A quoi joue Chamakh?

Sunderland. Charmante bourgade du Nord de l'Angleterre. Sa pluie fine, ses usines chimiques et surtout ses Black Cats, champions pour la dernière fois en 1936 et sauvés in extremis de la relégation l'an dernier. Voilà le rêve de Marouane Chamakh. L'attaquant des Girondins de Bordeaux, qui a depuis longtemps fait de la Premiership sa priorité, a choisi Sunderland comme destination privilégiée. "C'est le contact le plus avancé, révélait le Marocain après le match amical contre l'OM (2-1), à Dax mardi soir. Si pour certains ce n'est pas un très grand club, moi ça me convient. Je sais que cela peut-être une étape et c'est mon souhait".

Le choix peut étonner. Comment, au sortir de sa meilleure saison en Gironde (13 buts dont plusieurs décisifs), Marouane Chamakh peut-il ne serait-ce qu'envisager aller à Sunderland? Sans faire injure au club anglais, Bordeaux et Lyon, qui a confirmé son intérêt, ne jouent pas dans la même catégorie. Même Laurent Blanc ne saisit pas. "Que Marouane veuille partir, je le comprends, qu'il veuille partir à tout prix, je peux le comprendre, mais il faut qu'il parte pour un club qui le mérite. Si ce n'est pas le cas, je crois que je m'opposerai à son départ".

L'entraîneur bordelais n'y pas par quatre chemins mais reste diplomate. "J'ai beaucoup de respect pour Steve Bruce (manager de Sunderland, NDLR), pour Sunderland, mais je pense que Marouane mérite beaucoup mieux. S'il n'a pas cette possibilité, à ce moment-là, il restera à Bordeaux. Ce n'est pas le bagne de rester à Bordeaux un an de plus, il aura la promesse de partir l'année prochaine, a insisté le technicien girondin. S'il doit partir à Sunderland, cela voudra dire que d'autres personnes ont jugé que c'était la bonne solution pour lui, mais cela ne sera pas la bonne solution pour moi".

Marouane Chamakh a décidé de partir, quoi qu'il arrive. Lundi, il a encore refusé une prolongation de contrat des Girondins assortie d'une revalorisation salariale conséquente. La destination semble moins importante que le départ en lui-même finalement. Et le Marocain, formé au club, estime sans doute avoir fait le tour chez les Girondins. Qui peut le blâmer pour avoir des velléités de départ à 25 ans après sept ans et un titre de champion? Personne. En revanche, difficile de le croire quand il explique que "ce n'est pas pour l'oseille" qu'il souhaite partir.