Le dilemme Chamakh

Que se trame-t-il dans la tête de Marouane Chamakh ? A l'heure où la Ligue 1 s'éveille, le Marocain n'a plus franchement la tête au championnat hexagonal alors qu'Arsenal lui fait les yeux doux. Difficile de croire pourtant que Bordeaux peut se passer de sa tour de contrôle. Un joueur sur lequel les Girondins se reposent depuis 5 saisons, un pion essentiel dans la construction du jeu des champions de France. Alors jouera, jouera pas ? Laurent Blanc ne s'est pas embarrassé de sentiments quant aux envies d'ailleurs du Marocain. "Tout le monde est opérationnel pour dimanche, y compris Marouane. Il sera dans le groupe. Après, il jouera ou pas, ça c'est une autre histoire, mais il sera là, chose que j'avais prévue de longue date. " Le coach des Girondins ne tranche pas quant à la possible titularisation de Chamakh et toutes les options restent ouvertes.

"Le fait qu'on me bloque alors que j'ai fait une bonne saison, je ne me sentirai pas bien et je ne ferai pas une bonne saison. Avoir manqué Arsenal me trottera dans la tête. Si je vais au bout de mon contrat, ce sera tant pis pour moi et tant pis pour eux. Tout le monde sera perdant", confiait Chamakh au cours de la semaine. Peut-il dès lors trainer les pieds s'il se voit offrir du temps de jeu face à Lens ? Peut-il jouer à reculons ? Difficile à croire de la part d'un joueur qui s'est toujours dévoué pour son club formateur. Une individualité parfois bridée par son souci de faire briller avant tout le collectif. Même si son désir est bien réel de vouloir rejoindre Londres, Chamakh fera sans aucun doute le job comme il l'a fait en amical durant l'intersaison.

Laurent Blanc doit-il dès lors titulariser son avant-centre ? Les recours éventuels n'offrent pas les mêmes garanties. David Bellion sort d'une saison très laborieuse (4 buts en L1 en 2008-09) et n'a ni la puissance, ni l'impact physique, ni l'abatage du Marocain. Chamakh pèse tout de même 13 buts lors du dernier exercice sans prendre en compte les coups francs provoqués et le harcélement constant des défenses adverses.

Le dossier Chamakh embarrasse donc considérablement l'état major des champions de France. Et Laurent Blanc n'a pas hésité à placer les Gunners devant leurs responsabilités. "Arsenal veut-il vraiment Chamakh ? Je ne le crois pas. S'ils le veulent vraiment, il pourrait les rejoindre sous 48 heures", a indiqué le Président. En attendant, il devra lui aussi trancher : à savoir donner sa chance à son avant-centre ou le laisser entretenir son mal être sur le banc de touche.