Bordeaux boude

Vexés, les Bordelais. Malgré la victoire acquise sur Nancy (2-1) lors de la "finale pour la deuxième place", les Girondins ont décidé de boycotter la presse en ce début de semaine. Ils n'ont pas apprécié que celle-ci qualifie de tricherie le geste de Johan Micoud qui occasionné le penalty transformé par Fernando Cavenaghi, synonyme de victoire de Bordeaux. Et un avertissement pour le Nancéien Chris Malonga par la même occasion. "Les propos concernant Johan Micoud sont une insulte à son talent et à sa carrière. Jamais au cours de ses 15 ans de professionnalisme, son intégrité et sa sportivité n'ont été mis en cause. (...) Aujourd'hui, on voudrait faire passer le club et ses joueurs pour des tricheurs. Je suis certain que notre 2e place est due au seul talent de notre équipe. (...) Pour ces motifs, j'approuve la décision des joueurs de ne pas communiquer avant le match de Rennes" , a donc indiqué Jean-Louis Triaud.

Le président bordelais, à l'image de l'ensemble de l'équipe girondine, ne fait que se montrer solidaire de son joueur, particulièrement remonté après ces accusations de tricherie parues dans la presse. "Personne, à la télévision, à la radio, ou dans la presse écrite, n'a analysé l'action dans son contenu. On ne l'a jugée que dans un sens. C'est exagéré et ça me rend fou", a affirmé Micoud dans les colonnes de L'Equipe. Avant de donner sa version des faits.

"A plusieurs reprises, mon adversaire direct (Malonga) me tenait par le maillot. L'arbitre, témoin des faits, l'a averti verbalement de cesser. Au moment où le corner est tiré, je sens son bras m'entourer à nouveau. Et, à ce moment-là, j'attrape son bras et nous tombons au sol. A aucun moment, je ne prémédite mon geste pour obtenir un penalty. Et à aucun moment, je ne vais voir l'arbitre pour l'influencer", a-t-il encore martelé. Ce que le joueur de Nancy a immédiatement nié. "Moi, j'ai la conscience tranquille. Je sais ce qu'il s'est réellement passé. D'ailleurs, les images parlent pour moi. Johan Micoud déclare que l'arbitre m'a averti verbalement. C'est un mensonge. L'arbitre ne m'a rien dit avant le corner car je n'ai jamais accroché Johan Micoud" , affirme Malonga sur le site officiel de Nancy.

Comme souvent, les versions d'un même fait sont totalement divergentes, et il appartiendra au public de se faire sa propre idée en visionnant les images. Ces images, Monsieur Poulat aurait certainement préféré les avoir avant de prendre la décision d'accorder un penalty aux Bordelais. Car l'arbitre de ce match de triste mémoire n'a pu que reconnaître son erreur dans un rapport envoyé lundi à la LFP, prenant ainsi le parti de Malonga au détriment de celui de Micoud.

"A la vue des images (...), il apparaît que le joueur a commis un acte de tricherie délibéré (...) dans le seul but de me tromper. Je considère donc cette tricherie comme extrêmement grave et je trouve inadmissible qu'un joueur professionnel (...) ait pu avoir une attitude aussi abjecte et dépourvue de moralité", explique Monsieur Poulat. L'arbitre se pose en victime d'une situation trop fréquente dans le football. Il serait facile de jeter la pierre à Micoud, en l'occurrence acteur d'un système qui cultive ses injustices. Il est loin d'être le seul à avoir abusé un arbitre. Mais l'image de cette équipe bordelaise, par ailleurs très positive sur l'ensemble de la saison, n'en demeure pas moins ternie. Souvent brillante dans le jeu, elle ne s'est signalée que par sa mauvaise foi après ce choc presqu'au sommet. C'est dommage.