Baup en toute tranquillité

Il ne pensait pas reprendre un poste si vite. Surtout pas en France. Encore marqué par son passage à Toulouse, Elie Baup avait des envies d'ailleurs. D'Angleterre, d'Espagne ou peut-être encore plus loin. Pas de L1 en tout cas. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et surtout, il y a des propositions qui ne se refusent pas : "Quand s'est présentée cette ouverture avec le FCN, je n'ai pas trop hésité dans la mesure où le projet de terrain est un projet de qualité et qu'à mes yeux ce club représente un grand du foot français. J'ai beaucoup de respect pour son histoire", a avoué l'ex-entraîneur des Girondins de Bordeaux, Saint-Etienne et de Toulouse à son arrivée.

Fort de son expérience immense sur les bancs du championnat de France (414 matches dirigés), Baup, même s'il n'avait encore jamais pris en main une équipe en cours de saison, débarque sur les bords de l'Erdre avec des idées bien précises en tête : "Sans parler d'état d'urgence, il faut avancer et prendre des points, prévient-il. Mais ce qui est important à mes yeux, c'est tout ce que l'on va construire, comment on va avancer. Ma préoccupation, c'est d'être sur le terrain. La vocation première d'un entraîneur est d'être sur le terrain et de conduire une équipe vers le résultat, d'avoir avec son groupe une efficacité maximale."

Ses missions ne se limiteront pourtant pas qu'au terrain. Loin de là. Et notamment en ce qui concerne les problèmes qu'il devra résoudre. S'il doit sortir le FC Nantes de la zone rouge, l'entraîneur français le plus expérimenté de L1 derrière Jean Fernandez a du pain sur la planche. En premier lieu, les joueurs espèrent qu'il va redonner un peu de stabilité à un vestiaire qui en manque cruellement. Certains ont même confié leur vague à l'âme dans la presse ces derniers jours. "On espère que c'est la fin des passe-droits", avait ainsi lâché Thomas Dossevi dans L'Equipe. Baup s'est déjà chargé de rassurer tout le monde : "Il y a des règles de vie en commun à respecter, il n'y a pas de passe-droit, je ferai jouer les onze meilleurs", a lancé le nouveau coach des Canaris. Voilà qui changera...

L'autre dossier noir à gérer sera un travail sûrement de plus longue haleine : celui lié à Waldemar Kita. Une question revient sur toutes les lèvres : Baup pourra-t-il travailler sereinement avec l'omniprésent président ligérien ? Rien n'est moins sûr. L'entraîneur à la casquette n'est pas du style à se laisser faire. Ses rapports avec Oliver Sadran, qu'il jugeait trop présent, n'avaient d'ailleurs jamais été exceptionnels. Mais Baup ne s'en fait pas. Et se montre plutôt optimiste. "Il y a vraiment l'envie et la volonté de réussir avec la direction quelque chose de bien. J'ai la chance de connaître déjà Christian Larièpe. Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour sentir la droiture et l'honneur du président. A partir de là, je fonce !", explique-t-il.

Le temps dira s'il ne s'est pas trompé. En revanche, Baup a mis les choses au clair au sujet d'un éventuel joker. "Pour moi, il est important de mettre en évidence des principes de jeu, des idées collectives, la créativité, l'intelligence. La réussite d'un groupe se situe avant tout dans la dimension d'un collectif, constate Baup. Ma préoccupation n'est pas de savoir quel joker va venir ou de renforcer tel secteur, il faut que je jauge bien les gens qui sont là. Il n'y a pas de sauveur." Ceux qui rêvaient de voir Sylvain Wiltord en Jaune et Vert peuvent attendre.