Gignac, l'avenir en Bleu ?

Rio Mavuba, Pascal Chimbonda, François Clerc... Raymond Domenech aime mettre de quasi-inconnus sous les projecteurs de l'équipe de France. C'est dire si on s'attarde lorsqu'il sort un nouveau nom de son chapeau, lui qui est pourtant peu enclin à s'empêcher sur les cas individuels. Sur le site de la FFF, le sélectionneur a donc surpris dressant des louanges sur celui qui est à ses yeux la révélation du début de saison en Ligue 1. "Dans l'intelligence du placement, du replacement et du déplacement, il y avait quelque chose de plus. C'est Gignac qui joue à Lorient. Il m'avait surpris", confiait-il il y a quelques semaines. Je l'ai trouvé très très intelligent dans son placement. Il est malin, il sait jouer en fonction des défenseurs adverses. Il sait se positionner, il sait presser. Il m'intéresse de voir comment il va évoluer, comment il va progresser".

Repéré lors son entrée face au PSG (2-3), l'attaquant a ensuite confirmé en inscrivant un triplé face à Nantes lors de la 4e journée (3-1). Pas mal pour un joueur qui foulait encore les pelouses de National il y a seulement six mois à Pau. "Un passage très enrichissant au niveau sportif et au niveau humain. J'ai gardé beaucoup d'amis là-bas. Ça m'a aidé à prendre confiance en moi et à gagner en maturité", raconte-t-il. Car on oublierait presque que Gignac découvre seulement la Ligue 1. "Il y a un très grand fossé. Techniquement, physiquement, etc. Ça n'a rien à voir. C'est le jour et la nuit", avoue-t-il lui-même sur le site du club breton.

C'est dire si l'équipe de France est loin de ses préoccupations du moment. Tout comme les contacts qu'on lui prête en Angleterre avec Portsmouth. "Je ne me suis pas fixé d'objectif cette année. C'est ma première année dans l'élite et je ne me suis pas encore imposé comme titulaire, rétorque-t-il. J'ai 3 ans de contrat à Lorient. Je n'ai pas d'expérience au haut niveau. Il faut que je m'impose d'abord dans mon club. Dans tous les cas, je respecterai mon contrat". Les Bleus ? Il n'ose même pas y penser : "Honnêtement, j'ai regardé la liste sans me fixer dessus. Si ça doit venir, ce sera du bonus. Je ne me fais pas d'illusions sur une sélection, surtout à 20 ans et en ayant peu prouvé encore".

Surnommé "Raymond" par ses coéquipiers, ce fan de Ruud Van Nistelrooy a en tout cas trouvé dans les déclarations du sélectionneur une source de motivation supplémentaire. "C'est touchant que le sélectionneur parle de moi comme ça. C'est le coach qui m'a chambré en allant à la collation. Il m'a dit : Dédé, Domenech met la pression, se souvient Gignac. Mais il n'y a rien de négatif là-dedans. Je ne ressens pas de pression supplémentaire. Au contraire, ça m'a boosté et ça m'a donné encore plus envie de me montrer. Mais je reste lucide. Je sais que je dois encore beaucoup travailler avant de devenir un International".

Christian Gourcuff témoigne d'ailleurs des progrès de son jeune attaquant. "En deux mois, il a énormément progressé. Ce qu'il fait est assez extraordinaire. Et il va garder la tête sur les épaules. Il doit encore travailler, il le sait. Il n'est pas Maradona , dit de lui son entraîneur, pas forcement ravi de voir son nom aussi précocement accolé à celui de l'équipe de France. Pour l'équipe de France il faudra attendre un peu, mais pour lui il y a une étape intermédiaire, les Espoirs". Mais, pour l'heure, c'est le prochain match face à Nice et son cousin Pancho Abardonado qui préoccupe le joueur : "J'ai hâte, je n'ai jamais joué contre lui. Se frotter à un joueur expérimenté de Ligue 1 comme lui. En plus de ça, il est de ma famille donc ça va être chaud".