Nantes touche le fond

"On est en Ligue 2 ! On est en Ligue 2 !", les supporters de la Beaujoire ont bien conscience que la défaite enregistrée face au havre, large lanterne rouge du championnat, pourrait coûter cher à l'heure de faire les comptes en fin de saison. Les sifflets descendus des travées du Stade nantais ont semblé légitimes tant les hommes d'Elie Baup sont passés totalement à côté de leur match. Avec seulement sept points récoltés lors des onze dernières journées, les Canaris s'étaient inexorablement enfoncés au classement général et avaient conscience de ne pas avoir le droit à l'erreur pour ne pas compromettre leurs chances de maintien. Sous pression, les Canaris n'ont jamais réussi à se libérer.

Alors que les troupes de Hantz, d'ores et déjà quasiment assurées de rejoindre la Ligue 2, ont attaqué le match à bras le corps, exerçant un pressing très haut pour gêner la construction adverse, les Nantais n'ont jamais trouvé la bonne carburation en première période, enchainant maladresses techniques, mauvaises passes et se montrant inexistant dans les duels. Le plus souvent incapables de franchir balle au pied le milieu de terrain adverse, les hommes du Président Kita se sont le plus souvent contentés pendant les 45 premières minutes d'expédier de longues ogives en direction de Bekamenga et Bagayoko sur lesquelles Placide et Gillet se sont régalés. Trop lents, incapables de développer un jeu à une touche de balle, d'accélérer le rythme, les Canaris ont balbutié leur football et pouvait s'estimer heureux de regagner les vestiaires avec un score de parité. Avec l'ouverture du score signé Bekamenga au terme d'un numéro en solo au coeur de la surface adverse (24e, 1-0), ils ont donné le sentiment d'avoir fait le plus dur, mais Diallo est venu peu avant la pause punir la défense jaune de sa passivité en reprenant à bout portant de la tête une remise de Ben Idir (40e, 1-1).

"On n'est pas dedans, l'égalisation havraise est largement méritée", à la pause, De Freitas ne pouvait que reconnaitre le non-match du FCN. Certainement bousculés par Baup à la pause, les Nantais ont donné à la reprise le sentiment de revenir avec de toutes nouvelles intentions. Enfin agressifs dans les duels, disposés nettement plus haut, les pensionnaires de la Beaujoire ont réussi à prendre le jeu à leur compte en s'installant dans la moitié de terrain adverse. Tour à tour, Abdoun (52e), Bekamenga (53e, 54e) et Klasnic (57e) ont été tout près de trouver le chemin des filets. Cette embellie ne durait pourtant pas. Bien qu'ils n'avaient jusqu'alors quasiment pas mis le nez dans le camp adverse, les Normands ont profité de la première opportunité pour enfoncer le clou. Sur un mauvais renvoi sur corner, Marange passait en revue toute la défense des Canaris pour venir crucifier Alonzo et sceller définitivement le match (62e, 1-2).

Nantes ne s'en est jamais relevé. Malgré une équipe alignée en 4-1-3-2 lors des dernières 20 minutes, les hommes de Baup n'ont jamais réussi à emballer le match. Pendant que les Havrais récitaient un football tout en mouvement, faisaient preuve d'une maîtrise collective étonnante, Les Canaris ne sont quasiment plus jamais parvenus à s'approcher de la cage de Placide si ce n'est sur des longs centres que le portier du HAC captait sans difficulté. Manque d'agressivité, maladresse technique, aucun esprit de rébellion, comme le pense les supporters, le FCN a tout du candidat à la relégation.

"On a mené 1-0 mais sans être libérés, nous n'avons jamais su et pu forcer la décision. En plus, on commet des erreurs qui ont permis aux Havrais d'égaliser et de marquer un deuxième but alors que nous on a jamais été capables de conclure nos actions. Peut-être qu'il y avait dans ce match trop de tensions parce que l'on savait qu'il fallait battre Le Havre pour nous sortir de la situation où nous étions. Il reste 12 points en jeu, il ne faut donc pas conclure que l'on est déjà en Ligue 2. A chaud, je peux seulement vous dire que la situation actuelle nous fait mal".