de son club. Pour la concurrence et l'intérêt du football espagnol mais aussi européen, voir Griezmann poursuivre avec cet Atlético qui compte bien continuer à jouer les trouble-fête est excellente, même si certains penseront qu'il a fait un refus d'obstacle en n’allant pas au Barça. Le fond est finalement peut-être plus important que la forme.
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