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Savidan revient de loin

Eurosport
ParEurosport

Publié 13/02/2007 à 16:45 GMT+1

A 28 ans et après des années de galères, Steve Savidan survole le classement des buteurs après son quadruplé face à Nantes (2-5). Une belle récompense pour un joueur qui découvre la Ligue 1 à 28 ans. Mais le Valenciennois, encore en National il y a trois

Ça ressemble à une histoire écrite pour le cinéma. "Quatre buts dans une rencontre de L1, bien sûr que c'est une première pour moi, un événement exceptionnel". En signant un quadruplé face à Nantes, le premier depuis le Lillois Matt Moussilou en 2005, Steve Savidan a pris le large en tête du classement des buteurs avec 13 réalisations devant Pedro Pauleta et Aruna Dindane (9 buts). Qui l'eût cru ? Peu de monde vu le parcours atypique d'un joueur passé en quatre ans du National à la Ligue 1. Personne donc... sauf lui. "Du moins je l'espérais, avoue-t-il. Mais j'ai travaillé dur pour ça et aujourd'hui j'ai réussi à pérenniser mon efficacité. Cela dit, je n'ai pas d'objectifs particuliers pour la fin de saison. Mais aller jusqu'au bout, pourquoi pas".
Agé de 20 ans, Savidan débute sa carrière en Ligue 2 dans sa ville natale, Angers où il apprend aux côtés de Yannick Le Saux. Il connaît alors des hauts et des bas, surtout des bas. "Concernant les galères, j'ai peut-être connu pire que Ribéry, affirme le Valenciennois. J'ai dû attendre l'âge de 28 ans pour découvrir la L1 cette saison. Vraiment, je viens de loin". Pour ne pas avoir compris tout de suite les exigences du sport professionnel, l'attaquant végète de club en club dans les étages inférieurs, en Ligue 2 (Angers, Châteauroux, Ajaccio, Beauvais) puis en National (Angers encore et Angoulême). A 24 ans, il touche le fond à Beauvais : aucun but en 24 matches !
Eboueur puis barman
Savidan se demande même s'il ne va pas mettre un terme à sa brève carrière. "Je ne gagnais que 3000 francs par mois et ma femme était employée chez Quick. On n'arrivait pas à suivre financièrement, raconte-t-il. Du coup, j'ai choisi de travailler en dehors des entraînements. J'ai exercé le métier d'éboueur pendant trois mois. J'ai aussi été barman" . A Châteauroux (3 buts en 20 matches), il est même exclu du groupe par Thierry Froger. "C'était de ma faute. Je sortais les soirs et je n'avais pas l'hygiène de vie d'un sportif de haut niveau" , avoue-t-il aujourd'hui.
Puis survient le déclic. Le vilain petit canard donne à sa carrière un tournant à 180° et rebondit à Angoulême. Avec 12 buts en 37 matches, il se fait repérer par Valenciennes qui évolue alors en National. C'est là que le joueur, qui dévore pendant des heures "des cassettes de Jean-Pierre Papin", prend son essor : "J'ai compris que le plus important, c'était d'être décisif. Daniel Leclercq (son entraîneur en 2004-2005) et Antoine Kombouaré me l'ont fait comprendre. J'en suis super heureux mais, en même temps, c'est normal d'y arriver parce que j'ai beaucoup bossé pour réussir".
"Je n'ai pas de limites"
Malgré son petit gabarit (1.75m, 70 kg), Steve Savidan n'a jamais douté de ses qualités. Outre un gros travail physique et un sens du réalisme inouï devant le but, il s'adapte tardivement aux impératifs du football de haut niveau : la récupération, les soins... il apprend son métier, tout simplement. Il concède lui-même qu'il a surtout progressé dans "les à-côtés". Aujourd'hui, il a parcouru un chemin énorme. S'il termine meilleur buteur, il deviendra le seul joueur à remporter en trois saisons ce trophée en National (19 buts en 2004-2005), en Ligue 2 (16 buts en 2005-2006 à égalité avec le Havrais Jean-Michel Lesage) et en Ligue 1.
Devenu une véritable attraction en L1, il se vexerait presque de voir Valenciennes résumé sa réussite personnelle. "Ça commence à être chiant d'entendre ça. A Valenciennes, notre objectif a toujours été de ne pas cibler une individualité. C'est même gênant de se dire que les gens pensent ça de moi" , se défend celui qui est devenu Savigol. Car il n'oublie pas qu'il ne serait rien les passes de ses coéquipiers, en particulier Laurent Dufresne. "On est ensemble depuis près de deux ans alors je sais comment il joue. En L2, on a souvent marqué, il centrait ou c'était moi. On a des affinités" , aime-t-il rappeler pour expliquer sa réussite actuelle.
Alors où s'arrêtera-t-il ? "Je ne me fixe pas de limites. D'ailleurs, mes limites, je ne les connais pas", répond-t-il. Le buteur nordiste à taper dans l'oeil de grands clubs : Majorque, Bordeaux, Marseille et même Lyon. "C'est l'un des meilleurs attaquants de L1", estime ainsi Jean-Michel Aulas. Mais Savidan reste fidèle à Valenciennes, jusqu'à quand ? Ses performances sont même parvenues jusqu'aux oreilles de Raymond Domenech. "La concurrence est rude, je lui souhaite de marquer beaucoup de buts pour continuer à frapper à la porte (de l'équipe de France)", a récemment commenté le sélectionneur. Depuis, son quadruplé face à Nantes a marqué les esprits. A 28 ans, sa carrière ne fait que commencer.
LES DIX DERNIERS QUADRUPLES EN L1 :
Matt MOUSSILOU - Lille-Istres : 8-0 - 2 avril 2005
Alexander FREI - Rennes-Marseille : 4-3 - 21 mars 2004
Djibril CISSE - Rennes-Auxerre : 0-5 - 28 juillet 2001
CHRISTIAN - PSG-Strasbourg : 4-2 - 26 janvier 2000
ALEX - St Etienne-Marseille : 5-1 - 12 décembre 1999
Patrice LOKO - PSG-Nice : 5-0 - 27 avril 1997
Pascal NOUMA - Montpellier-Strasbourg : 1-4 - 26 avril 1997
ANDERSON - Monaco-Bordeaux : 6-3 - 22 mars 1995
Youri DJORKAEFF - Monaco-Martigues : 7-0 - 23 octobre 1993
Jurgen KLINSMANN - Monaco-Auxerre : 4-0 - 9 janvier 1993
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